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 all i want for christmas is you

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Lucie Desrochers

Lucie Desrochers

MESSAGES : 88
AVATAR, CRÉDITS : hayden panettiere, persona
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HABITATION : une maison à Longchamps, pas trop loin du Domaine


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all i want for christmas is you _
MessageSujet: all i want for christmas is you   all i want for christmas is you EmptyVen 27 Déc - 2:33


24 décembre 2019, réveillon de Noël

Christmas is home
Turn off the phone
I'm fine all alone
But it's nice to be here with you

Décorations – guirlandes, boules de Noël, etc. Dans le salon, le sapin, sous lequel trônent déjà une bonne partie des cadeaux, notamment ceux d’Émeline, repartie hier dans sa famille du sud de la France. Une playlist des fêtes de fin d’année (constituée à moitié des chansons de La Reine des Neiges) en fond. Le manoir est presque prêt, il ne manque plus que les derniers préparatifs. Depuis cette après-midi, Lucie, accompagnée de Raquel, des enfants et, occasionnellement d’un ou l’autre chat ou chien qui a réussi à s’infiltrer dans la pièce au fur et à mesure des allers et retours, prépare les tables et les couverts. Entre le salon et les apéritifs, et la salle à manger, il y a de quoi faire.
Cette année, ce sont treize personnes autour de la table, en plus des enfants. C’est presqu’une aubaine que la majorité des personnes présentes soit célibataire. Mais même si chaque année c’est un peu plus facile, il y a toujours des personnes à ne pas placer à côté d’un tel ou d’unetelle. Avec Raquel, elles ont finalement abouti à un plan de table mûrement réfléchi : les enfants ensemble, elle-même près des enfants (pour faciliter les choses) ; Adam et Daniel éloignés, et du même côté pour éviter les regards ; l’amie de Raquel stratégiquement proche d’Adam (une idée de Raquel) ; Joshua près de Raquel ; les jumeaux et les Thomas à peu près placés au même endroit ; et pour le reste, il ne devrait pas y avoir de soucis – même Josh et Tristan parviennent désormais à (plus ou moins) s’entendre. Et sinon, ils s’arrangeront entre eux.
Mais Lucie passe quand même une dernière fois en revue l’agencement, tout en plaçant les assiettes ou les tendant à Raquel, de l’autre côté de la table. « D’accord, donc… Les enfants. Toi, Joshua. Adam. Jade… » Elle continue à citer les prénoms un par un, parce qu’elle sait comment ça va se passer : une fois qu’ils passeront à table, tout le monde va se marcher dessus et le plan de table sera à peine (ou pas du tout) respecté, et personne ne veut que ça se finisse en bagarre générale.
Lucie a toutefois bon espoir, cette année. Rien ne devrait perturber la soirée.
« Jake devrait arriver vers 19h, au fait. Peut-être plus tôt. » C’est Jake qui l’a dit à Jade, qui le lui a dit. Peut-être qu’il a directement mis au courant Raquel, mais mieux vaut prévenir que guérir. Pour l’instant, son vol n’a pas de retard ; et il devrait être à l’aéroport Charles De Gaulle dans peu de temps. À voir si quelqu’un a réussi à s’arranger pour aller le chercher, ou si Jake va affronter les transports en commun en cette période instable de grève (et de fêtes).
La blonde replace les serviettes, artistiquement pliées par les enfants dans l’après-midi, compte une énième fois les couverts et vérifie en même temps que chacun a assez de place, puis préfère demander une nouvelle fois, « Comment elle s’appelle déjà, l’amie que tu as invitée ? » Ça peut être utile d’avoir ça en tête, d’autant plus que les invités ne devraient pas tarder, pour la plupart en tous cas – elle sait déjà que Jake sera, normalement, le dernier à arriver ; que Tristan s’est arrangé pour nourrir les chevaux une heure plus tôt (normalement avec l’aide de quelques autres… normalement), et qu’il sera donc un peu en retard ; que Rémy quittera le boulot à l’avance et ne devrait d’ailleurs pas tarder. Quant aux autres, c’est à voir qui sera le plus ponctuel (Lucie n’a pas beaucoup d’espoir sur ce point, en fait ; personne n’est ponctuel dans cette équipe).

(…)

It’s Christmas time! Dans quelques temps. Et Daniel songe sérieusement à faire une sieste, à la fois pour une raison pratique et par habitude.
Il est brièvement passé aider Raquel et Lucie tout à l’heure, avant de repartir (pour sortir Cantatino, mais ne l’a finalement fait que marcher autour du barn). Il a donné un coup de main aux écuries, à nouveau en coup de vent, puis est parti faire un tour en voiture. Pour s’occuper. Il en a profité pour acheter du vin, du coup – pour la soirée, pas spécialement pour lui, et a donc pris des boissons softs en même temps.
Maintenant, il tourne un peu en rond. Métaphoriquement parlant. Il est allongé dans son lit à fixer le plafond. Il a une heure – ou plus – à tuer, puisque personne n’est encore là. Littéralement personne. Il attrape son téléphone, sait-on jamais ; rien, zéro notification. Sa tenue est déjà prête, il n’a plus qu’à se changer. L’ennui le pousse presque à sortir une clope, mais il se ravise.
Il pourrait aller chercher Lukas, tiens. Lukas qui, étonnamment, n’est toujours pas là, lui qui est toujours dans les pattes de tout le monde. Daniel s’imagine qu’il doit être chez les Thomas. Ou en ville. Peut-être même sur Paris. Peu importe. Daniel n’est même pas certain qu’il soit là, en fait. Ce ne serait que son troisième Noël avec l’équipe, et Lukas décide toujours tout en dernière minute.
Ou il pourrait appeler Cassey, savoir si elle arrive bientôt.
Le blond décide finalement de ne faire ni l’un ni l’autre, ni de faire quoi que ce soit d’autre. En revanche, vu que les soirées de ce genre sont toujours un peu différentes du quotidien, il organise ses médicaments, prend celui qu’il doit prendre maintenant, prépare un verre d’eau, et met une alarme dans la soirée pour prendre le reste – parce qu’il sait bien qu’il ne fera rien de tout ça, le verre d’eau et l’alarme, une fois que le vin, ou le champagne, ou l’alcool en général sera sur la table.

(…)

Pour Lukas, Noël reste un concept plus ou moins nouveau. Avec Tommy, ils s’offraient des petits trucs quand ils étaient gamins (généralement des bricoles volées dans un magasin), s’autorisaient la commande d’une pizza (pour l’occasion). Puis, plus tard, l’habitude a un peu disparu et, dans tous les cas, ça n’a jamais été un grand réveillon devant un sapin décoré et une table de plus d’une dizaine de couverts. Ou même des cadeaux à déballer. Pas après que son père soit parti, et encore moins récemment. C’est la troisième fois qu’il passera le réveillon avec l’équipe du DCH. Ça lui plait bien, c’est rigolo, c’est toujours animé, et il a même soigneusement fait ses achats et cadeaux (dans les deux derniers jours).
Il débarque dans le salon pile à l’heure. « Hellooooo beautiful people! » Il va saluer tout le monde – du moins ceux qui sont déjà là, c’est-à-dire le pas-vraiment-petit-ami-de-Raquel-mais-presque Joshua, Lucie et les gamins – d’une bise ou deux, et/ou d’une étreinte. Une fois le tour fait, sauf Raquel, il fait semblant de se heurter à elle et enlève finalement ses lunettes de soleil, « Oups, pardon, je ne t’avais pas vue ! », et la salue finalement en souriant de sa propre blague. Il avait réservé cette blague à Cassey, mais force est de constater qu’il est arrivé avant elle.
À peine quelques instants plus tard, il récupère son carton de cadeaux – et se retrouve forcément avec un petit groupe d’enfants autour – et va les déposer au pied du sapin en sur-jouant le côté mystérieux de la chose. Quitte à faire croire qu’il y a quelque chose de très rare dans l’un de ces emballages, autant bien le faire. Ça fascine Léo, au moins. Puis il se redresse, inspecte la pièce, et finit par dire « C’est joli ici. Il est pas là mon frère ? » sans manquer un battement. À la toute vérité, il se demande où est tout le monde, mais sait très bien où est Daniel, s’il n’est pas ici, là, tout de suite.

Lukas va donc chercher Daniel. À qui il a envoyé un texto (et qu’il a essayé d’appeler) il y a quinze minutes exactement, et qui ne lui a pas répondu parce que Monsieur dort. Il s’infiltre silencieusement dans la chambre de Daniel qui, effectivement, dort, et attrape une feuille de papier qui traîne pour l’effleurer. Ça prend cinq secondes avant que son jumeau n’ait un sursaut en repoussant la feuille, et laisse échapper un « what the fuck » avec un fort accent britannique.
Non sans cacher son air fier, Lukas s’éloigne du lit. « You dozed off. Loser. » Il n’entend pas vraiment Daniel l’insulter en marmonnant – mais s’imagine que c’était une insulte. Daniel se frotte les yeux, clairement prêt à se rendormir pour cinq minutes, alors Lukas le presse un peu. « Dépêche-toi, tout le monde est déjà là. » Ce qui est complètement faux. Ou alors une ou deux autres personnes sont arrivées, mais tout le monde n’est pas là. Son jumeau semble encore hésiter. Lukas se met à frapper dans ses mains, « Allez ! Chop, chop ! », et disparaît pour retourner dans le salon. « Il arrive. » Tout comme la 306 de Cassey sur le parking, d’ailleurs.
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Cassey Thomas

Cassey Thomas

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AVATAR, CRÉDITS : sasha kichigina, lilousilver.
OCCUPATION : youtubeuse / artiste qui vient d'être réquisitionnée parce que formation d'infirmière oblige.
HABITATION : un appart rue de la roquette (11ème arrondissement) avec son frère, et plus ou moins officiellement daniel et lukas.


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MessageSujet: Re: all i want for christmas is you   all i want for christmas is you EmptySam 28 Déc - 0:37


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24 décembre – Raquel ne chôme pas. Debout à cinq heures, descendue aux écuries trente minutes plus tard, occupée à nourrir, curer, lustrer, remettre en place les couronnes de Noël et les grosses guirlandes surplombant les barns jusqu’à midi. Brève interlude, à 10h, pour aller tirer péniblement un Tim tout endormi du lit (il a veillé pour essayer de la surprendre en train de descendre les cadeaux) ; puis à 11h, pour panser un peu trop longuement un Doomer toujours plus ronchon. Timing trop serré pour sortir les chevaux avec Tristan comme prévu : à 13h, il s’est agi de nourrir les petits, beaucoup trop excités par l’apparition des premiers cadeaux, puis de sérieusement débuter les préparatifs avec Lucie. Elle a tout de même eu le temps de mettre le nez au Bordier dans la paille, c’est tout ce qui compte. Le travail aux écuries lui avait manqué (elle s’y est remis depuis quelques jours, les autres écuries étant en congé et elle-même ayant autorisé les palefreniers à partir plus tôt en vacances du fait des grèves) ; elle en vient presque à regretter son poste de directrice, qu’elle aime pourtant beaucoup trop. Les premières notes d’une playlist de Noël survoltée (et la brève apparition d’un Tristan tout empaillé dans une cuisine lustrée comme un sou neuf) parviennent cependant rapidement à dissiper les doutes.
17h30, Raquel fredonne presque joyeusement Santa Tell Me. Les grands enfants ont emmené les plus petits jouer dehors (l’intégralité de l’équipe encore présente est mobilisée pour leur surveillance), une fois l’atelier pliage-de-serviettes-et-chocolat-chaud terminé. Lucie revient une dernière fois sur le plan de table ; histoire d’éviter tout drame, elles s’affairent à attacher de petits portes-noms en forme de sapin aux fameuses serviettes. Comment elle s’appelle déjà, l’amie que tu as invitée ? Oh, Sara ! Sans H. C’est une petite italienne à l’accent encore chantant, toute mignonne, vendeuse chez Lush – et surtout, adorablement normale, soit tout ce dont son frère a besoin. Raquel l’a rencontrée à un cours de zumba, l’année dernière, et elle a depuis été « approuvée » par Joshua. Tous les signaux sont donc au vert. Elle-même finit de plier le petit sapin d’Aurélia ; une petite branche de papier est un peu déchirée, elle s’y reprend à trois fois. J’espère que ça va aller avec Aurélia – j’espère que ça va aller tout court, qu’elle grommelle un peu. Un Noël avec tous les habitants historiques du DCH ? C’est que ça sonne bien sur le papier, mais à voir comment ça se déroule dans les faits.
Joshua débarque un peu de nulle part, les bras chargés des cadeaux d’Emeline jusqu’alors toujours soigneusement cachés ; il dépose un petit baiser sur le crâne de Raquel, complimente la table, les informe que Jade est bel et bien en route pour récupérer Jake à l’aéroport, et que ça roule plutôt bien, puis se glisse derrière les fourneaux pour s’attaquer au chapon aux marrons (que Lucie lui a soigneusement laissé). Peut-être que tout ira bien, finalement.

(…)

18hMais Alex p’tain, wake up gros sac ! Volée de chaussons hydratants (de chez Nature et Découvertes of course) à travers les 50m² des Thomas. Un grognement s’élève du canapé, dont une touffe de cheveux désordonnée émerge maladroitement ; devant la porte, c’est plutôt un bruit sourd suivi d’une bordée de jurons en anglais et d’un j’espère que c’était tes cadeaux !! C’est sûrement pour ça d’ailleurs que le cadet daigne se lever, plus beau survêtement du dimanche et ricanement fièrement arboré. Il a à peine le temps de venir aider sa sœur à ramasser les paquets échoués et vérifier qu’aucun d’entre eux n’a été amoché dans la chute qu’il se fait déjà houspiller à nouveau. Tu veux pas plutôt mettre une laine ? Voire te changer ? On part dans 10 minutes hein ! Alex s’exécute sans broncher, pour ne pas se heurter frontalement à la tornade maniaco-bordélique qu’est Cassey, mais toujours un petit rictus d’enfant insolent aux lèvres. C’était comment le réveillon RATP ? qu’il demande quand même depuis sa chambre – hey, il va faire chaud, je mets pas de col roulé nan ? Cassey, elle-même occupée à sautiller sur un pied pour enfiler des collants, le regarde de haut en bas. Tu vas quand même pas mettre un col roulé pour Noël ? Il hausse les épaules. Une chemise alors ? Et ce réveillon ? (Il fait référence au piquet de grève que des agents des transports tiennent dans un dépôt de bus, au nord de l’arrondissement, et où Cassey a été déposer de quoi réveillonner dignement). Sympa comme tout. Full soutien aux grévistes, tu sais. Et maman ? Silence dans l’autre chambre. … Quoi maman ? Un Alex vêtu d’un pantalon de tailleur noir et d’une chemise à petits imprimés géométriques (manches courtes, évidemment) débarque sur le pas de la porte, moins souriant. Bah quand est-ce qu’on va la chercher ? ON VA CHERCHER EILEEN ???

(…)

18h40, Michael Bublé blasting – Jade vit sa meilleure vie, à chanter/sautiller toute seule derrière son volant. Elle réajuste sa pixie cut dans le rétroviseur, remonte son bustier à paillettes et son gros manteau de (fausse) fourrure qui ont un doux effet de boule à facette dans la (trop) grosse voiture, claque amicalement la cuisse gauche de son copilote. BAH ALORS JAKE, SING !! QU’EST-CE QU’ILS T’ONT FAIT LES AMERICAINS LA !! Seul problème, sa main retombe sèchement : le siège à sa gauche est vacant. OH !! s’insurge-t-elle, sans daigner baisser le volume pour autant. Parce que le moteur de la voiture hybride se coupe, et que son passager manque toujours à l’appel, elle finit toutefois par descendre à son tour du véhicule. Jade et Jake sont bloqués sur l’autoroute depuis 35 minutes, à l’arrêt complet depuis plus de 20. C’est donc tout naturellement que Jake a quitté bord pour sympathiser avec les automobilistes voisins. Jade le retrouve à une dizaine de mètres de là, trémoussant effectivement son derrière de manière frénétique au milieu d’une troupe de jeunes qui ont dégainé une enceinte et diffusent un remix de All I Want for Christmas is You. Elle se joint alors joyeusement à eux (le tout toujours en mini-robe pailletée et talons de douze), tout en appelant Lucie en hurlant pour l’avertir qu’ils auront « UN PEU DE RETARD HEIN !! WE’RE A BIT LATE !! »

(…)

18h45 Mais si mais Alexis regarde sous tes pieds enfin, je te dis que j’ai perdu une petite étoile ! Nouveau drame dans la Thomasmobile, qui se meut déjà difficilement dans le trafic du nord-est parisien. Cassey est frénétiquement penchée en avant, faisant rugir le moteur d’un embrayage mal équilibré ; et Alex se bidonne, comme toujours, tout en faisant semblant de chercher lui aussi sous son siège. Mais je dis que je vois rien, Cassandre ! Elle se redresse comme un diable, furibarde. Tourne le petit miroir dans un mouvement qui manque de l’arracher. La 306 beugle toujours plus. Mais je te dis qu’elles étaient symétriques ! Aucun doute – son maquillage est ruiné. Le feu passe au vert et elle redémarre dans une longue plainte du moteur ; Alex se retrouve collé à son siège. Il en profite pour arrêter la quête et dégainer son téléphone. Nouvelle immobilisation – Cassey se relance aussitôt en pleine recherche. Elle brandit tout à coup un gobelet abandonné. Starbucks. En lettres bâtons, Lucas. WhatthefuckHastings, qu’elle grommelle, avant de… HASTINGS ! Il est où cet idiot ? Il m’avait dit qu’on l’emmenait ! Ah mais nan, il m’a envoyé un text et… Et tu pouvais pas me prévenir bien sûr… EILEEN ! Braillement du cadet qui vient dissiper un sujet de controverse de plus ; Alex a le bras tendu et le doigt pointé sûrement. Eileen est effectivement là, fièrement plantée en plein milieu d’un rond-point à trois voies. Oh god.
Ils arrivent à la récupérer, presqu’un quart d’heure plus tard. Eileen s’installe joyeusement dans la voiture, flot de paroles déjà ininterrompu. Elle porte un gros nœud dans les cheveux, motif sapin. Oh darlings, you are looking so great! – Cassandre, don’t you feel like you’re missing a little star though?

(…)

19hEt voilà, le plus beau petit garçon de l’univers ! se réjouit Raquel en ajustant le petit nœud papillon en bois de Timothy. Mais elle n’a pas le temps de dire ouf que déjà, le principal intéressé s’enquiert : Mais alors ça veut dire que Mike c’est pas le plus beau de l’univers ? Si, si, bien sûr, mais… Et Léo ? Si… Je, écoute… Elle l’attrape par son petit bras. Ecoute, tous les enfants qui habitent ici sont les plus beaux du monde, ok ? Il hoche la tête, un peu satisfait. Mais… Et les autres ? Raquel contient un petit soupir, le remplace par un sourire attendri. Tu sais pourquoi les enfants ici les plus jolis ? Parce que ce sont les plus gentils. Tous les enfants gentils sont beaux. Tim semble plus satisfait, mais elle peut sentir qu’il cogite encore à pleine vitesse. Parce que n’importe quel petit contretemps – aussi mignon soit-il – peut totalement enrayer la mécanique organisationnelle de la soirée, elle enchaîne. Les autres vont arriver, si tu allais leur dire bonjour Timousse ? Mais maman, tu mets quoi toi comme décoration ? Euh… Elle regarde autour d’elle, un peu désappointée ; la plupart de ses bijoux sont discrets, business woman oblige – rien ne va pouvoir la faire ressembler au sapin de Noël que Tim semble attendre. A part peut-être… Des boucles d’oreille ? Tim tape dans ses mains avec enthousiasme, un petit rire débordant de ses lèvres. Celles-là ? Elle lui montre une longue paire de perles effilées. La réaction du petit garçon est plus mesurée. Elle l’attrape alors doucement par les épaules pour le guider vers sa coiffeuse (toujours celle de son adolescence, à peine plus pimpée). Alors ? Il dégaine fièrement une grosse paire de boucles d’oreilles graphiques, jaune et vert. Elle les enfile avec un grand sourire et en lui déposant un baiser affectueux dans son épaisse touffe de cheveux (mais se remercie silencieusement de ne pas l’avoir laissé choisir le reste de sa tenue, beaucoup plus sobre).
Le petit garçon s’éclipse sans plus tarder un étage plus bas, et Raquel en profite pour mettre une touche finale à son maquillage. Elle se laisse aller à ajouter un peu de vert à son fard à paupière, clin d’œil finalement au choix de Tim. Tim qui, d’ailleurs, est en train de s’exclamer joyeusement « Tonton Lukas !! », et qu’elle entend d’ici. Elle commence par dire Mais non Tim, ce… et puis elle s’interrompt, petit sourire aux lèvres, et se met à fredonner Michael Bublé.

(…)

19h15 – Raquel descend les escaliers, perchée sur de hautes bottes à talons (elle a réussi à se départir de son sempiternel blazer, mais a quand même opté pour une robe très simple, noire à col claudine blanc. Pour Tim, elle a ajouté quelques colliers à perles assez longs – à nouveau de ceux qu’elle portait du temps de son adolescence, dans sa phase un peu emo). Il n’y a pas grand-monde de plus que toute à l’heure, à part un Joshua tout de chemise et de tablier vêtu, qui vient l’attraper dans les dernières marches pour la soulever de terre. Raquel fait mine de protester, d’hurler aux responsabilités ; mais elle rit un peu trop pour être crédible. Tim vient aussitôt lui sauter dessus. Il récolte un nouveau bisou sur le crâne, mais les responsabilités l’appellent vraiment – l’instant d’après, elle est accrochée au bras de Lucie, à la noyer d’informations. Alors, je ne sais pas si tu as vu mais Jake et Jade sont coincés dans les embouteillages – ils ont mis une story sur Snapchat, mon dieu – mais ils ne devraient plus trop tarder, heureusement qu’on est installés au sud de Paris, oh là là… (Quelques secondes de babillage confus mais indigné) Mon frère et Aurélia devraient être là avant 20h aussi… Enfin, on saura vraiment si Aurélia vient quand elle sera vraiment là, hein… (Elle checke compulsivement son téléphone) Nan mais putain ! MAMAN ! Tata Raquel elle a dit putain ! Non non non Léo, tu as mal compris, Raquel a dit puréedepommedeterre ! Tu as vu, la copine de Jade ne vient pas à cause de la grève ? Et QUELQU’UN A DES NOUVELLES DES THOMAS ? (Lukas lui rentre dedans de plein fouet, elle est trop occupée par mille choses à la fois pour l’assommer et se contente de l’étreindre distraitement et de lui beugler dessus en lui arrachant ses lunettes de soleil et lui plantant un doigt dans la poitrine : TOI, par exemple ?)

(…)

19h20 – les roues de la 306 franchissent beaucoup trop rapidement le portail du DCH, et viennent s’arrêter (de travers) sur une place (non) du parking, le tout dans un grand crissement de graviers. (Tu as toujours un sacré style de conduite, ma chérie ! s’exclame Eileen dans un accent britannique si fort qu’il en est presque caricatural ; Alex a l’air presque nauséeux, mais il surjoue sûrement, et reçoit sans plus tarder un coup de poing dans l’abdomen de la part de sa sœur) Les portes de la voiture s’ouvrent dans la même volée, et Eileen s’envole d’un pas joyeux, dans un endroit où elle n’a quasiment jamais mis les pieds, la moitié de ses cadeaux dans les bras. J’change mes chaussures mais m’attendez pas hein ! Il n’en faut pas plus pour qu’Alex la prenne au mot à son tour, et gagne le manoir avec quelques paquets supplémentaires. Cassey se défait rapidement de ses vieilles Converse pour les troquer contre des petits talons vintage ; elle prend quelques minutes supplémentaires pour tenter de retrouver la fameuse étoile, puis abandonne et entreprend périlleusement de gagner le manoir à son tour, avec tous les cadeaux restants. L’entreprise est compliquée (la pile la dépasse sérieusement en taille et est en équilibre précaire, elle ne voit donc absolument pas où elle met les pieds), et se corse d’autant plus quand deux gamins viennent s’accrocher à ses jambes. Cassey étant Cassey, elle n’appelle pas à l’aide, et met 10 bonnes minutes à trouver l’entrée. Assistant consécutivement à Eileen étreignant Lukas à grands renforts de « c’est donc vous Daniel ! » puis ALEX y passant, elle se permet de soupirer dramatiquement d’un grand « et merci pour toute cette aide….. » avant d’être délestée de quelques paquets par un héro anonyme. Le champ de vision libérée, elle aperçoit les convives déjà présents et… son expression froncée se détend d’un coup. « Vous êtes beauuuuuuuux ! » qu’elle s’extasie alors d’une voix un peu trop aigüe et d’un sourire un peu trop large.
(Ses deux prochains moves seront sûrement de se jeter dans les bras de Dannyyyyy et de dire à Lukas « toi pas trop »).
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Lukas Hastings

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MessageSujet: Re: all i want for christmas is you   all i want for christmas is you EmptyDim 29 Déc - 1:25


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17h30
Sara. Sans H. Lucie note le prénom dans un coin de sa tête – mais aucun souci, elle est assez douée pour retenir les noms et visages des gens qu’elle rencontre. Elle replace une fourchette, puis joint ses mains en admirant leur travail, tandis que Raquel s’inquiète de la présence d’une certaine invitée – Aurélia.
En dehors du fait qu’elle n’approuve pas l’abandon d’une enfant (et compte tenu du fait qu’Aurélia n’était pas seulement mère de Rachel à cette même époque), Lucie n’a rien contre elle. Rien de personnel, en tous cas. Ce ne sont pas des histoires qui la concernent. Elle entretient avec Aurélia des rapports courtois, polis, corrects. Rien de plus. Elle espère juste, comme Raquel, que la soirée se passera bien.
« Mais oui, ça ira ! » Il n’y a pas de raison pour que ça ne se passe pas bien – pas de raison immédiate, du moins. Se rendant toutefois compte du ton (et du sourire) un peu trop Maman-qui-essaye-de-faire-croire-à-ses-enfants-qu’ignorer-les-problèmes-arrangera-les-choses-pour-éviter-un-débat-trop-personnel employé, Lucie ajoute : « Ça s’est plutôt bien passé l’année passée… à part… deux-trois accrochages… » Mais Aurélia n’était pas là l’année passée, et Lucie sait bien que les venues de la mère de Raquel au Domaine ne sont pas toujours de tout repos pour la jeune femme, quoi que ça se passe mieux ces dernières années.
Elle espère que tout le monde saura se tenir. Que les piques passives-agressives (ou complètement agressives) ne voleront pas à un moment donné d’un bout à l’autre de la table. Son plan personnel de retraite est de rejoindre les cuisines pour « voir si tout va bien avec le repas », ou simplement de jeter un œil aux enfants, qui ne passeront clairement pas toute la soirée à table.
Elle se remémore les atomes crochus (ou le manque de) entre chaque membre de la team – ce qui n’est pas toujours facile à suivre, surtout lorsqu’elle s’absente pendant la saison de course et qu’elle doit décrypter les messages de Jade qui, elle non plus, n’est pas constamment aux écuries (mais qui semble toujours plus au courant qu’elle malgré tout). Non, ça devrait aller...
Comme pour confirmer ses pensées, Joshua débarque dans la pièce avec de nouveaux cadeaux et quelques compliments. Lucie le remercie à la volée. Elle l’aime bien Joshua. Il a une bonne influence sur tout le monde – Émeline aurait probablement dit qu’il a une bonne aura. À Jade qui est en route pour récupérer Jake à l’aéroport, Lucie acquiesce. « Parfait ! » Et Joshua disparaît en cuisine. Lucie se tourne vers Raquel, toujours avec un petit sourire, et hausse les épaules. « Pour l’instant, tout va bien ! »

18h40
Évidemment que, pour une fois que son vol n’a aucun retard, ils se retrouvent dans les embouteillages et, pire, complètement arrêtés. En soi, rien de bien étonnant, mais après avoir joué à Pokémon Go et chanter à tue-tête le top 50 des chansons françaises et des chansons de Noël pendant un petit moment, Jake commence à s’ennuyer. Ça n’avance pas. Alors, la conductrice occupée à beugler du Michael Bublé, Jake ouvre la portière et s’extirpe de la voiture pour se balader sur le tarmac et saluer les automobilistes voisins.
Ce n’est pas tous les jours qu’on voit un Père-Noël sur l’autoroute.
(Heureusement que c’est Jade qui est venue le chercher, et que Jade a une grosse bagnole, parce qu’il aurait eu bien du mal à rentrer dans sa combinaison rouge et blanche dans la 306 de Cassey).
« Hiiii ! Hello ! Bonjouuuur ! », lance-t-il joyeusement à droite et à gauche avec un grand sourire. Certains sont ennuyés, déjà à cran à cause des embouteillages un réveillon de Noël, mais la plupart sourient, et les enfants sont aux anges – même s’il lui manque la barbe blanche, laissée dans un de ses sacs dans le coffre de la voiture.
Il rejoint finalement un groupe de jeunes, qui ont eu une meilleure idée que lui en emportant avec eux une enceinte. Rapidement, tout le monde se retrouve à taper exagérément leur meilleure chorégraphie sur du Mariah Carey.
Lorsque Jade, toute de (fausse) fourrure et de paillettes holographiques le rejoint, Jake est super content.

18h45
Lucie l’est un peu moins quand Jade lui hurle dans les oreilles. Elle recule un peu précipitamment le téléphone de son oreille avec une moue. Libérée, délivrée dans l’oreille gauche, Jade qui hurle… avec All I Want for Christmas is You dans l’oreille droite, Lucie demande un peu incrédule : « Mais… vous êtes où là ? » Elle n’a pas vraiment de réponse, puisque son interlocutrice raccroche. Bon. Au moins le message était clair : Jade et Jake ne seront pas à l’heure.
La blonde reprend où elle en était : la pose de mascara. Une fois fait, maquillage terminé, elle chausse ses escarpins, lisse sa robe, sort de la salle de bain, et toque au passage à la porte de Mike. « MIKE ! Tu peux descendre, s’il te plaît ? » Chelsea, pimpante, apparaît alors dans le couloir pour l’informer que Mike est encore dehors, alors Lucie prend (à nouveau) son ton de maman, « Va le chercher et dis-lui de se préparer. » Elle la remercie d’avance, avec un grand sourire, et descend les escaliers vers le salon.

19h15-19h30
Lukas se félicite d’être à l’heure, et même d’être là avant la majorité des gens. Peut-être qu’il est en fait en avance… C’était quoi, l’heure de rendez-vous ?
Peu importe.
C’est Timothy le premier à se jeter sur lui ; il l’attrape brièvement, le repose par terre, et va saluer le reste de la bande – peu de personnes pour le moment.

À peine plus tard, Raquel réapparaît. Lucie se déplace automatiquement vers elle, par automatisme – elle fait confiance à peu de personnes pour le bon déroulement de la soirée, mais Raquel fait partie de ce petit groupe. C’est d’ailleurs elle qui l’informe que Jade et Jake sont (toujours) coincés dans les embouteillages (conclusion à laquelle Lucie en est arrivée malgré le manque d’informations de sa meilleure amie). « Ah, non, je n’ai pas vu » - elle oublie toujours de regarder ce qui se passe sur Snapchat (et oublie souvent qu’elle a encore l’application, d’ailleurs) – « J’imagine qu’ils s’amusent bien ! » Le contraire serait étonnant de leur part. « D’accord, d’accord », elle glisse entre chaque nouvelle information de la part de Raquel – Jade et Jake dans les embouteillages, Adam et Aurélia normalement là avant vingt heures… Elle jette un œil à Lukas, en pleine conversation avec Chelsea, à moins que ce ne soit l’inverse, puis Léo crie que Tata Raquel a dit un gros mot. Oh. Raquel rattrape bien le coup, enchaîne sur la copine de Jade. « Ah bon ? » mais Raquel cette fois hurle à propos de l’absence de Cassey et Alex, et Lucie en profite pour attraper Emma et lui retirer le cadeau qu’elle a été prendre sous le sapin. « Pas touche ! C’est pour plus tard. Léo ! » Le petit garçon, déjà derrière elle, attrape la main d’Emma et l’emmène jouer plus loin.

« Ehh… », Lukas proteste lorsque Raquel lui arrache – violemment – sa paire de lunettes de soleil et lui plante un doigt dans le torse. « J’en sais rien moi. » Même ton, et même phrase, qu’un enfant. La vérité, c’est qu’il n’en sait réellement rien. Le dernier message qu’il ait envoyé à l’un ou l’autre Thomas, et c’est même étonnant, c’était à Alex, et c’était pour lui dire que finalement il allait se débrouiller pour rejoindre le manoir. Depuis, silence radio. « C’est toi la grande organisatrice de soirée, pas moi ! » Le rôle de l’enfant lui va bien.
Mais petit sourire au coin, il récupère ses lunettes dans la main de Raquel, et donne au moins un peu d’informations sur la situation hypothétique des Thomas. « J’pense qu’ils sont partis de chez eux, mais Cassey n'est jamais prête à l’heure, alors qui sait ! » Tout en parlant, il s’éloigne petit à petit, histoire d’aller réveiller Daniel, qui doit pioncer.

Il revient dans le salon et a à peine le temps d’informer que Daniel va bientôt descendre, qu’un grand crissement de gravier retentit dehors. « Bah, les voilà, tes Thomas. », il annonce à Raquel en passant à côté d’elle, même si elle a dû comprendre par elle-même. Bruit de portières étouffé par la distance ; Lukas passe une main dans ses cheveux, machinalement ; Timothy et Léo se ruent dehors, quelqu’un leur dit de ne pas courir dans les escaliers.
C’est pourtant une voix inconnue qui retentit dans le hall d’entrée. Lucie répond, en criant, « À L’ÉTAGE ! », et l’inconnue apparaît, avec quelques cadeaux. Même Lukas est surpris, puis laisse tomber son air perplexe quand la tête d’Alex apparaît derrière, avec d’autres cadeaux. Le blond a un petit rire pour lui-même et se rapproche de Raquel pour murmurer un peu moqueur, « it’s gonna be fuuuuun. »
Il s’avance joyeusement vers les nouveaux arrivés, qui font de même. L’inconnue-pas-vraiment-inconnue l’étreint chaudement, en le prenant pour Daniel. C’est décidément de famille. Alex est le seul à ne pas confondre les jumeaux. Mais Eileen a au moins l’excuse de ne les avoir jamais vus en vrai. Ou en tout cas de ne jamais avoir vu Lukas. Est-ce que Cassey et Alex parlent de lui à Eileen ? Il ne s’interroge pas plus, répond directement à la mère de Thomas, en prenant un accent de Londres. Imiter Daniel, il a trois ans d’expérience. Et d’ailleurs, Eileen ne connaît pas Daniel, donc il peut modeler le rôle comme il le souhaite. « And you must be Eileen, Cassey always talks about you! » Il insiste sur le « tout le temps ». Gros mensonge, Cassey n’a probablement abordé le sujet d’Eileen qu’une seule fois, et encore.
Eileen le relâche, et Lukas étreint alors Alex, plus longtemps que les autres. « T’as perdu Cassey sur la route ? »
L’intéressée apparaît ou, plutôt, apparaît mais cachée par une pile de cadeaux. Derrière elle, Timothy et Léo tiennent respectivement un paquet chacun, et vont automatiquement les poser sous le sapin. Lucie, après avoir salué Eileen et Alex, va la débarrasser de quelques boîtes, avec un bonsoir, et un « ma pauvre, tu as apporté tout ça toute seule ?! » un peu espiègle en sous-entendant bien que la maladresse de Cassey est légendaire, désormais.
Lukas avance à petits pas discrets mais exagérés vers Cassey, qui s’exclame « Vous êtes beauuuuuuux ! », et la prend exagérément dans ses bras à son tour, ignorant les cadeaux. « Oh bah merci ! » Il fronce les sourcils. « Il te manque une étoile. »

(…)

19h15-19h35
Dès que Lukas disparaît et la porte se referme, Daniel laisse retomber sa tête dans l’oreiller et remonte machinalement les draps jusqu’à son menton.
L’instant d’après, il sort du lit. Sa sieste aura été de courte durée. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il se serait d’ailleurs rendormi. Mais c’est le réveillon. Il se secoue un peu, histoire de se réveiller. Il prend plus de temps à se changer, histoire de ne pas descendre dans la minute suivante.
Pas qu’il ne veut pas festoyer, non. C’est surtout qu’il ne veut pas arriver précipitamment. Il veut arriver calme, contenu et prêt à se retrouver au milieu de plus d’une dizaine de personnes.
Ce soir, pantalon chino noir un peu taille haute, chemise blanche – en soie – légèrement trop ample et à manches longues, et des sortes de loafers en cuir noires à faible talon, qui remontent un peu plus haut sur la cheville comme le feraient des boots. Son éternel bracelet, plus porte-bonheur qu’autre chose aujourd’hui, et caché sous sa manche. Deux ou trois bagues, rien d’extravagant. Et Tom Ford, pour le parfum. Il passe une main dans ses cheveux, les laisse prendre forme d’un côté, puis de l’autre, ne sait pas quoi en faire ; ils deviennent trop longs, ondulent un jour et pas le lendemain, vivent désormais d’eux-mêmes, semble-t-il. Il s’affaire à les placer un peu plus correctement, toujours soigneusement.
En bas, les choses paraissent plus animées qu’elles ne l’étaient il y a cinq minutes. Plusieurs personnes parlent, des talons claquent d’un côté à l’autre de la pièce, un ou deux enfants crient. Daniel rejoint le groupe, un simple « Bonsoir ! » pour s’annoncer, et histoire de pouvoir aller faire la bise à chacun un par un. C’est comme ça qu’il remarque la présence d’Eileen, et le petit manège de Lukas qui a pris un accent trop britannique pour être vrai. Daniel profite largement du fait qu’ils sont justement tous les deux occupés à discuter pour rejoindre Cassey un peu plus loin, et naturellement la prendre dans ses bras. L’habitude. Un « you look beautiful ». L’habitude, aussi.
Puis, regardant rapidement Eileen, toujours occupée à discuter, il demande quand même à Cassey, « C’était pas prévu, ça, si ? » On ne sait jamais : peut-être n’avait-il pas eu le mémo. Par exemple, il avait cru comprendre que Lukas devait venir avec les Thomas, ce qui n’a clairement pas été le cas. Et que Tristan aurait déjà dû être là – mais il prend sûrement son temps aux écuries ici. L’absence d’Adam n’est pas dérangeante en soi. L’amie de Raquel n’est pas encore là non plus. Rémy non plus. Mike passe d’un adulte à l’autre. Les autres enfants sont regroupés ensemble.

19h35
Garé en bas de la rue, vérifiant que personne ne souhaite prendre cette même rue, Adam envoie un texto à sa demi-sœur, « j’attends maman, on devrait être là dans 20 min », et, juste après, décide d’appeler sa mère, qui prend bien du temps pour sortir de son hôtel. Ça sonne quelques fois, et la silhouette d’Aurélia apparaît finalement dans la porte. Adam raccroche, fait un petit geste de la main pour saluer sa mère de loin, et attend qu’elle prenne place dans la voiture. La politesse, les « Salut maman, ça va ? », la bise en se penchant maladroitement par-dessus la boîte de vitesse, et Adam redémarre aussitôt, en lançant la conversation sur tout et sur rien. Les amours, les amis, les emmerdes, ce genre de choses, sans trop s’attarder et sans jamais dire la vérité sur les emmerdes. Assumer pleinement que côté amours, c’est pas folichon. Pour le coup, sa mère et lui se ressemblent sur ce point-là. Le boulot (il ment), les dernières nouvelles (rien d’intéressant), Raquel (il essaye de ne pas trop en dire), etc.
Il envoie un nouveau texto à Raquel pour dire que, finalement, ils seront plutôt là dans trente minutes. Aurélia le réprimande – le téléphone au volant, ce genre de chose – et il s’excuse rapidement en finissant bien son message en ajoutant, « j’espère qu’on est pas dernier », même si, en soi, il s’en fiche.
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Raquel Howkins

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MessageSujet: Re: all i want for christmas is you   all i want for christmas is you EmptyDim 29 Déc - 21:48


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19h
JACQUES ! ÇA REDEMARRE ! Mouvement de foule dans la contre-soirée organisée sur l’autoroute A1. La voiture de Jade est en amont ; déjà, les premiers klaxons s’élèvent, et les automobilistes les plus impatients entreprennent des changements de voie sauvages afin de contourner le véhicule fantôme. Ni une ni deux, la jockette avale les cent mètres fatidiques – ses dix centimètres en plus ne la ralentiront pas. Elle se réinstalle au volant, écrase l’accélérateur de sa Jeffrey Campbell avant même que son passager n’ait refermé sa portière (l’hybride proteste un peu). Pourtant, la percée ne se poursuit pas : à peine dix minutes plus tard, les voilà à nouveau immobilisés. Ils sont à la droite toute d’une sortie qui n’est définitivement pas la direction la plus rapide pour rallier le DCH, de ces routes qui serpentent les banlieues boisées du sud de l’Ile de France… Jade hésite, s’impatiente à son tour. Puis met son clignotant, agresse à nouveau la pédale d’accélération, et quitte l’autoroute dans un grand « WOUHOUUUU » euphorique.

19h20
Cassey débarque un peu abruptement, trébuche sur une marche, est sauvée in extremis par une Lucie un peu moqueuse mais au sourire trop gentil pour protester. Elle lui fait une bise maladroite, toujours enfouie sous des paquets tous plus biscornus et plus bigarrés les uns que les autres, et entreprend de la suivre jusqu’au premier étage. Les enfants n’attendent pas pour la délester, pas plus que Lukas n’attend pour que lui bondir dessus avec une affection un peu trop sur-jouée. Elle proteste quand un son de clochette (?) s’échappe d’un cadeau de toute évidence en peine, comprimé par cette étreinte pleine d’enthousiasme. EhmaisLukasnanmaissansdéconnermaisçavapasnon ! Son attention est brièvement détournée par un Léo venu chiper le fameux cadeau, précairement calé contre sa hanche. Cassey profite de la diversion pour faire un pas en arrière et faire mine de pivoter vers Raquel, mais… Il te manque une étoile. Jointures blanchies autour des paquets survivants, souffle coupé. La Cassey interne hurle, la Cassey plus mesurée laisse presque échapper un C’est de l’art contemporain, dumbass… Mais c’est Noël, et qui plus est c’est Noël organisé par Raquel, qui ne mérite pas un esclandre avant vingt heures. Alors elle inspire, expire, doucement – ferme même les yeux l’espace d’un instant. Quand elle les rouvre, son sourire est éclatant et son ton chantant (quoiqu’un peu crispé tout de même) ; le Hastings a même droit à un bisou sur la joue, et un « Bonne soirée, hein ! ». Première difficulté contournée (même si maintenant elle ne peut s’empêcher de penser à cette foutue étoile). Jusqu’ici tout va bien.

19h35
Papiers du véhicule, s’il vous plaît. Jade, le sourire un peu hébété, intime à son copilote de fouiller la boîte à gants. La vitre baissée, elle fait face à deux officiers de police motorisés, qui l’ont coursé sur un petit kilomètre avant que Jake ne le lui fasse remarquer. Vous savez à quelle vitesse vous rouliez, mademoiselle ? Elle ne se départit pas de son sourire mais ne dit rien, pas même qu’on n’est légalement plus autorisés à utiliser le titre de mademoiselle en France. Les fêtes c’est pas un motif pour se presser, vous savez. C’est compliqué pour tout le monde ici. Elle fronce des sourcils et daigne enfin fixer l’agent. Se demande si elle devrait appeler Rémi – encore. Entend le deuxième motard parler « d’au moins cinquante kilomètres heure ». Mais alors qu’elle s’apprête à attraper son téléphone… Hé, mais j’vous connais vous. Silence. Les courses hippiques ne sont pas assez populaires en France pour qu’on l’interpelle de la sorte. On a bien dû la voir dans quelques magazines, peut-être même sur quelques panneaux publicitaires, mais… Vous êtes pas française. Sourcils qui se froncent davantage. Ou alors il l’a déjà arrêtée ? Vous m’comprenez pas, en fait ? Bah, pas vraiment. Encore moins quand il appelle son collègue à la rescousse. C’est la footballeuse américaine, là ! Hein. Rap… Rapi… Jade jette un coup d’œil à Jake qui n’a pas l’air d’en mener beaucoup plus large qu’elle. RAPINOE ! Hé, world champion hein ? Et c’est l’illumination. Oh yeah, yeah, that’s me, qu’elle glisse finalement, attrapant à la va-vite des lunettes de soleil teintées pour maintenir l’illusion. Pas très important, sûrement, puisque le policier est occupé à parler dans son talkie-walkie pour raconter l’histoire à ses collègues. A peine raccroché, il demande un autographe pour ses filles. A 19h45, ils sont remis en circulation sans encombre, avec une simple remise à l’ordre – be careful, hein !

19h40
Bonsoir ! Le sourire monté automatiquement aux lèvres, Cassey se détourne poliment de Raquel qu’elle est partie saluer (et rassurer). Elle est dans les bras du britannique une poignée de secondes plus tard, le petit « hey you » et le baiser sur la joue en plus. Ils échangent les compliments habituels (Cassey lui répond que « t’es pas mal non plus » et « j’aime beaucoup ça » en touchant sa chemise du bout des doigts). Puis c’est le moment de la sempiternelle ronde de questions (« ça va ? tu as passé une bonne journée ? Toi, tu étais en train de dormir ! », avant que Daniel ne désigne discrètement Eileen, s’enquérant de sa présence. Cassey rit doucement. Bah, plus ou moins… Mais c’est Eileen, so you never really know until she’s there… Manquerait plus que mon père débarque ! (Elle ne croit pas si bien dire, mais elle est encore à un stade de la soirée où on peut rire). Attrapant le bras de son meilleur ami, elle enchaîne – je peux te présenter ? ça lui ferait plaisir – et le conduit doucement vers la fameuse Eileen (l’arrachant au passage d’une conversation a priori passionnante sur la cuisson de la volaille bio avec Joshua). Les présentations sont faites, une poignée de main au poignet relevé échangée – Eileen s’étonne de se voir encore présentée à un Daniel. Pendant que la conversation s’égare autour des dernières compétitions de Daniel et des petites écuries des parents d’Eileen, Cassey s’attelle donc à chercher Lukas du regard pour le fusiller figurativement (pour le moment).

Eileen partie vaquer à d’autres activités, le petit groupe constitué autour d’elle se dissout doucement. Joshua retourne à ses fourneaux, tape gentiment sur les doigts d’un américain un peu trop curieux du dessert de Lucie ; Raquel commence son premier tour des convives pour vérifier que tout le monde va bien, a bien déposé son manteau au bon endroit (pas dans une chambre et pas tous ensembles pour ne pas risquer la diffusion de punaises de lit éventuellement acquises dans les transports en commun), et fourrer des premiers apéritifs et coupes d’alcool dans les mains encore vides (« non, pas toi Tim ») ; Alex va s’asseoir au pied du sapin pour distraire les enfants un peu trop tentés par l’ouverture des cadeaux, et se retrouve vite avec la petite Emma dans les bras, à s’émerveiller auprès de sa mère de sa réactivité et de l’élaboration de ses babillages. Sa mission achevée, et Lucie brièvement interrompue dans son émerveillement pour l’informer de l’arrivée prochaine d’Adam et Aurélia (« j’espère que ça va aller ») (mais pas de l’arrestation de Jade et Jake, dont seule la jockey est au courant), Raquel vérifie que Tim en cuisine est bien surveillé et s’éclipse le plus naturellement du monde aux écuries, dans sa petite robe et ses grands talons.
Elle n’a pas trop de mal à retrouver Tristan, encore tout empaillé. Petit sourire moqueur, elle lui tend une bière tout juste décapsulée, époussette un peu ses cheveux. Va te changer va, tout le monde sera bientôt là. Elle tourne légèrement les talons, vers le box du cheval… différent… de Jade. Le chiot qui sera bientôt celui de Tim (après moult débats) y crèche en attendant l’ouverture des cadeaux (Jade et Cassey se sont vivement opposées à ce qu’il soit enfermé dans une petite boîte). Bon, il est mignon en vrai. Il faudra qu’on pense au petit nœud (seule relique de cadeau qui leur a été autorisé). Elle sirote un peu son propre verre de prosecco, faute de pouvoir s’alcooliser trop fortement – les responsabilités, la maternité, c’est pas toujours fun, heureusement qu’elle aime bien ça. Besoin d’un coup de main ?
(Pendant ce temps, une voiture se gare sur le parking – c’est Sara, si quelqu’un veut bien aller l’accueillir).
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Tristan Bordier

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MessageSujet: Re: all i want for christmas is you   all i want for christmas is you EmptyVen 3 Jan - 2:30


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19h20
Remarquer l’étoile manquante autour des yeux de Cassey n’a pas l’effet escompté et Lukas est presque déçu. Presque. Puisque Cassey s’éloigne déjà – après lui avoir souhaité une bonne soirée, ah – et qu’il fait donc de même, dans le sens opposé. Il ne sait pas trop où il va, erre ci et là, du sapin à la cuisine, de la table aux escaliers, passe d’un groupe de personnes à un autre en attendant que tout le monde arrive, et en piquant des petits toasts à chacun de ses passages près du plateau de zakouskis.

19h40
« Manquerait plus que mon père débarque ! » « Ça ferait beaucoup… » Mais, en soi, ça ne surprendrait Daniel qu’à moitié : il y a eu trop de choses invraisemblables et improbables à Longchamps ces dernières années ; voir le père de Cassey débarquer à l’improviste serait presque considéré « normal ».
Daniel doit bien admettre que ça fait bizarre de rencontrer, en chair et en os, la mère de Cassey. Parce que jusqu’ici, il n’a toujours eu qu’une image floue d’Eileen – Eileen n’étant pas forcément un sujet de conversation qui revient sur la table entre Cassey et lui, ou juste très brièvement.
C’est aussi bizarre que les fois où Aurélia, la mère de Raquel (et d’Adam) passe au Domaine. Ou voir, même de loin, les Desrochers au mariage de Lucie. Ou lorsque Kathleen a débarqué pour la première fois à Longchamps (ou, pire, lorsqu’elle est venue passer une semaine, voire plus, au manoir pour le « superviser » ; encore aujourd’hui, Daniel est bien content qu’elle reste désormais en Écosse ou en Angleterre, et qu’elle n’ait plus posé les pieds au Domaine depuis quelques années).
Concernant Eileen, c’est surtout que c’est la mère de Cassey.
Eileen parle beaucoup, pose beaucoup de questions, change vite de sujet. Daniel lui dit qu’il était en compétition à Londres il y a deux jours, alors la conversation passe sur cette ville, et sur Oxford, aussi. Puis ils en reviennent aux chevaux, aux concours, aux écuries des grands-parents de Cassey.
Ça revient un temps sur « l’autre Daniel » ; Daniel (le vrai) n’avait pas vraiment fait attention à la remarque d’Eileen aux présentations. Il est tellement habitué à ce que Lukas se fasse passer pour lui qu’il ne relève plus directement.
Mais là encore, il s’agit d’Eileen. Si Alex et Cassey passent leur temps à les confondre, il ne faudrait pas que leur mère s’y mette aussi. Encore moins ce soir en particulier.
Il secoue légèrement la tête. « Oh, non, c’est Lukas. » Mon jumeau, qu’il veut ajouter, mais ce serait redondant ; la ressemblance est assez frappante comme ça (mais peut-être pas assez pour qu’Eileen ne trouve pas étrange que deux jumeaux aient le même prénom). Pince-sans-rire, Daniel justifie : « Il veut devenir comédien. »

19h45
Bien conscient que sa « couverture » est grillée, Lukas a toutefois hâte de reparler à Eileen, qui est pour l’instant en grande discussion avec Daniel. Il croise le regard – foudroyant – de Cassey, et se contente de hausser les épaules et de repartir dans l’autre sens avec son verre.
Maintenant, il voudrait bien parler à Alex, aussi, mais ce dernier est visiblement très occupé également : avec les enfants, en plus, au pied du sapin. Direction la cuisine, où il se fait presque chasser par Joshua, et retour dans le salon.
Finalement, il attrape sa veste – toujours la même – et redescend d’un étage – littéralement – pour aller s’asseoir dehors à l’entrée du manoir, sur les marches, refermant bien la porte derrière lui et histoire de se rouler tranquillement une cigarette – avec le tabac de Daniel, sinon ce ne serait pas drôle (et son jumeau achète un tabac meilleur que le sien, d’ailleurs).

À l’intérieur, c’est toujours l’effervescence, les groupes de gens qui bougent, les gosses qui deviennent un peu impatients, les discussions qui s’animent. Lucie regarde Emma et Alex, surtout Alex, qui est, il faut bien l’admettre, un gamin adorable. Elle est à deux doigts de lui proposer de baby-sitter Léo et Emma un de ces quatre, s’il le souhaite, quand Raquel vient l’informer qu’Aurélia et Adam vont bientôt arriver. « Jade et Jake devraient aussi être là d’une minute à l’autre. » Elle se rend compte que les invités manquants vont probablement tous arriver en même temps, et va ainsi vérifier qu’il y a encore des apéritifs sur les assiettes déjà sorties.
Elle en profite aussi tendre un verre à Joshua et s’appuyer au comptoir. « Allez, laisse tomber le tablier et va un peu profiter, toi ! » S’ensuit une petite bataille, Joshua peu décidé à quitter sa place en cuisine et Lucie très motivée à le chasser dans le salon, pour qu’il daigne finalement lui passer le tablier. Lucie le pousse presque dans le salon, « Allez, hop hop hop ! TIM, viens chercher Joshua ! » Le garçon ne se le fait pas dire deux fois, et Joshua n’a plus d’autre choix que de rejoindre la pièce principale. Cela fait, Lucie envoie quand même un petit message à Rémy pour lui demander s’il sera là à vingt heures comme il l’avait dit, ou non.

(…)

Les journées de Tristan, en soi, se ressemblent toutes, et le soir du réveillon n’échappe pas à la règle. Levé tôt, avant cinq heures – le premier – pour le premier nourrissage, puis parfois la préparation des lots de coureurs pour les entraînements mais surtout la maintenance des écuries et des infrastructures, sortir les yearlings, les poulinières et les autres poulains, sortir les étalons, quelques-uns en balade, préparer les camions pour les individus qui partent ici et là (aujourd’hui, pas de ça), et tout ça dans la matinée ; puis un second nourrissage vers midi, et ensuite une pause de deux ou trois heures pour tout le monde, employés comme chevaux (Tristan en profite soit pour faire une sieste, soit faire des petits trucs sur le Domaine, comme réparer le tracteur ou une clôture). Les après-midi, et cette après-midi également, sont calmes, constituées majoritairement, à nouveau, de soins, pansages, checkups et sorties. C’est pendant qu’il déménageait une botte de foin du hangar que Raquel est venue l’empailler. Puis le soir, il a rentré les quelques chevaux sortis au pré, a distribué les rations du soir, et était même en avance sur le planning. Il en a donc profité pour prendre quelques minutes (quitte à être en retard à la soirée) en nettoyant de fond en comble le barn des étalons – toujours la plus propre des écuries, ça vend mieux les saillies aux propriétaires qui viennent voir un étalon).
Lorsqu’il voit (ou plutôt entend les talons) Raquel arriver, il ne peut s’empêcher d’avoir un petit sourire au coin. Il est toujours un peu étonné quand elle descend aux écuries, surtout dans ses tenues de businesswoman (ou de soirée, comme maintenant). Mais, aujourd’hui (et depuis le début de la semaine), elle a passé énormément de temps sur le Domaine en lui-même, et était même levée tôt pour aider. Tristan pose sa fourche pour prendre la bière que la brunette lui tend. C’est vrai qu’il a pris un peu de retard aux écuries, peut-être volontairement, et qu’il doit donc (presque) être le dernier à arriver. Une gorgée de bière. « Douche, d’abord. J’t’aurais bien proposé de me rejoindre mais t’es clairement… (il fait un vague geste de la main pour la désigner en entier) … plus que préparée. Tant pis. » Éternels adolescents. Il ajoute en faisant un pas en avant, « Mais fais attention, ce serait dommage que tu tombes dans la paille… » Il plaisante, bien sûr. Mais dans d’autres circonstances – comme cette après-midi – il l’aurait fait, la jeter dans la paille.
Le chiot, ça fait déjà un moment que c’est le débat entre eux. Tristan s’est assuré de rappeler que si ça ne fonctionne pas avec Timothy (qui reste un enfant ; Tristan est à peu près sûr que si on lui avait laissé un chiot à cet âge, l’animal aurait vite fugué ou dépéri), c’est lui qui assume toutes les responsabilités. De toute façon, il a déjà adopté la bestiole, alors qu’il n’est allé le chercher que hier soir (ce fut tout un stratagème pour éviter que Timothy ne tombe dessus sur les dernières vingt-quatre heures). Le chiot rejoindra les autres animaux – entre les chiens de Lucie et de Cassey qui sont presque toujours sur la propriété, le golden retriever de Jake (quand il l’amène avec lui), les quelques chèvres, les deux-trois poules et canards, les chats (au moins un par barn, et tous n’appartiennent même pas aux employés), ou encore les quelques poneys, il y a de quoi faire. À cette pensée, Tristan jette un coup d’œil bref au cheval de Jade – pas le plus beau, ni le plus intelligent, mais il est gentil, et relativement calme, et ne sème pas la pagaille au milieu des étalons. Il semble même avoir adopté le chiot sans aucun souci – et son voisin de box, le cheval de Daniel.
En parlant de cadeau… « Ta-daa. » Tristan sort un petit nœud de nulle part – près du box derrière lui – et le tend à Raquel. « Joli, hein ? J’ai des talents créatifs cachés. » Ce n’est pas vrai. « Non, je rigole, c’est Émeline qui l’a fait avant de partir. Ou Cassey. (il fait mine de réfléchir) Peu importe. »
Il reprend la fourche jusqu’alors vulgairement posée contre un box vide dans sa main libre pour aller la ranger, quand Raquel lui propose de l’aider – si jamais il y a quelque chose à faire. Il jette un œil à l’ensemble du barn, très calme – comme tous les barns chaque soir, en général. Il a déjà passé la dernière demi-heure à passer le balai et à enlever la paille qui traîne dans le couloir, histoire de gagner quelques minutes de répit avant la soirée ; donc, théoriquement, il avait déjà terminé son job bien avant ça. « Non, il n’y a plus rien à faire. », répond-il avec un léger haussement d’épaules. « Mais c’est déjà la guerre là-haut que tu t’éclipses aussi tôt ? »

19h50
Progressivement, des phares viennent illuminer l’allée puis le parking, ce qui pousse Lukas à se lever de ses marches d’escaliers. Vue la conduite, ce ne sont pas Jade et Jake. Et ce n’est pas la voiture d’Adam. Ni celle de Rémy d’ailleurs. Il écrase son mégot et attend que la nouvelle arrivée ouvre sa portière et sorte de son véhicule. Avec une boîte dans les mains et une bouteille, elle s’approche de l’entrée avec un sourire et un ton faussement confus. « C’est bien ici la soirée de Noël ? » Et sur le même ton, tout en s’approchant d’un ou deux pas, Lukas répond que non. La jeune femme hausse un sourcil et fait semblant de repartir. « Oups, je vais repartir alors. » « Non, c’est bien ici. » Il la débarrasse de sa boîte, puis se présente, car ce sera plus simple ainsi. « Daniel. » « Sara ! » Et ils s’engagent tous deux dans l’entrée pour rejoindre tout le monde à l’étage.

« Bonsoir ! » Tout le monde accueille Sara avec plus ou moins d’effusion. Daniel doit à nouveau rectifier le tir en disant que c’est lui Daniel, et que son jumeau s’appelle Lukas (et est un idiot). D’ailleurs, en passant à côté de ce dernier, il est un peu (beaucoup) fatigué. « you need to stop doing that. », ce à quoi l’autre blond répond que c’est beaucoup trop drôle pour qu’il arrête. Daniel ne semble pas de cet avis et préfère boire un coup et ne rien répliquer. Lukas, toujours le premier à lui dire de se détendre, ne manque pas de le lui rappeler une énième fois. « Relaaaax, you’re already on edge... » « And whose fault is that? » Lukas secoue la tête. « Oh c’mon, it’s a joke. » Daniel le regarde une seconde, se demandant ce que Lukas ne comprend pas. « It’s not funny anymore.. » Sans surprise, Lukas assume le contraire, qu’il ne s’en lassera jamais, lui. Sur l’air de Taylor Swift, avec un mouvement de mains supposément proche du « parle à ma main », Lukas prend congé de cette conversation, « you need to calm down. », et part vaquer à d’autres occupations.
Daniel rejoint (à nouveau) Cassey, non sans vider une bonne partie de son verre après sa (courte) discussion avec Lukas. « Il se croit rigolo. » Il regarde un instant Cassey du coin de l’œil, puis se demande pourquoi il lui dit ça, alors qu’elle est littéralement la première personne dans cette pièce à le confondre, lui et son jumeau. Lukas pourrait totalement faire son petit cinéma devant elle qu’elle n’y verrait que du feu ; il n’a qu’à passer à l’anglais et prendre un accent, et le tour est joué. Daniel est quelque peu convaincu qu’elle aussi trouve ça drôle, en fait, alors il hausse les épaules, reprend une gorgée, et va s’installer au piano sans un mot de plus. Pas avec l’intention immédiate de jouer, juste parce que c’est le point le plus éloigné de la majorité des gens, et que le simple fait de penser au piano lui fera oublier que Lukas est un abruti quatre-vingt-dix-neuf pour-cent du temps.

Sa place au piano semble bien choisie, puisqu’Adam et sa mère apparaissent dans le salon. Leur arrivée fait moins de bruit que celle de Sara un peu plus tôt, mais tout le monde les accueille avec politesse – moins Daniel qui se contente de seulement saluer Aurélia. Timothy est le plus enthousiaste à l’idée de voir son oncle et sa grand-mère. Adam ne peut s’empêcher, comme tout oncle pas souvent présent qui se respecte, un « Mais qu’est-ce que tu as grandi ! » au petit garçon.
Il remarque aussi l’absence de Raquel – ce qui lui plaît un peu moins, elle est en quelque sorte le maillon manquant entre lui et le reste de la team, et ce même si Joshua et Cassey sont là. Alors, pour gagner quelques minutes, il n’enlève pas sa veste et justifie son prochain départ du salon, « Je vais chercher les cadeaux, j’arrive ! » « Je viens t’aider ! » C’est Mike, qui se rue presqu’en même temps que lui dehors.
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Cassey Thomas

Cassey Thomas

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OCCUPATION : youtubeuse / artiste qui vient d'être réquisitionnée parce que formation d'infirmière oblige.
HABITATION : un appart rue de la roquette (11ème arrondissement) avec son frère, et plus ou moins officiellement daniel et lukas.


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MessageSujet: Re: all i want for christmas is you   all i want for christmas is you EmptySam 4 Jan - 3:22


all i want for christmas is you ( ft. la team )
L’envie d’attraper Lukas par le collet anime déjà Cassey ; le principal concerné doit s’en rendre compte puisqu’il disparaît sans demander son reste. La franco-britannique reporte alors son attention sur la conversation entre sa mère et Daniel. Oh, non, c’est Lukas. Ils sont jumeaux, se sent-elle obligée d’ajouter dans un souffle. C’est utile, puisqu’Eileen hoche doucement la tête, semblant prendre conscience de la situation. Elle ronchonne un peu que c’est « un vrai comédien », tout en tentant d’afficher un air pas trop désemparé (Eileen est hautement sensible aux mauvaises énergies). Daniel la devance de quelques secondes en déclarant qu’il veut devenir comédien ; leurs phrases s’achèvent presque parfaitement simultanément, et l’aînée Thomas se détend à nouveau, sourit et laisse échapper un petit rire. Sa mère a pris un air plus grave et hoche lentement la tête. I knew he did not fit the best friend profile. Quite definitely a Scorpio. La phrase sonne un peu trop comme une affirmation de la plus haute valeur – presque une sentence – pour que quiconque ait l’idée d’y faire opposition. Cassey, d’ailleurs, ne dit rien. Ça laisse le champ libre à Eileen pour se re-concentrer sur Daniel, duquel elle attrape les mains avec enthousiasme (Cassey manque de s’interposer). Well love, it’s a pleasure finally meeting you. Cassandre only ever had highly positive things to say about you! La fameuse Cassandre connait un peu trop sa génitrice pour vouloir la laisser enchaîner. Elle cherche une source de distraction quand… Eileen, c’est bien vous qui mangez vegan ? La voix de Joshua s’élève de la cuisine, toujours au bon moment. Cassey intime à Eileen d’aller voir directement les différentes options de repas ; celle-ci s’éclipse sans broncher (et non sans avoir renouvelé son bonheur à Daniel). Après un petit soupir, elle vient se planter devant lui (là où Eileen se tenait précédemment), et lui sourit. Bon, le plus gros du travail est fait !

(…)

Joshua s’affaire toujours en cuisine quand il est rejoint par Eileen, qui lui offre immédiatement son aide (après l’avoir salué une seconde fois, ce qui est de toute évidence assez caractéristique de madame – « appelez-moi Eileen enfin sweetheart !! » Thomas). Ouvrant d’abord le four pour vérifier la cuisson du chapon, il se débarrasse de ses gants et la guide jusqu’au réfrigérateur pour lui montrer fièrement ses entrées « 100% végétaliennes ». Il explique ensuite que c’est Lucie qui est en charge des desserts – pile au moment où celle-ci débarque dans la cuisine pour le pousser de là. Joshua proteste, s’enquiert de la cuisson de la viande… mais finit par céder, parce qu’il sait d’expérience que tenir tête à une jockette du DCH n’est pas la meilleure des idées, et qu’il a tout de même obtenu d’être « rappelé en cuisine à la seconde où le four sonnera ». Et puis parce que Tim est accroché à sa jambe, aussi. Tu as vu le sapin ?? Il y a pleins de cadeaux !! Il prend le petit garçon dans ses bras et feint l’étonnement. Hein, il y a des cadeaux ?? Pour moi aussi ?? Timothy rigole ; Joshua a perdu la partie. Il le laisse quitter ses bras pour être littéralement traîné dans le salon, avec les autres enfants – et Alex. En route, il n’oublie toutefois pas de s’excuser auprès d’Eileen (« le devoir m’appelle »), de remercier Lucie, et d’insister « vivement » pour qu’on l’appelle au moindre problème. Eileen décide rapidement qu’elle l’aime beaucoup. Elle noue un tablier autour de sa taille et devient le second de cuisine de Lucie, qu’elle apprécie aussi.

(…)

J’t’aurais bien proposé de me rejoindre mais t’es clairement… plus que préparée. Tant pis. A peine une minute qu’elle est là et Raquel affiche déjà une moue blasée, quoiqu’elle le soit sans doute trop pour être honnête et qu’elle pouffe légèrement. Elle a avancé dans presque tous les domaines de la vie (même avec Daniel, c’est pour dire), mais il suffit qu’elle se retrouve une minute seule avec Tristan pour redevenir une gamine moqueuse et impertinente. Les sourcils haussés, elle n’a qu’un « quel dommage… » sarcastique à lui adresser, et ne daigne pas reculer quand il s’approche. Au contraire, elle fait à son tour un pas dans sa direction. Tu ferais jamais ça. D’une, parce que tu as terriblement peur de moi et de mon courroux… (Elle parle mieux, depuis qu’elle donne des interviews. Tristan est le premier à s’en moquer.) Et de deux, parce que tu ne voudrais pas que la mère de ton fils ressemble à une crotte le jour de Noël. (C’est là que ça change légèrement, qu’on peut entrapercevoir derrière le sourire d’ado fière de sa connerie celui de la businesswoman un peu carnassière qu’elle est devenue. Parce qu’elle sait qu’elle a tapé juste, parce que l’idée semble toujours aussi abstraite même sept ans plus tard, même après des discussions sérieux et un travail en profondeur pour tenter de donner une éducation la plus normale possible à Timothy… Il reste tout de même le mioche pas vraiment prévu de deux adolescents qui ont grandi de travers. Mais ça les fait rire, maintenant, puis Tim est un petit garçon vraiment bien).

Trinquant dans sa bière avec le pied de son verre, toujours le sourire aux lèvres, elle finit par reculer de quelques pas pour, justement, aborder une problématique parentale épineuse : le chiot. Debout devant le box qui lui sert de maison temporaire, elle reconnait qu’il est mignon, et note à haute voix qu’il lui manque encore son petit nœud – Tristan n’en attend pas plus pour en sortir un de nulle part. Elle baisse la tête et rit un peu. C’est beaucoup trop joli pour que… (Il l’interrompt pour préciser qu’il vient tout droit d’Emeline, ou peut-être de Cassey). Tu vois, pas besoin de préciser, qu’elle se moque sans scrupule (mais en tendant tout de même la main pour l’attraper). C’est Emeline. Joli mais beaucoup trop bariolé. Sur ces mots, elle entrouvre la stabulation pour s’y glisser, pas freinée pour un sou par ses bottes flambant neuves. Elle entreprend de faire reculer le cheval de Jade, une bourrique sympathique aux côtes apparentes (quoiqu’il ait repris une trentaine de kilos depuis son arrivée au DCH), et s’empare du petit chien. Le flot est noué de telle sorte à ne pas l’étouffer tout en tenant en place pour les quelques heures nécessaires : il est parfait, elle regretterait presque son commentaire sur son aspect bariolé. Tada ! Elle l’élève au-dessus de sa tête, les bras tendus, Roi Lion style. Puis, voyant Tristan ranger sa fourche, elle repose l’animal (frottant au passage sa joue contre sa si petite tête, et lui glissant un « mais oui tu es le plus chou toi ! »), fronce les sourcils et demande s’il reste du travail. La réponse étant négative, elle s’extirpe du box, époussette légèrement ses bottes, et plante les poings sur ses hanches. Donc tu fais exprès de rester ici pour ruiner ma superbe organisation… Jamais choquée toujours déçue uh… Elle récupère sa coupe abandonnée plus loin, sirote une gorgée. C’est là que Tristan questionne justement le bon déroulement de la soirée. Elle prend son temps pour ne pas avaler de travers. Bah… Jade et Jake sont coincés quelque part entre Orly et Longchamps et font la fête sur l’autoroute… Sara – tu sais, tu l’as déjà vu – et Rémy ne sont toujours pas là et ne donnent pas de signe de vie… Adam et Aurélia devraient être les prochains à arriver. L’idée la crispe plus qu’elle ne veut le reconnaître. Ce n’est pas dans ses habitudes de reconnaître qu’elle a pris une mauvaise décision, mais… Et si ? Elle avale deux gorgées, un peu trop vite. Je sais toujours pas si c’est une bonne idée. C’est sûrement une très mauvaise idée. Mais je sais qu’Aurélia elle t’aime beaucoup toi, donc tu vas filer te préparer et… contribuer au bon déroulement de la soirée. Et sa voix, elle est moins assurée qu’elle ne le voudrait. Elle est à deux doigts d’attraper son téléphone pour dire à son frère qu’elle ne sait pas si Aurélia devrait venir, finalement… Mais reçoit au même moment un texto de sa part lui demandant où elle est. Raquel ferme les yeux, inspire, expire profondément. Descend le reste de sa coupe d’une traite. Elle regarde vers l’extérieur, hypothétiquement vers où sa famille doit se trouver. Je crois que j’ai besoin d’une clope. (Elle ne fume jamais, plus depuis quelques soirées adolescentes ou grosses périodes de stress plus récentes.) Ou d’un flingue.

(…)

Il se croit rigolo, c’est la seule chose que Daniel a besoin de lui glisser pour se plaindre de son frère (à lui, Lukas). Cassey le reconnait parce qu’il a une chemise plus qualitative que celle de Lukas, et qu’il a utilisé le mot rigolo de manière tout à fait sérieuse. Et parce qu’il a les cheveux un peu plus longs. Et qu’il est plus petit. En fait, contrairement à la croyance commune, elle le sait assez facilement – c’est juste que par moments, elle n’a pas envie de se torturer l’esprit à faire la différence, voire qu’elle n’y accorde pas vraiment d’importance. Elle peut en plein milieu de l’après-midi réaliser qu’elle traîne avec Lukas alors qu’elle pensait être avec Daniel. Elle les confond un peu une fois grisée par l’alcool, c’est vrai. Mais globalement elle s’adapte, et n’en fait pas tout un drame ; quelque chose que les autres ne semblent pas vraiment comprendre. Elle juge juste que ce n’est pas très grave puisqu’elle aime passer du temps avec les deux jumeaux et que, si elle le veut, elle peut affirmer sans vraiment de problèmes qui est qui. Bref. Son premier instinct, bien sûr, serait de demander à Daniel s’il veut qu’elle aille briser les rotules d’Hastings. Mais elle s’abstient, parce qu’elle sait que fût un temps où Daniel s’inquiétait à l’idée que Cassey n’apprécie véritablement pas son frère. Elle a été un peu gênée de devoir dire que si, elle l’aimait bien, en vrai. A prié pour qu’il n’entende pas. Bref. Lukas se croit toujours rigolo… Ce sera donc sa seule réponse. Enfin non. Elle sourit. Au moins t’es le préféré d’Eileen ! Mais ça ne suffit sans doute pas, puisque Daniel décide d’aller s’installer au piano. Cassey le laisse faire, et décide de le laisser tranquille quelques instants – juste assez pour aller tirer les oreilles d’Hastings. Elle s’éclipse donc discrètement, referme la main sur le bras du malotru, et entreprend de le traîner dehors dans un mouvement qu’elle veut naturel.

(…)

Le salon commence à se remplir doucement mais sûrement. Joshua, en bon adulte responsable, prend les choses en main. Enfin, il reprend surtout Emma des bras d’Alex, le libérant quand tous deux constatent la disparition de Raquel, Cassey et Lukas, et plus encore l’arrivée d’Adam et Aurélia. Le cadet Thomas est donc le premier à aller saluer les deux nouveaux arrivants, grand sourire à l’appui, ce qui permet de détendre un tant soi peu l’ambiance. Il débarrasse même Aurélia de son manteau et disparait brièvement pour le ranger à l’endroit préalablement choisi par Raquel (« surtout pas tous les manteaux ensembles ! »), mais se voit aussitôt remplacé par un Joshua tout aussi souriant qui, après avoir déposé la petite Emma dans son couffin, vient fourrer deux verres de vin rouge dans les mains encore vides. Aurélia le remercie aussitôt de son plus bel accent québecois (« soyons fou avant ce Dry January, hé ! »), mais Adam le dépose poliment sur le meuble le plus proche pour « aller chercher les cadeaux ». Joshua ne s’en offusque pas ; Daniel a refusé de le saluer, et Cassey, Emeline ou encore Raquel (ses trois principales « alliées »), manquent à l’appel. Il se contente donc d’alimenter la conversation avec Aurélia. Quand Tim quitte les bras de sa grand-mère pour aller se réfugier vers lui, elle demande avec un grand sourire : « Oh, mais c’est donc vous le parrain ? ». Il se crispe un peu, pense que c’est lui qui a insisté auprès de Raquel pour lui faire un cadeau. Boit une petite gorgée, enfin. « C’est moi-même », qu’il répond poliment.
(Il envoie tout de même discrètement un SMS à Raquel pour l’avertir que sa mère est là, hm).

(…)

Sara est sur leur route ; Cassey la salue poliment, sourire aux lèvres, ajoute bien que « C’est Lukas ». Une fois le premier étage dévalé et le seuil de la porte franchi, elle lâche l’américain pour planter un index accusateur dans sa poitrine. You need. To stop. Doing that. Voyant qu’il ouvre la bouche, elle l’interrompt en la lui couvrant littéralement d’une main. Don’t even try to tell me this is funny. Your brother does not think it’s funny. Can you just, like… listen to someone for once? Ton frère, Lukas. Elle ne recule pas, ne hausse pas la voix non plus. La menace est une continuation naturelle du murmure indigné. Me force pas à te botter le cul devant tout le monde. Me force pas. Elle a à peine le temps de retirer sa main et libérer le diable qu’est Lukas que… Hey, qu’est-ce qui se passe ici ? C’est Alex, toujours, forcément, c’est toujours à cause de lui (ou de Daniel) qu’elle ne peut pas mettre ses menaces à exécution. A contrejour, il a les bras levés, mais son sourire de gamin n’est pas dur à imaginer.
Cassey relâche innocemment toute emprise sur Lukas, non sans le pousser légèrement contre le mur. Elle détourne la tête, lève les yeux au ciel tandis que l’américain n’a de cesse de se victimiser, en profite pour le dépouiller de son paquet de tabac et se rouler une cigarette. C’est à Daniel ! L’indignation n’est pas suffisamment forte pour l’arrêter ; elle se réapproprie simplement le paquet en le fourrant dans la poche de son gros bomber émeraude (celui qu’elle laisse toujours traîner au DCH et dont elle soupçonne que plusieurs personnes le revêtissent en son absence). Alex est lancé dans une tirade pleine d’enthousiasme qu’elle n’écoute que d’une oreille, quand il les attrape tous les deux (Lukas et elle) pour un câlin collectif. Cassey proteste, hurle au tabac à terre, se retrouve quand même coincée dans l’étreinte. Allez, faites l’amour pas la guerre, c’est Noël iciiiiii ! Elle daigne finalement ébouriffer les cheveux de son frère, puis de Lukas, en signe de trêve (temporaire). Alex, satisfait, entraîne Lukas avec le même entrain à l’intérieur (« pourquoi tu bois rien toi d’abord ? »). Avant de rejoindre les autres, et d’être momentanément attaqué par une armée de mioches, il se penche tout de même vers Hastings pour lui glisser à l’oreille « hey, si j’étais toi je ferais quand même gaffe. One day she’ll fuck you up mate » ; puis il se détache l’air de rien, son grand sourire qui va d’une joue à l’autre sur les lèvres, et le petit rire de gamin qui va avec.

(…)

Cassey vient enfin de réussir à allumer sa clope quand elle aperçoit Adam, qu’elle a de toute évidence manqué à cause du drama crevé dans l’œuf. Elle sait que sa sœur n’est pas encore dans les parages, imagine bien que la situation n’est pas facile avec Daniel, et analyse d’ailleurs que celui-ci n’étant pas dans les parages, elle peut bien faire preuve de sympathie envers Adam sans avoir à en subir les conséquences toute la soirée (comme par exemple un boudage longue durée). Malgré les crises, les cœurs brisés, les états seconds ou les drames, Daniel et Cassey se sont rarement hurlés dessus ; mais l’ont déjà fait à propos d’Adam. Elle finira peut-être un jour par lui dire que son pardon ne vient pas seulement d’une démarche d’altruisme et de « libération par affranchissement du passé », mais aussi du fait que le canadien lui ait un peu sauvé la vie, quand même. Bref. Hey, Adam ! Elle lui adresse un petit signe de la main et marche dans sa direction (et celle de Mike). Tu vas bien ? Pas trop compliqué pour venir ? Echange de banalités pendant qu’ils se font la bise. Je peux aider ? Mike a déjà deux paquets dans les bras, annonce solennellement qu’il va faire l’aller-retour ; Cassey lui frotte affectueusement la tête (il proteste un peu, c’est tout de même lui le grand de la troupe) et lui assure que les adultes pourront se débrouiller (il repassera quand même quelques minutes plus tard pour acheminer la quasi-totalité des paquets). Appuyé contre la voiture, elle en profite pour re-tirer quelques taffes. Ta sœur est avec Tristan, je crois. Petit sourire entendu. Ils ne devraient pas tarder. J&J non plus. Elle dit ça comme pour le rassurer, puisque Jade et Jake aiment et adoptent littéralement tout le monde. Puis il y a une amie de Raquel également très sympathique (son sourire devient plus espiègle ; elle considère la démarche comme pas très subtile, alors elle n’a sans doute pas besoin de l’être non plus) (et puis Emeline est quand même sa super copine). Je suis contente que tu sois là, en vrai. Elle penche la nuque et expire un grand nuage au contact du froid. C’est sympa pour l’équipe. Prend le temps de finir sa cigarette et de l’écraser dans son cendrier portatif avant de poursuivre. Et no worries pour Daniel, j’vais le travailler au corps.
Elle a un de ces sourires qui suffisent habituellement à mettre en confiance les gens. Puis, si ça ne suffit pas, elle finira bien par dégainer un peu d’herbe ; elle a envie de fumer de toute manière, son ventre lui fait mal et il est hors de question de sortir ses cachets à assommer une vache un soir de Noël.

(…)

A l’intérieur, les choses connaissent presque un certain équilibre. Aurélia descend sa deuxième coupe de vin et joue distraitement avec le couffin d’Emma, en plein milieu de la table de la cuisine. Elle s’est assez naturellement retrouvée à discuter avec Eileen, même si elle ne comprend pas trop le principe de son tailleur d’homme et de son espèce de grand chèche gris. (Et même si Eileen, en la voyant arriver avec Adam et surtout en voyant les regards portés sur eux, n’a pas pu s’empêcher de déplorer qu’il s’agissait probablement de sagittaires). Joshua a regagné sa place en cuisine, il aide Lucie à réaliser quelques glaçages et intervient ponctuellement dans la conversation. Tim et Léo font des allers-retours plus ou moins discrets dans la cuisine pour y dérober de la nourriture.
Sara, après avoir navigué de groupe en groupe, et évité un clair guet-apens entre Alexis et Lukas, se retrouve à errer avec deux cupcakes à la main et un verre de vin blanc. « Je peux ? » finit-elle donc par demander au blondinet assis au piano. Elle lui tend la main, en attendant ; se présente et se permet de supposer qu’il doit être Daniel. Quand elle a le sentiment de ne pas déranger, elle se glisse sur le banc (assez extraordinairement grand, il doit être habitué à accueillir plusieurs personnes), lui glisse le deuxième cupcake au passage. Elle a le petit sourire des gens naturellement gentils quand elle s’empare du cahier de partitions (dont elle ignore que c’est celui de Cassey, celle-ci ayant largement squatté le domaine depuis l’expédition de récupération du soldat Daniel à Londres), à la recherche sans doute d’un chant de Noël. « Tu joues ? »
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Daniel Alexanders

Daniel Alexanders

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MessageSujet: Re: all i want for christmas is you   all i want for christmas is you EmptyDim 5 Jan - 2:07


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« Ton courroux », il répète en levant le menton avec un sourire moqueur. Raquel et ses grands mots, tout de suite… « Comme tu peux le voir, je suis terrifié. » Non. Mais il peut faire semblant, même sarcastique.
Sinon, ça lui semble toujours si irréaliste que Raquel et lui ait un gamin. Qu’il soit père – parce que, faut bien l’admettre, ce n’était pas trop dans ses plans de vie, et ce encore aujourd’hui. Bon, rien ne sera pire que de revenir ici après quoi, un, deux ans, et apprendre qu’il a un fils – ça a été le choc de sa vie, il a envisagé sérieusement la possibilité de directement repartir de Longchamps. Et ça lui a pris du temps, ou plutôt ça leur a pris du temps, à lui, à Raquel, même à Timothy, pour s’adapter et s’y faire. Mais bon. La mère de ton fils, bah putain, ça sonne toujours aussi bizarre à ses oreilles. Il hoche doucement la tête. « … Touché. »
Mais Timothy est un gamin génial et pas compliqué – ce qui est super étonnant, Tristan lui-même l’admet.
Le gamin mérite bien un chiot comme cadeau de Noël.
Tristan secoue négativement la tête quand Raquel attrape la petite bête comme Rafiki avec Simba (Tristan s’est mis à jour en classiques Disney depuis qu’il est papa, oui). « Le traumatise pas trop, s’il te plait. » Quand elle le repose dans la paille, non pas sans un dernier câlin, Tristan lui lance, railleur, « Tu vois, tu l’adores déjà ! »
« Donc tu fais exprès de rester ici pour ruiner ma superbe organisation… Jamais choquée toujours déçue uh… » « T’as tout compris ! » Il n’est pas certain que Raquel ait pris en compte sa propre escapade aux écuries pour voir ce qu’il fait dans sa « superbe organisation », mais s’abstient bien de le faire remarquer.
Il se contente de rire, puis de demander comment ça se passe au manoir. Parmi les absents au bataillon, Jade et Jake qui font la fête sur l’autoroute. Tristan espère qu’ils vont lui donner tous les détails de leurs péripéties depuis l’aéroport, ce sera clairement plus passionnant que sa propre journée.
« Y’a pas encore grand-monde, quoi. » Parce qu’en dehors de Lukas et peut-être les gamins, il ne voit pas qui d’autre pourrait foutre le bordel là-haut.
Il boit un peu, un peu pour éviter de répondre directement à Raquel lorsqu’elle s’inquiète de la présence d’Aurélia (Tristan en déduit qu’elle parle d’Aurélia, parce que Raquel n’a jamais craché sur la présence d’Adam, au contraire). Il ne relève pas trop, à part… « Ah oui, elle m’aime beaucoup ? » Il a un petit sourire en coin. Mais il le sait déjà, c’est même Aurélia qui le lui a un jour dit – peut-être bien devant Joshua, en plus. Il n’a jamais trop su pourquoi – parce qu’il ne porte pas trop la casquette du « gendre » idéal, mais Aurélia doit, au choix, ne pas être au courant, ou simplement s’en moquer. Quoique, ça l’a toujours un peu étonné qu’entre Joshua et lui, ce soit lui qu’elle préfère.
Mais il ne va pas s’en plaindre, n’est-ce pas.
Tristan a un petit rire pour lui-même, jette un coup d’œil au chiot dans le box (ce chiot est un ange, franchement, il n’a presque pas aboyé et trahi sa position).
« Je crois que j’ai besoin d’une clope. Ou d’un flingue. » Raquel, c’est noir ou blanc, clairement. Le jeune homme hausse un sourcil et, sans perdre son sourire, il attrape les épaules de Raquel avec un « Euh, oui, on va éviter ça. Et je parle des deux options. », et entreprend de la faire avancer dans le couloir des boxes, jusqu’à la sortie du barn. « J’ai une batte de baseball, cela dit, si jamais t’as besoin. » Il la fait encore avancer sur le chemin, direction le manoir, avant de s’arrêter. « Allez, tu manques à tes invités ! » Il lui plante un baiser sur la tempe, et l’abandonne là pour aller se préparer – il serait peut-être temps. « J’arrive ! »

(…)

Lukas a l’impression de se faire engueuler comme un gamin par la maîtresse d’école. Mais ça le fait rire (ce qui, finalement, n’est pas si loin de son attitude à l’école primaire, certes). Il lève quand même un peu les yeux au ciel, trouvant que ces personnes - Cassey, Daniel – se prennent un peu trop au sérieux parfois. En plus, elle ne le laisse pas parler, mais il essaye – et elle le fait taire en lui plaquant une main sur la bouche. Crazy bitch. Il marmonne sous sa main, mais ne perd pas son sourire insolent.
Aucune intention d’arrêter de faire ça ; ils se conduisent comme s’il avait tué quelqu’un. Il a bien envie de leur dire que, si, c’est super drôle, et que, ça va, ce n’est pas comme s’il lui volait entièrement son identité ou sa vie non plus. Parce que, full offense mais non merci. Et puis, détendez-vous, come on ! Les deux sont déjà bien ronchons pour un début de soirée !
Ne pas pouvoir répliquer est une torture, il a envie de dire tout ça à voix haute, et pas dans des marmonnements incompréhensibles. Alors il a un rire un peu plus audible lorsqu’elle le menace de lui botter le cul devant tout le monde, et un haussement de sourcils qui va avec. Il est à peu près sûr qu’elle n’a pas besoin qu’il réponde pour comprendre qu’il a hâte de voir ça, essaye toujours.
Leur petite gé-guerre à sens unique est interrompue par l’arrivée d’Alex dans la porte. Dès que Cassey enlève sa main, Lukas prend un grand souffle. « Ta sœur me martyrise ! Elle veut me botter le cul devant tout le monde ! » Il s’étend en explications ridicules, essaye – vainement – de reprendre le paquet de tabac – et donne un peu plus d’informations sur la conversation qu’ils viennent d’avoir, Cassey et lui, rapidement résumée en « Elle veut que je me taise, but I’m sorry baby I just can’t ». Alex, lui, perd pas son grand sourire.
D’ailleurs, plus réactif que Cassey, occupée avec sa clope, Lukas dégage ses bras à temps pour serrer les deux Thomas dans ce câlin collectif. Il a même un rire quand Cassey proteste à propos de l’étreinte et à propos du tabac par terre, parce que c’est so Cassey.
« Allez, faites l’amour pas la guerre, c’est Noël iciiiii ! » « Quelle excellente idée ! T’entends ça, Cassey ? » Le ton plein de sous-entendus, évidemment. Parce que, même s’il n’avait pas pris tel ton appuyé, il met sa main au feu qu’elle l’aurait pris de travers dans tous les cas, donc autant y aller à fond dès le départ.
Grand sourire, il râle brièvement quand la jeune femme lui ébouriffe les cheveux. « Eh merci, mon brushing ! » Il repasse une main dans ses cheveux – ce qui ne sert à rien, puisqu’ils vivent d’eux-mêmes, apparemment.

Il est encore occupé à essayer d’aplatir ses cheveux quand il se fait tirer à l’intérieur par un Alex toujours aussi enthousiaste. « Je sais pas, j’ai dû laisser mon verre quelque part. » Avait-il seulement un verre, ou est-ce que Raquel l’avait oublié ? Ou peut-être a-t-il réellement posé son verre quelque part et l’a oublié. Tant pis, il ira en chercher un.
Lorsqu’il sort de ses pensées, Alex est TROP près.
Mais à quoi il joue ??? Y’a l’alarme de Kill Bill (il a jamais vu Kill Bill, il connait que des vidéos memes avec cette musique) dans la tête de Lukas, avec des panneaux rouges qui clignotent même, et ce pendant quelques secondes, durant lesquelles il reste planté comme un imbécile où il est. Il secoue finalement la tête ; il ne sait pas sur quel pied danser avec Alex. Parce qu’Alex, il l’a embrassé à Halloween, puis plus rien (ou pas grand-chose) ; et parce que depuis Halloween, Lukas se sent désemparé, pour la seule et unique raison qu’il aurait bien aimé que ce ne soit pas juste a one-time thing, un peu comme quand t’invites un plan cul à revenir parce que c’était fun, à l’exception qu’Alex n’est pas ça, et que ce… n’est décidément pas le même sentiment.
Enfin, il ne sait pas trop. Il sait juste que lui non plus a pas franchement tenté grand-chose avec Alex, qu’il fait la poule mouillée, et qu’il y a clairement une différence entre Alex et entre tous les autres.
Puis Lukas soupire, aussi, parce que, calm down mec, il t’a juste murmuré à l’oreille, même s’il a très envie de le plaquer contre un mur.
Il n’a même pas retenu ce qu’Alex lui a dit. Préfère aller chercher tout seul une bière dans le frigo – il serait directement passé à un petit mélange maison vodka-Captain Morgan-jus d’orange (histoire de) s’il n’y avait pas autant de monde, et uniquement des adultes (des vrais adultes), dans la cuisine. Ne se mêlant d’ailleurs pas à la conversation entre Aurélia, Eileen, Joshua et Lucie, il prend son temps pour décapsuler, fait même un petit tas de capsules avec celles déjà présentes sur la table, et retourne dans le salon, où il n’y a que les mioches (qu’il ignore), son frère et Sara (qui sont occupés), et Alex.
Innocent (autant qu’il le peut), il va s’asseoir devant Alex, à même le sol, devant le sapin, entre deux paquets, et le jauge un moment, droit dans les yeux. « T’as parlé de moi à ta mère ? » Autant tâter le terrain, hein. Puis Eileen a l’air d’en savoir beaucoup sur Daniel, et pas grand-chose sur lui (pas qu’il sache vraiment ce qu’Eileen sait ou pas, mais ça l’embête d’en être venu, un peu trop rapidement, à cette constatation).

(…)

« Hey, Cassey. » La bise, les politesses, les sourires, des « non, le trajet s’est bien passé » et Mike qui prend personnellement en main la mission « ramener tous les cadeaux à l’étage ». Le garçon repart déjà vers l’entrée avec des paquets. Adam lui facilite un peu la tâche en sortant les cadeaux du coffre, pour que Mike n’ait plus qu’à les prendre, pendant que Cassey fait un petit récapitulatif de la situation dans le manoir.
« Étonnant. », qu’il répond sarcastiquement ; évidemment que Raquel est avec Tristan, parce que si elle n’est pas avec Tristan, c’est qu’elle est avec Joshua. Il les trouve drôle tous les trois. Commodément, sa réponse au cas Raquel-Tristan convient aussi à la situation de Jade et Jake, toujours pas arrivés. Les connaissant, ils se sont arrêtés pour un kébab dans l’un des petits patelins autour de Paris. Mais Adam a hâte qu’ils soient là – ça fait longtemps qu’il n’a pas vu Jake, ni Jade en fait.
Et puisque Mike semble bien se débrouiller avec les cadeaux, et même être content de jouer au grand responsable, Adam prend lui aussi le temps de s’allumer une cigarette (c’est toujours quelques minutes supplémentaires de gagnées sur le programme). Avec un peu de chance, d’ici à ce que Cassey et lui remontent, Raquel et Tristan auront également rejoint tout le monde. Anticipant toutefois un regard désapprobateur de la part de Cassey, le canadien prend les devants et se justifie « Je sais, je sais, j’avais dit que j’arrêtais, mais on se refait pas ! » De toute façon, avec le nombre de fumeurs dans l’équipe, il aurait pas tenu toute la soirée sans au moins une clope.
« Une amie très sympathique, hein ? » Il répète et lève les yeux au ciel. « Elle est incorrigible. » Sa sœur essayant de le caser lui est toujours passé au-dessus. Ce n’est pas vraiment ce qu’il recherche. Et d’ailleurs, jusqu’à encore il y a peu, il dormait dans sa voiture et à l’hôtel ; ce n’est pas spécialement un signe de stabilité, une alerte comme quoi son éternel célibat ne lui convient plus. Ça ne fait pas si longtemps qu’il vit (plus ou moins) dans l’appartement payé par Raquel (chose qu’il déteste, qu’elle lui ait acheté un logement). Mais il n’a plus de job (ce qu’il s’est bien retenu d’informer sa mère ou sa demi-sœur ou n’importe qui d’autre). Bref, c’est le bazar, et il n’y a pas la place pour une potentielle petite-amie, aussi sympathique soit-elle. Mais il admire les efforts de sa cadette.
Il s’appuie aussi à la voiture. « C’est normal, t’inquiète. » Il aurait tout aussi bien pu passer Noël tout seul (donc ne pas le fêter), mais s’il y a bien un moment de l’année où il essaye d’être là, ce sont les fêtes de fin d’année. Il a un rire. « Tu dis ça comme si j’étais jamais là ! » D’accord, il ne bosse plus et ne passe plus ponctuellement au Domaine depuis… trop longtemps, mais ça fait des années qu’il est sur Paris et n’a (pas trop) bougé de là. Et les réveillons ou soirées ici, il n’en a presque pas manqué sur cette période. Certes, il vient principalement pour Raquel et Timothy, mais « Moi aussi ça me fait plaisir d’être là. » Et il le pense vraiment.
Quant à Daniel… Il fera comme chaque année et l’ignorera. Ou juste deux-trois piques. Le temps n’est plus aux réconciliations – et Adam a totalement abandonné l’idée, pour être honnête, après tant de temps passé, c’est ridicule de s’acharner (à vouloir la paix). « Pas sûr que ça change quoi que ce soit. » Ça aussi, il le pense vraiment. Puis un nouveau sourire, en coin, quand même. « Mais t’inquiète, ça ira, je vais l’ignorer. » Ok, peut-être pas toute la soirée – ça dépendra de Daniel – mais… il va essayer. Puis avec le monde autour, ce sera assez simple de fuir une potentielle conversation trop enflammée avec le blondinet.
Puis des phares : la voiture de Rémy. Pile à l’heure. Adam finit tranquillement sa cigarette, tandis que le mari de Lucie sort de son véhicule. « Salut les jeunes ! » Grand sourire – les appeler « les jeunes » est juste une habitude prise puisqu’il est le plus âgé de « la bande », et ce depuis le début -, il va faire la bise à Cassey, serre la main d’Adam. « Dites-moi que je ne suis pas le dernier… » « Non, il manque-… Ah, les voilà. » Adam précise, au cas où (et parce que Rémy vient tout juste de poser pied sur le parking). « Jade et Jake. »

(…)

Comme de fait, à nouveau, des phares apparaissent, se rapprochant à grande vitesse. Dans la voiture, sous la musique à fond, on peut presque voir Jake se dépatouiller pour récupérer sa barbe blanche de Père Noël et son chapeau pour finaliser son costume avant de se retrouver en face de tout le monde. « Éclaire-moi !! Vite, je trouve pas mon chapeau !! » Ce qui serait un drame, assurément. Il ne vient pas tout droit de Phœnix avec un plan bien ficelé pour faire plaisir aux gamins pour que son chapeau de Père Noël soit introuvable sur les sièges arrière.
Contorsionné pour récupérer le dit-chapeau (ce qui n’est pas chose facile), il manque littéralement de s’éclater le crâne quand Jade fait une manœuvre (qu’il juge dangereuse et ce même sans avoir réellement vu ce qu’elle a fait) pour se garer. « Y’a qui sur le parking ? » Il reste à moitié planqué – un seul enfant et son plan est FOUTU. Quand la voie est libre – selon Jade – il se redresse, adresse un grand sourire à travers le pare-brise aux trois personnes présentes – Cassey, Adam et Rémy – et sort avec énergie. Avec la même joie, il va prendre tout le monde un par un dans ses bras, rapidement. « Ca fait SI longtemps !! (à Cassey) Cassey, toujours aussi belle. (à Adam) Adam, toujours aussi… grand. (Jake ne peut même pas exagérer, puisqu’il est le plus petit de la bande, parmi les mecs du moins ; et enfin, à Rémy) Rémy, toujours aussi… barbu. » Par automatisme, Rémy touche sa barbe – pas si épaisse que ça pourtant.
Tout joyeux, Jake se poste devant le trio et les observe un instant avec une mimique. « Vous allez bien ? J’espère que vous allez bien ! »

(…)

Contrairement aux croyances communes, Daniel n’est pas entièrement froid face aux nouvelles personnes. Le contraire, en fait. Peut-être juste un peu méfiant (« c’est parce que t’es ascendant scorpion », lui aurait dit Émeline) mais, aujourd’hui, il trouve presque plus simple de se présenter à de parfaits inconnus que de parfois faire la conversation avec des gens qu’il connaît déjà. Il n’y a pas tout le bagage historique en commun, brefs ou moins brefs souvenirs des années passées (pas des trucs dont il est fier, en règle générale). Les parfaits inconnus, c’est toujours la meilleure façon d’être bien vu, parce qu’ils ne savent encore rien de vous.
Puis Sara n’a pas l’air méchante. « Oui, bien sûr. » Il la laisse s’installer à côté de lui sur le banc, les présentations faites, et les cupcakes échangés.
« Tu joues ? » Il hoche la tête, puis plutôt que de faire une démonstration ou quoi que ce soit, demande « Tu veux jouer avec moi ? » Elle a un rire, dit qu’elle ne sait pas jouer, que la dernière fois qu’elle a touché un piano elle avait cinq ans. « Allez, juste Jingle Bells. » Ou Vive le vent (mais le titre anglais jingle bells sonne mieux, il trouve). Il faut moins d’une seconde pour que Sara accepte, repose le carnet de partitions qu’ils n’utiliseront pas pour ça et pose ses deux mains sur les touches du piano avec un air faussement concentré. Elle est enthousiaste, et son sourire est presque contagieux. « Ok, alors… »  Il ne veut pas rentrer dans les détails des notes. « Juste ta main droite. T’es droitière ? » Elle acquiesce, obtempère à juste laisser sa main dominante sur les touches. Daniel, en bon professeur, place les doigts de Sara correctement, et lui montre juste ce qu’ils vont faire. Rien de trop compliqué en soi, puisqu’il va jouer l’autre main – et parce que c’est Jingle Bells, et aussi parce qu’il pourrait jouer la chanson de manière plus compliquée, mais ce n’est pas son but. Ils répètent quelque fois les premiers accords, lentement, puis finissent par jouer, et Daniel s’autorise un sourire.. « Tu vois, t’es pas si mauvaise ! » « C’est la chance du débutant. » « Ou un talent caché. » Le sourire de Sara s’élargit un peu. « Peut-être ! »  

(…)

L’arrivée de Tristan dans le salon est plus discrète que celle de Lukas, et que celle d’à peu près tout le monde, en vérité. Mais presque directement, il se retrouve avec toutes les personnes présentes autour de lui. Un bonjour à la mère des Thomas (Elle était invitée ?), un salut de loin à Daniel et à Lucie (il a déjà vue cette dernière de toute façon), Sara qui vient lui faire la bise également avant de reprendre place au piano, appréciant apparemment son nouveau rôle de seconde d’Alexanders (ils se lancent dans une cover murmurée et acoustique d’All I Want for Christmas), les enfants, etc.
Tristan va serrer la main à Joshua, puis se fait rapidement rejoindre par Aurélia. « Tu vas bien ? T’es sur Paris combien de temps ? La dernière fois qu’ils se sont vus, Aurélia l’a presque enguirlandé parce qu’il l’avait vouvoyée, alors maintenant, il fait attention. Et quitte à jouer le rôle du préféré d’Aurélia…
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Jade Lefevbre

Jade Lefevbre

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all i want for christmas is you _
MessageSujet: Re: all i want for christmas is you   all i want for christmas is you EmptyDim 12 Jan - 4:35


all i want for christmas is you ( ft. la team )
La sortie du barn n’est pas exempte de protestations, et Raquel geint presque comme une enfant (ou une ado pas décidée) quand Tristan finit par la pousser dehors. Ses yeux s’illuminent brièvement à la mention d’une batte de baseball (avant qu’elle ne réalise qu’elle ne sait que très bien où elle est, et que ce n’est pas ça qu’elle veut de toute manière) ; s’éteignent aussitôt quand il ajoute qu’elle doit bien manquer à ses invités. « Mais… » Elle ronchonne encore un peu, faiblement, quand il lui dépose un baiser sur le crâne. Lui donne un petit coup de tête dans l’épaule pour signifier sa bonne réception du geste affectueux, son désespoir, et… Et il est parti. Ni une, ni deux, elle fait demi-tour vers les écuries. Hors de question d’y aller tout de suite maintenant. Elle a le cœur qui bat à mille à l’heure et un verre vide qui l’encombre ; il faut qu’elle se calme. Toute seule. C’est très bien ici. Elle a juste envie d’aller se rouler dans la paille du vieux cheval moche de Jade et de s’endormir avec le bébé chien dans les bras. Là, elle serait bien.
Raquel se retrouve un peu automatiquement plantée devant le box de Fuadegh Aith, qui répond immédiatement à la sollicitation (décidément le seul homme de sa vie à ne jamais la décevoir – avec Josh peut-être – bref) en passant la tête par-dessus la porte et soufflant doucement des naseaux pour la saluer. Coucou, toi. Elle laisse sa main courir le long de son chanfrein, vient finalement légèrement aplatir ses oreilles dans un mouvement affectueux – aucun autre étalon ne la laisserait faire ça, surtout pas Doomer, mais Fuadegh, lui, ne bronche pas le moins du monde. Définitivement le genre d’énergie dont elle a besoin à ce moment précis. L’étalon vient même déposer la tête sur son épaule ; Raquel en profite pour lui plaquer un baiser dessus. Hm oui, c’est toi mon préféré, c’est clairement toi que j’aurai dû inviter, sûre que t’aurais même pu manger de ces trucs végétariens bizarres que Josh a…MAMAN ! La fameuse maman sursaute, coupée en plein élan ; Fuadegh recule doucement, toujours sans protester, les oreilles tendues vers l’avant ; Tim se précipite vers sa mère et vient planter sa tête presque sous son épaule (c’est dans ces moments-là qu’il est vexant de faire un petit mètre cinquante). Raquel répond tout naturellement par une étreinte, mais ne s’en inquiète pas moins pour autant – parce qu’il est tout seul, qui l’a laissé sortir, et puis il y a son chiot-surprise à moins de deux mètres, et… Papa Tristan, répond tout calmement le garçon avec le sourire d’un enfant qui sait qu’il a un-peu-fait-une-bêtise-mais-qu’elle-est-drôle-donc-ça-passe. Bien sûr. Tristan la connait suffisamment bien pour savoir qu’en la plantant là, elle allait encore perdre le maximum de temps possible pour rallier le salon. Raquel attrape à son tour Tim par les épaules pour le diriger vers la sortie (tout en priant furieusement pour que le chiot n’en profite pas pour se réveiller). Un glapissement canin se fait entendre ; elle se racle exagérément la gorge pour le couvrir. Tim lève des yeux amusés vers elle.  Allez, on fait un coucou à Fufu et on va faire la fête ! En plus tonton Adam et mamie Aurélia sont là ! En plus tonton Adam et mamie Aurélia sont là… qu’elle souffle en écho, refermant un peu trop lourdement les mains autour des épaules du garçon pour se donner le maximum de courage possible.

(…)

A peine la joyeuse étreinte séparée, où il sautille frénétiquement d’un pied sur l’autre, et sa toute aussi joyeuse remarque lancée (« Allez faites l’amour pas la guerre, c’est Noël iciiii ! »), Alex sent sa sœur gronder et comprend que l’altercation peut reprendre à tout moment. C’est donc à ce moment-là qu’il décide, sans se départir de son sourire, d’évacuer Lukas. Il plaque donc un baiser beaucoup trop sonore sur le crâne de Cassey, et attrape l’espèce menacée Hastings par le bras pour le traîner à l’intérieur. Quand il lui glisse au passage qu’il ferait tout de même mieux de se méfier un peu d’elle, il constate que ça interpelle un peu l’autre, qui semble subitement tout paumé. Il se demande alors si Cass lui a déjà vraiment mis une vraie rouste – parce que souvent, c’est beaucoup de menaces, et puis pas grand-chose derrière, à part un « Tu as de la chance que Daniel me retienne ! ». L’idée le fait doucement rire, et il donne un petit coup de poing dans l’épaule de l’égaré, histoire de le ramener sur terre. Hey, ça va mec ? Il se moque doucement, gentiment, comme quand il imite son accent américain à outrance et finit par s’excuser en rigolant un peu trop fort. Ses yeux croisent brièvement ceux d’Hastings ; il soutient son regard jusqu’à ce que celui-ci tourne la tête. Alex est le Thomas le plus timide, mais il a tout de même été élevé par Eileen, ce qui signifie qu’il n’est pas pudique pour un sou, ne voit rien de mal dans le fait de fixer obstinément les gens, et ne comprend globalement qu’assez peu le concept d’intimité. C’est surtout pour ça que ça le gêne aussi peu d’être si proche de quelqu’un, y compris du premier mec qu’il ait embrassé de sa vie – quoique. A regarder Lukas de plus près, il décide que c’est peut-être mieux de s’éloigner un peu. Il dissipe la gêne momentanée en riant de la réponse de l’américain et en le laissant aller chercher une bière. Lui part finir la sienne sur le canapé, pour se retrouver aussitôt avec un Léo sur les genoux. Il croise les genoux pour mieux l’accueillir, et lui explique gentiment que oui, la bière c’est une boisson de grand.
C’est finalement Lukas lui-même qui revient à la charge pour s’asseoir en face de lui et le fixer. T’as parlé de moi à ta mère ? Du Lukas tout craché ; Alex rit encore. Il prend le temps de descendre un peu sa bière avant de répondre, parce que sa non-gêne menace de revenir au grand galop – dure vie que d’osciller en permanence entre extraversion et introversion. Eh tu manques pas d’air toi, hein ? Nouveau stigmate de la présence de Cassandre dans sa vie : Alex utilise des expressions dont il est convaincu qu’elles sont parfaitement à la mode, mais que plus personne n’a entendu ici depuis une petite dizaine d’années. Ça veut dire que t’as trop la conf’, il précise, sans se rendre compte qu’il n’arrange pas foncièrement son cas. Puis, parce que c’est quand même un gentil gamin et qu’il y a déjà assez d’un Thomas pour enquiquiner Lukas, il décide de lui donner un peu de lest, un minimum d’informations. Léo quitte ses genoux à ce moment précis, comme pour marquer le début de dramatiques confessions, et Alex s’enfonce un peu plus profondément dans le canapé. Elle sait que t’es le quatrième coloc. Que tu bosses à Décathlon. Et que t’es le plus relou. Il achève fièrement, sur un grand sourire. Alex a toujours été profondément adorable avec les jumeaux, peut-être même un peu trop. Il a toujours évité les commentaires sarcastiques (quoiqu’un peu moins avec Lukas, qui cherche trop aussi), est toujours intervenu pour calmer les drames secouant l’appart rue de la Roquette. Mais ça a changé il y a quelques mois, un peu – depuis que Lukas a commencé à s’intéresser à un autre Thomas, en fait. Alex a paniqué ; il est devenu ultra-railleur. C’est peut-être de la self-défense, en fait. Ou le simple fait d’être devenus plus proches et de ne plus être liés que par Cassey. Ou de la drague qui ne s’assume pas ??? C’est pour quoi, cette question ? Le fameux mariage Twins-Thomas ? Avec leur dynamique trop bizarre (c’est ce qui disait tout le temps l’ancien copain de Cassey, et c’est vrai qu’on ne sait pas toujours quel jumeau Cassey va finir par épouser, ou si c’est vraiment Cassey qui va se marier avec l’un d’eux), ça laisse planer un doute qui le satisfait. A priori. Il sirote doucement sa bière, n’a toujours pas arrêté de sourire.

(…)

Raquel rejoint l’étage quelques secondes seulement après un Timothy tout sautillant. Balayant la salle du regard pour décerner de nouvelles têtes, elle aperçoit finalement Sara et se dirige vers elle avec un sourire quand… Rachel ! Elle est prise au piège de bras tendus vers elle et qu’elle ne peut dignement pas trop refuser. Aurélia est là, un verre de rouge bien entamé à la main ; en revanche, aucun signe d’Adam. Raquel fronce les sourcils. Tu es absolument sublime ! Sauf cette chose, là… Aurélia désigne son épaule, où Fuadegh, malgré toute sa délicatesse, a de toute évidence laissé un filet de bave. Elle n’a pas le temps de dire ouf que la canadienne a tiré de son petit sac un mouchoir, copieusement essuyé la tâche, et l’a même noyée dans un peu de parfum non-sollicité. Raquel toussote, de l’eau de toilette plein le visage – mais c’est le moment que choisit Tim pour lui demander s’il peut commencer à manger, l’empêchant de répliquer. Elle l’autorise gentiment mais précise bien qu’il « doit demander à Joshua avant ». Qu’est-ce qu’il ressemble à son père, tout de même ! Ses sourcils se sont déjà froncés à nouveau, et elle n’y tient plus, elle se dit que tout ceci était une bien mauvaise idée, que… Il a surtout les cheveux de mon père. Yeux plantés dans ceux de sa génitrice, qui a le sourire figé et les cils un peu trop agités. La question de la ressemblance est un peu trop sensible pour être amenée aussi légèrement ; quand Raquel a vu à quel point elle était le portrait craché de sa mère biologique, elle s’est sentie mal. Elle avait bien vu quelques photos traîner sur le portable d’Adam, mais… Rien à voir avec le fait de se retrouver en face d’une femme avec des cheveux aussi raides comme des baguettes et noirs que les siens, des yeux aussi bleus que les siens, et une taille de minimoys comme la sienne (et qui par ailleurs semble refuser de vieillir). Ça avait été horrible, ce rapprochement forcé. C’était sans doute la raison principale pour laquelle elle avait refusé de la revoir pendant des mois, quoiqu’elle en dise.
Mais les années ont passé et… Raquel doit faire un effort. Veut faire un effort. Elle s’apprête à ouvrir la bouche qu’Aurélia a déjà repris, encore sur Tim ; elle sait que c’est le talon d’Achille de son interlocutrice, et que le mentionner est donc quitte ou double, en tous cas fait toujours de l’effet. Et puis le revoilà déjà dans les jambes de sa mère, à demander s’il peut manger « ça » ou « ça » malgré les conseils de Joshua. Un si gentil petit garçon, il peut bien manger ce qu’il veut ! Et puis il devrait être bien gâté, aussi ! Les yeux du gamin s’illuminent aussitôt ; ceux de Raquel s’assombrissent au même instant. Tu crois que je vais avoir une nouvelle console, Aurélia ? La jeune grand-mère a un sourire entendu. Qui sait, qui sait… Raquel renvoie Tim en cuisine, lui dit d’écouter un peu plus Joshua même si des fois elle-même râle contre ses expérimentations culinaires. Et elle attrape aussitôt Aurélia par le bras, cette fois-ci foncièrement agacée. Tu lui as acheté une console ? Tu sais très bien que je ne veux pas que… Allez relax Rachel, il la mérite bien, ce gamin ! L’envie d’hurler sur sa génitrice lui emplit l’esprit ; elle songe déjà à la batte de baseball de Tristan. Mais un simple coup d’œil sur la pièce décorée et les convives affairés à droite, à gauche, suffit à lui rappeler que c’est Noël, son Noël, et qu’elle ne peut pas le gâcher comme ça, pas maintenant, pas déjà. Même si Tim a une console, elle parviendra sans doute à lui faire respecter ses heures d’accès sans trop de mal. Et elle mettra un gros contrôle parental. Alors elle soupire, essaye de se détendre un peu – Aurélia lui frottant à nouveau l’épaule ne l’y aide pas vraiment. En tous cas, merci beaucoup pour l’invitation. Je suis vraiment heureuse d’être là, ma chérie. Son regard s’arrête sur celui d’Aurélia, et toute l’énergie qui lui venait pour crier que je-ne-suis-pas-ta-chérie-Aurélia disparaît d’un coup. Elle se surprend à ressentir presque une vague d’affection pour sa génitrice, et à sourire sincèrement, avant de se laisser passer un bras autour du coude et de se faire guider vers la cuisine (où elle se retrouvera avec un nouveau verre dans les mains trente secondes plus tard). Elle croise maintenant les yeux de Joshua, lui sourit d’un coup ; voit plus loin Chelsea et Tim, pressés contre Mike qui, lui, a droit à une console ; et avise Tristan qui rentre presque au même moment. Presque comme une vraie famille.

(…)

Cassey doit afficher une moue désapprobatrice sans s’en rendre compte, puisqu’Adam se justifie à peine sa clope sortie. Ou alors c’est par force de l’habitude ; elle passe son temps à dire à ses amis d’arrêter de fumer quand elle-même clope comme un pompier. Faites ce que je dis pas ce que je fais, comme toujours. Elle hausse un sourcil, sourit, et lève sa propre cigarette. Not my place to judge. La discussion s’égare sur Sara, clairement pas invitée par hasard, et Cassey a un petit rire. Qu’on aime ou pas, elle veut juste bien faire les choses… Et t’es drôlement chanceux de l’avoir, qu’elle est à deux doigts d’ajouter – même s’il le sait sans doute déjà. Adam est la seule personne après qui Raquel ait jamais couru. C’en a été comique d’inexpérience, parfois, et dans les faits, Cassey est souvent venue à la rescousse. Raquel n’aurait jamais su retrouver un Daniel complètement désorienté (et défoncé) dans Paris à 4 heures du matin. Mais elle fait de son mieux, et il faut déjà lui reconnaître ça, parce que ça ne coule vraiment pas de source pour elle. Et puis elle apprend, au fur et à mesure ; et à sa décharge, Adam n’est pas facile non plus. Cassey le scrute. Elle le trouve un peu maigrichon, mais trouve toujours tout le monde maigrichon (ça lui vient d’Eileen). L’envie de lui demander s’il va bien et ce qu’il fait en ce moment lui vient, mais elle a trop peur de plomber l’ambiance et/ou de franchir une ligne. Puis leur relation a toujours été trop bizarre, trop basée sur des non-dits, pour qu’elle ose le faire aussi légèrement. Ils s’entendent bien, très bien même parfois (Adam était le premier à se moquer autant de ses gaffes et à la provoquer avant Hastings) ; mais elle a quand même failli mourir plus ou moins à cause de lui, et puis finalement c’est son meilleur qui est mort pour elle, mais qui ensuite a revécu, et puis elle a encore failli mourir, mais cette fois il est intervenu et en est mort, mais en fait pas trop. Bref. Ils ne l’ont jamais mentionné qu’une fois, très brièvement, quand Cassey est venue lui dire qu’elle lui pardonnait – et puis c’était quand même il y a plus de huit ans, bientôt la décennie passée. Mais elle a toujours l’impression que ça flotte comme une ombre au-dessus de leurs échanges. C’est peut-être juste elle.
De ces réflexions, la conversation s’oriente assez rapidement vers Daniel ; il promet de l’ignorer. Dans ce cas, pas de blagues, de piques, de regards appuyés, de… Tu connais la suite. Tu connais la suite, parce que c’est ce qu’elle lui dit quasiment systématiquement dès que les deux doivent se retrouver dans la même pièce. Personne n’a l’air de se lasser de ce petit manège. Elle hésite à ajouter quelque chose, quand même, au cas où, mais une voiture passe le portail au même instant. Les lampadaires éclairent brièvement son visage, et Cassey reconnait Rémy. Jetant un coup d’œil à sa montre – 20h piles – elle ne peut s’empêcher de souffler un « quel daron ». Puis, écrasant sa cigarette dans son cendrier portatif et le tendant à Adam pour qu’il en fasse de même, elle décide de clore la conversation là-dessus. Raquel prépare ce truc depuis au moins deux et doit en avoir des ulcères, donc si tout peut bien se passer… Ce serait bien pour elle. Elle ajoute un sourire pour qu’il comprenne bien que ce n’est pas une menace mais juste un souhait, et puis aussi un peu pour l’encourager, lui assurer que tout va bien se passer (ou peut-être plutôt s’en assurer, parce que pas sûre qu’Adam en ait des ulcères, pour le coup).
Rémy débarque à peine le cendrier rangé. Cassey lui fait la bise, ne s’abstient pas de lui lâcher un « mon flic préféré ! ». Il faut dire que ces derniers mois, les deux ont eu des débats plus ou moins emportés autour de la question des violences policières ; Cassey s’occupant de manifestants blessés tous les weekends depuis presqu’un an, elle a souvent un point de vue légèrement divergent de celui de Rémy. Mais elle adore Rémy, et lui en est venu à la considérer comme cette petite sœur traversant une phase rebelle/activiste ; la plupart du temps, ils tournent cela à la dérision. Il pointe d’ailleurs un doigt vers elle en guise de (gentil) avertissement. Levant les mains au ciel, elle rit, déplore que « hey être arrivé après moi c’est pire qu’être arrivé dernier ! » ; en réponse il lui donne tout un hiatus sur la nécessité de respecter les limitations de vitesse, les accidents en hausse à la période hivernale… quand une nouvelle voiture passe le portail à toute allure et vient se garer cinq mètres plus loin dans un crissement de pneus.

(…)

Tristan ! Aurélia a à peine eu le temps de fourrer une coupe de pétillant dans les mains de sa fille que déjà, une nouvelle distraction apparaît. Elle fond sur le garçon de la même manière qu’elle l’a fait avec Raquel : les bras grands écartés, qui n’appelle pas de refus. Puis comme avec Raquel, une fois l’étreinte défaite, elle ne peut s’empêcher de le complimenter sur son apparence. Quel style mon garçon ! Joshua n’a pas eu droit à de telles éloges ; elle ne l’a vu que rarement (quoiqu’a priori autant de fois que Tristan), mais à chaque fois elle semble avoir du mal à le remettre. Tristan a toujours eu la palme dans son cœur pour des raisons qui semblent échapper au commun des mortels. C’est pourtant très simple, dans la tête d’Aurélia ; elle veut qu’au moins un de ses deux enfants ait une vie fonctionnelle, stable, normale. Raquel, qui a eu un enfant avec Tristan, devrait donc en toute logique être en couple avec lui, si ce n’est mariée. Est-ce qu’Aurélia se projette et vit par procuration avec ses enfants ? Oui, totalement. Mais elle objecterait à quiconque lui fait la remarque que quand même, avouez que c’est bizarre cette histoire, elle sait de source sûre qu’ils leur arrivent encore assez fréquemment de partager un lit. Alors bon, finalement… Elle pourrait presque réclamer un petit deuxième.
Tu vas bien ? T’es sur Paris depuis combien de temps ? Voilà, ce garçon a pris le pli très rapidement de la tutoyer. Elle aime bien, parce que le vouvoiement c’est pour les vieilles, un peu comme mamie, sauf que ça ça la fait un peu vibrer quand même. Figure-toi que ça va faire deux semaines que je suis rentrée de Mongolie, eh oui ! Elle prend un air un peu rêveur. Tu sais, là-bas… Les gens n’ont rien mais ils donnent tout. Son sourire s’élargit tandis qu’elle hoche un peu frénétiquement la tête. Tu devrais y aller, je suis sûre que tu les aimerais beaucoup. C’est… revigorant. La canadienne se perd un peu dans ses pensées, l’espace d’un instant, ou peut-être de quelques minutes, sans doute occupée à ressentir le vent des plaines sur son visage ou à humer figurativement un bon khushuur. Ça ferait du bien à Rachel d’y aller, en tous cas, qu’elle assène gravement, d’apparence un peu de nulle part, quoiqu’elle tisse un lien évident entre cette phrase et sa précédente. La pauvre elle est tellement stressée en permanence, elle doit avoir de vrais ulcères ! Tu sais qu’elle m’a hurlé dessus quand je lui ai dit que j’avais acheté une console à Timothy ? Non mais, qui ne rêverait pas d’une grand-mère qui achète des consoles hors de prix à ses petits enfants ? Sa voix a pris un ton plus indigné et ses sourcils se sont rapprochés, formant ce drôle d’accent circonflexe que Raquel affiche aussi quand elle est contrariée par quelque chose. Résolue, Aurélia plante un doigt dans la poitrine de son interlocuteur. Tu dois faire quelque chose, vraiment.

(…)

JAKE, LES FRIIIITES ! Beugle Jade en empruntant un virage de manière volontairement beaucoup trop rapide, envoyant tant valser les fameuses frites que (surtout) son copilote, penché sur la banquette arrière de manière peu agréable pour sa conduite. L’à-coup de la ceinture suffit de la convaincre que, même si l’américain est resté a priori stoïque, la secousse a été véritable – il geint d’ailleurs de plus belle sur son chapeau de Père Noël soi-disant disparu. Nouvelle accélération (heureusement que Longchamps n’est pas équipée de radars), puis elle tourne spectaculairement à droite, engageant de manière exagérée les épaules pour enfin passer le portail du DCH. Pour finir, elle entame une manœuvre relativement spectaculaire incluant une marche arrière sur toute la longueur du parking, et s’arrête tout aussi abruptement, pile sur une des places destinées à cet effet. Il est là, ton chapeau. Elle ouvre la boîte à gants, où le bonnet a été habilement dissimulé pendant la commande de kebab express (Jake n’arrêtait pas de se plaindre qu’il était jet-laggé et avait atrocement besoin de manger). L’atmosphère ne se détend toutefois pas puisque Jake refuse de sortir de sa position semi-couchée tant que Jade n’a pas énuméré tous les noms des personnes présentes à vue d’œil. Elle fait mine de plisser les yeux, de ne pas reconnaître les gens, lui appuie sur le dos en s’exclamant que « attends, il y a un petit là ! ….. Ah non c’est Cassey. » Lui donnant finalement le feu vert, elle quitte la voiture (dont les portes s’ouvrent par le haut) dans le même bond enthousiaste que lui.
Bien trop heureuse de revoir Jake, qu’elle n’a pas croisé depuis au moins six mois (pas sûre à vrai dire de l’avoir revu depuis son roadtrip américain) et dont l’enthousiasme est communicatif, Cassey se pend brièvement au cou de celui-ci et lui lance un « Tu es resplendissant ! » sur un ton similaire au sien. Remettant son bonnet en place, et affirmant que « les enfants vont t’adorer », elle prend les quelques minutes suivantes pour s’enquérir. Pas trop jetlagué ? Ton voyage s’est bien passé ? (Elle demande toujours car ses voyages à elle ne se passent jamais vraiment bien). Pas trop… (Elle voit Jade arriver avec deux boîtes jaunes dans les mains) Faim ?
Jade flanque à son tour deux bises sonores à tout le monde, et étreint Cassey qu’elle n’a pas vu depuis au moins six heures parce qu’elle est « trop belle ». Cassey lui retourne évidemment le compliment, s’extasiant sur sa veste en fausse fourrure ; Jade lui dit qu’elle l’a trouvé en friperies à Berlin ; les deux femmes s’enthousiasment de plus belle. Puis la première jette un nouveau coup d’œil au cadran (certes un peu rayé) de sa montre. 20h10 ! Contrairement à ce qui était prévu, jusqu’ici tout roule ! C’est Raquel qui va être contente. Et si on rentrait en chenille ? Le regard de Cassey va d’Adam à Rémy ; elle suggère poliment une entrée plus discrète. Jade compense à grands coups de « HEY MAIS VOUS NE DEVINEREZ JAMAIS CE QUI NOUS EST ARRIVE ! » pour raconter leur mésaventure policière.

(…)

L’anecdote dure un peu (Jade se lance dans une grande diatribe expliquant qu’ils n’ont été interpellés que parce que Jake est noir et étranger et était grimé ; Rémy lui fait remarquer que Megan Rapinoe est lesbienne et que l’autographe était destiné aux filles footballeuses de l’agent ; Cassey intervient à son tour), mais ils finissent enfin par se glisser dans le manoir, les bras chargés de cadeaux pour les uns, de sauce algérienne et de frites pour les autres. Cassey les enjoint au calme pour une arrivée surprise, ce qui n’est pas chose aisée quand Jake braille à chaque marche que son bonnet lui tombe sur les yeux et qu’il va se tuer dans les escaliers. Mais ils arrivent enfin sur le seuil de la pièce de vie, alors elle écarte les bras, sourit largement, et lance un grand « TADAAAAM ! »
L’arrivée simultanée de cinq personnes (dont le Père Noël) change évidemment un peu la donne. Alex se lève et laisse Lukas derrière lui, lui ébouriffant au passage copieusement les cheveux. Il répond joyeusement à l’enthousiasme de Jake (« hey man you look so handsome yoooo !! »), qui l’a traîné dans plus d’un de ses exploits lors de ses visites de jeunesse ; resalue poliment Adam en lui glissant tout de même un « on s’est déjà vus nan ? » ; et percute volontairement Cassey de plein fouet pour s’exclamer que « OH MAIS VOUS ETES LA VOUS ! ». Elle le repousse gentiment en riant et en le traitant de « silly billy » (il proteste, dit qu’il s’appelle Alexis et pas Billy), et ils passent quelques minutes à rire et à se bousculer au son de blagues plus nulles les unes que les autres quand elle avise enfin Daniel. Le voyant drôlement affairé avec Sara, elle en conclut qu’il va bien et convient de ne pas le déranger pour le moment (même si elle éprouve pendant quelques microsecondes un sentiment de territorialité puisque la partie du banc qu’occupe la jeune femme est habituellement la sienne). Qu’à cela ne tienne, elle offre un sourire rayonnant au britannique quand elle croise son regard, et lui adresse en supplément un petit cœur maladroit avec ses doigts (après tout Daniel n’a connu personne de sérieux depuis des années, et puis Sara a l’air gentille et drôle, et même pas mauvaise au piano, enfin si il y a peut-être cette allemande dont a parlé Lukas mais ce n’est pas sérieux si, si Daniel ne lui en a pas parlé ??). En tous cas, elle part saluer Tristan et Aurélia, qu’elle n’a pas encore vu (le premier la présente d’ailleurs à la seconde, qu’elle n’a jamais vraiment rencontrée jusqu’alors). Les deux femmes se lancent rapidement dans une discussion, réalisant qu’elles ont le vagabondage en commun (mais bientôt pas vraiment le sens des relations humaines) (Cassey finira donc par aller donner un coup de coude dans les côtes de Tristan, s’emparant d’une bière en raillant « bah alors, on est le chouchou de mamie rétrograde ? » et « on te voit rarement aussi beau ! » - il a suffisamment squatté d’urgence chez les Thomas pour qu’elle puisse se permettre de s’en moquer comme d’au moins un cousin).
Pour le reste, Joshua s’active à droite à gauche. Il a baissé la musique pour laisser les pianistes jouer (et parce que les Kids United, il n’y arrive toujours pas), et est reparti dans un tour de salon pour vérifier que personne ne meurt de faim/de soif. Sa poignée de main avec Jake est chaleureuse et même ponctuée de quelques tapes sur l’épaule – ça fait quelques années qu’il n’est plus associé à Thibault, pendant longtemps « l’autre copain » du DCH et le rival par excellence de Jake. Il fait la bise à Jade, qui le suit dans la cuisine et fond immédiatement sur Lucie (après avoir reposé le petit Léo qui avait été plus rapide). Comment tu vas ? C’est magnifique tout ce que vous faites ! Tu as vu, on n’a ramené personne ! Tu veux des frites ? Mitraillant sa meilleure amie de questions, elle s’assoit au passage sur le petit ilot où est posé le couffin d’Emma, et se met à le bercer doucement tout en émettant divers gazouillements. Rémy n’a que quelques secondes pour saluer sa femme, et se replie plutôt sur une conversation de savant daron avec Joshua (Rémy est notamment émerveillé par le choix de nœud papillon de Josh, et Josh poursuit la conversation en demandant si « tout a bien été ce soir », puisqu’il sait que les réveillons sont toujours particulièrement agités pour la police).
Raquel saute instantanément sur son frère, dans une démonstration d’affection dont ils n’ont pas trop l’habitude en public. Elle le bouscule un peu pour rétablir sa réputation. T’étais où ? J’ai eu peur que t’aies déposé Aurélia et que tu sois parti ! Elle n’accuse pas vraiment sérieusement, trop occupée qu’elle est de le délester de ses derniers paquets (les plus petits, ceux que Mike a dédaigné) puis à l’attraper par le menton pour le scruter sous tous les ongles. T’es maigrichon ! Tu manges bien en ce moment ? Ou alors tu n’aimes pas le vingtième. Elle déplore un peu, grogne que forcément, elle aurait dû se douter que ce n’était pas un arrondissement pour lui, qu’elle aurait dû mieux choisir. En tous cas, même si ça ne va pas très fort en ce moment, ça va aller très fort ce soir ! Et, grand sourire enfin aux lèvres, elle lui fourre sans plus tarder un verre tendu par Joshua dans les mains, et les fait trinquer. Joyeux Noël frangin.

Les enfants ont commencé à se rassembler frénétiquement autour de Jake (Tim demande pourquoi il est là vu que tous les cadeaux ont déjà été déposés ou presque). Eileen vient se planter au milieu du décor pour profiter du spectacle et entame une discussion très sérieuse avec les enfants Howkins. Aurélia descend tranquillement son troisième verre de vin dans la cuisine.
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Daniel Alexanders

Daniel Alexanders

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AVATAR, CRÉDITS : river phoenix, antigone
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all i want for christmas is you _
MessageSujet: Re: all i want for christmas is you   all i want for christmas is you EmptyDim 12 Jan - 22:34


all i want for christmas is you ( ft. la team )
Quoi ? Il ne peut pas s’en empêcher. Ça veut dire que t’as trop la conf’. Lukas répète, plus bas, un comment ça confus. Est-ce que ça veut dire qu’il a raison, ou qu’il se trompe sur toute la ligne ? Ce serait sûrement plus simple s’il confiait plus précisément à Alex ce qu’il ressent (peu importe ce dont il s’agit), mais les mots ne viennent jamais.
Au départ, le plan – oui parce qu’il y avait un plan – c’était juste de pécho Alex. Mais ça n’avait pas franchement fonctionné, parce que Lukas lui-même n’y avait pas vraiment mis du sien, pour des raisons qui lui échappent encore un peu. Daniel l’avait un jour regardé fixement un peu trop longtemps, puis secoué la tête négativement, sans dire un mot même face à l’insistance de Lukas – mais Lukas n’est pas sûr que Daniel soit le plus disposé à donner des conseils en la matière, puisque Daniel crushe depuis des années sur Cassey et n’a jamais rien fait qui puisse changer ou faire avancer cette situation.
Bon sang, est-ce qu’il va finir comme Daniel ? Il panique intérieurement. No fucking way.
Elle sait que t’es le quatrième coloc. Que tu bosses à Décathlon. Et que t’es le plus relou. Il ne sait pas à quoi il s’attendait, mais peut-être pas à ça, en fait. Il hausse les épaules, histoire de faire genre que ce n’est pas une conversation très sérieuse. D’accord, d’accord. …… Attends, comment ça c’est moi le plus relou ?? Sur l’échelle des « plus relous des quatre », Lukas placerait Daniel tout en haut, suivi de près par Cassey. Puis viendrait Alex et lui, en derniers. Quoiqu’Alex est à deux doigts de prendre la place de Cassey s’il garde son actuel grand sourire.
C’est le retour de la médaille, ça (ou peu importe l’expression, il n’est pas Cassey). Ça lui apprendra à avoir du respect, ça (les mots de Daniel). Ça le fait râler un petit peu, quand même : tout ça n’en vaut clairement pas la peine, ça le saoule légèrement.
Mais, fidèle à lui-même, il chasse ce genre de pensées, prend une gorgée de sa bière, et a même un grand rire à l’expression « mariage Twins-Thomas ». Il réplique automatiquement. Exactement. Lui, ça ne le dérange pas trop – la dynamique entre eux quatre – puisqu’il est très proche de Cassey (même si elle aime prétendre le contraire), très proche de Daniel (fort heureusement) et très proche d’Alex. Mais il fait tout de même remarquer, sur le ton de la plaisanterie, T'as plus qu’à pécho Daniel, on sera tous quitte comme ça. Ahah. Ah. Ah. Il boit un peu de bière.
Si son plan a failli, c’est par respect. Pour Alex. Parce qu’Alex n’est pas out. Si lui-même l’est depuis toujours – à peu près, plus ou moins subtilement (pas vraiment) – il ne peut pas forcer quelqu’un d’autre à s’afficher de la sorte. Pas au milieu de tout un tas de personnes. Pas comme ça. Et surtout pas parce qu’il a envie de ci, ou de ça. Il ne se souvient plus qui l’a attrapé un jour pour lui dire de faire attention, mais ça a suffi à le calmer concernant Alex, lui qui fonce toujours tête baissée sans se soucier des conséquences – conséquences qui ici pourraient aller de l’ignorance ou l’indifférence totale à se faire taper dessus en plein Paris uniquement parce que tu t’affiches avec une personne du même sexe.
Ou alors c’est juste l’excuse qu’il s’est trouvé, puisque, même seuls, Lukas n’a, depuis Halloween, jamais rien dit, ni rien fait – en dehors de flirts débiles qui semblent relever plus de la blague que d’un truc sérieux, et du fait qu’il passe un peu plus de temps avec Alex (mais en tant qu’amis, bien sûr, aucune autre pensée là-dessous), bref.

(…)

Lorsqu’il apprend qu’Aurélia vient de revenir de deux semaines en Mongolie, Tristan laisse échapper un oooooh faussement admiratif et intéressé. Elle commence à lui expliquer la vie là-bas, combien ces gens n’ont rien et pourtant donnent tout. Il hoche la tête, poli, renchérit parfois avec des phrases du style ah bon pour l’encourager à continuer sur sa lancée, et parce qu’il ne voit pas quoi répliquer. Aurélia est si… passionnée (si on peut appeler ça de la passion), et lui ne l’est pas du tout. Les sujets géopolitiques, socio-culturels, ce n’est pas sa tasse de thé. Il se plaît bien dans son confort actuel. Il admire la générosité des Mongols, vaguement, mais s’abstient de tout commentaire. Quand Aurélia lui assure qu’il devrait aller faire un tour là-bas parce qu’il les aimerait beaucoup, Tristan a juste un petit sourire et un Je vais y réfléchir. hâtif. Non, bien sûr que non qu’il n’y réfléchira pas le moins du monde, qu’est-ce qu’il irait foutre en Mongolie, il a un job à Longchamps, et ce n’est pas le genre de job que tu peux quitter pour observer la vie en Mongolie. Puis, dans tous les cas, il n’en a pas envie. Les voyages, ça n’est que dans le cadre de son métier et, même là, il n’a pas trop le temps de se mélanger à la population locale.
Mais il ne va pas contrarier Aurélia, d’autant plus qu’elle parle maintenant des bienfaits de ce potentiel futur voyage en Mongolie… pour Raquel. Tristan hoche la tête, épisodiquement, comme il le fait depuis le début de la conversation – et comme il le fait souvent avec elle (pourquoi elle l’a pris en affection, ça lui échappe). C’est normal, elle s’occupe de tout ici…, qu’il tente de glisser dans le monologue d’Aurélia, mais il n’est pas sûr qu’elle fasse vraiment attention à ce qu’il dit. Ou qu’elle se soucie du fait que Raquel est la directrice de ces lieux, et qu’elle s’occupe réellement de tout, et qu’elle le fait depuis l’âge de dix-huit ans.
Son plaidoyer est à deux doigts de reprendre quand la mère de Raquel remet en cause l’éducation de Tim et se met en avant en tant que « grand-mère qui achète des consoles hors de prix à ses petits enfants ». Tristan ne peut pas être de son côté, sur ce coup (ni sur les autres coups, d’ailleurs). Avec Raquel, ils font leur possible pour que le petit garçon soit bien élevé, et ils ont déjà eu une conversation sur les écrans (en soi, Tristan n’avait pas d’avis tranché, donc s’est rallié du côté de Raquel, qui veut limiter tout ce qui est consoles et autres). Tu dois faire quelque chose, vraiment. Il arque légèrement un sourcil, d’abord parce qu’Aurélia ressemble beaucoup à Raquel, la mine contrariée et son doigt planté dans sa poitrine, puis parce que... Lui ? Il se rappelle donc qu’il est le père de Tim, qu’Aurélia n’est pas contente parce que Raquel ne veut pas qu’elle offre une console à son fils, et que, oui, il est supposé dire ou faire quelque chose. Supposé. Je lui parlerai… Il parlera bien à Raquel, mais pas comme Aurélia le souhaite, sûrement. Mais il a déjà beaucoup d’activités, ici, donc la console… Il s’interrompt tout seul face à la tête d’Aurélia. Ce soir, on évite de la contrarier (et de contrarier qui que ce soit). Se ravisant, il sourit à nouveau, un petit peu, et réitère. Je lui parlerai. Non, mais ce qu’Aurélia ne sait pas ne peut pas lui faire de mal.

(…)

Jake gémit à voix basse, sur un ton dramatique que, I almost diiiiiied….., destiné à Jade. La seconde d’après, il est dehors à saluer tout le monde avec enthousiasme. Ça lui fait vraiment plaisir de revoir tout le monde. Tout. Le. Monde. Sans exception. Parce que, en dehors de Cassey qu’il a vu cet été, il n’a pu garder contact avec les autres membres de la team que via la technologie, ce très cher Facetime, puisque sa dernière visite au Domaine, en chair et en os, doit remonter à ce printemps.
Et il a TELLEMENT de choses à dire !
Mais ce sera pour plus tard. Pour l’instant, il se lance dans le récit de son voyage, qui n’a rien d’extravagant. Alors, en vrai, OUI, tout s’est bien passé ! Je suis parti de Phœnix hier soir, enfin, hier soir à Phœnix, je sais pas quelle heure il était ici… Bref ! J’ai commencé Pretty Woman, mais je me suis endormi, et je me suis réveillé, c’était le MATIN. Y’avait une escale à Londres, mais juste quelques heures, donc j’ai pas pu vraiment visiter. (il a un grand geste – sans utilité – des bras) Tu savais que j’ai JAMAIS visité Londres ? Enfin. Je me disais : oh on va encore avoir du retard, parce qu’il y a TOUJOURS du retard vers Paris, mais je suis même arrivé EN AVANCE. En avance, tu te rends compte ?! Même mes valises étaient les premières sur le tapis ! Il prend soudain un air faussement compatissant, une main sur l’épaule de Cassey. En fait, je pense que c’est toi qui porte la poisse. Clin d’œil au road-trip de cet été, qui n’a pas toujours très bien roulé – dans tous les sens du terme. Puis Jake retrouve son grand sourire. Mais ça va, je suis en pleine forme, sinon !
Un peu pour confirmer, Jade arrive avec les boîtes du kebab, salue tout le monde, part dans une grande conversation très animée avec Cassey. Jake en profite pour sortir tout ce qu’il y a à sortir de la voiture, aidé d’Adam et de Rémy. À Adam, Jake demande, Bah alors, je pensais que t’étais aux States ? Ce à quoi Adam répond un Mais non qui n’en dit pas plus. Face à l’air suspicieux de Jake, il ajoute, J’y ai plus mis les pieds depuis trois ans ! Peut-être deux. Et Jake hoche la tête, pas forcément convaincu. Adam secoue la tête aussi, attrape un sac.
Tout le monde les mains prises, soit de paquets, soit de sacs, soit de frites, Jade propose de rentrer en chenille, Jake approuve, Cassey désapprouve, rapidement accompagnée par Adam et Rémy. La déception est vite oubliée quand Jade se lance dans l’incroyable aventure que fut leur arrestation, ou presque-arrestation, plutôt. Pris dans le récit, Jake y fait quelques apparitions, Alors moi je voulais jouer au garde-du-corps de Megan, vous voyez, mais ça a pas trop marché (il fait mine de réfléchir, un doigt sur son menton) Ça doit être le déguisement !
Enfin, la joyeuse troupe se décide à rejoindre le reste du groupe plutôt que de rester à discuter sur le parking, dans le froid, et chargés comme des mulets. Ils sont même en file indienne dans les escaliers, pas si éloignés de la chenille que Jade avait proposé un peu plus tôt. Jake goûte au plaisir d’une vue troublée par son bonnet de Père-Noël, et chacun s’étonne sûrement que personne ne surgisse en haut des escaliers en les ayant entendu arriver.

Quand cette belle bande débarque, annoncée par Cassey les bras grands écartés, inévitablement tous les yeux se tournent vers eux. Ça fait beaucoup de monde d’un coup, dont un Père Noël. Les invités déjà présents dans la pièce bougent, les enfants en premier ; Adam essaye de ne pas renverser les boîtes de sauce algérienne sur un des gamins lorsque ceux-ci se jettent presque dans leurs jambes ou se mettent à sauter partout autour d’eux. Jake salue tout le monde avec son éternel enthousiasme, tout comme Jade. Alex les rejoint vite aussi, Jake l’assène d’un long et exagéré Thank youuuu lorsqu’on complimente son apparence, et sa tenue surtout. Lukas, après avoir passé ses dix doigts dans ses cheveux pour les remettre en place – mission impossible – vient l’étreindre aussi et se demande pourquoi il n’a pas eu l’idée de venir déguisé également, il aurait pu être un lutin du Père Noël ! Cassey et Alex se mettent à rire ensemble.
Adam se faufile entre les gens, vers Mike, le plus calme actuellement dans cette pièce – si on oublie Sara – la fameuse Sara – et Daniel au piano. Fais une autre tête, t’es pas content d’être là ? Mais il sait bien que Mike est dans sa période « je suis un grand donc je veux agir avec la plus grande maturité du monde et courir et crier autour d’un mec déguisé en Père Noël va à l’opposé de ce principe » Adam lui ébouriffe les cheveux pour le faire réagir – ce qui marche, puisque Mike lui jette un sale regard, avant de lui faire un sourire – seulement parce qu’Adam insiste.

Le jeune garçon l’abandonne pour vaquer à d’autres occupations. Adam n’en revient pas que c’est presqu’un ado, maintenant. Presque. Parce qu’il le voit toujours comme le petit garçon un peu trop actif d’il y a quelques années. Puis d’ailleurs, lui-même a eu trente ans il y a quelques semaines.
Et pour fêter ça, il a quitté son job, entre autres. Chacun sa manière d’aborder la trentaine, certains avec plus de sérénité que d’autres, clairement.
Il est sorti de ses pensées très, très rapidement par Raquel, qui lui saute littéralement dessus. Raquel, la raison pour laquelle il est venu, il faut être honnête, parce que des fois, c’est un peu lui contre le monde ou, plutôt, Raquel et lui contre le monde. Du moins, il y a encore quelques années, c’était le cas – il avait moins d’alliés qu’aujourd’hui, Lucie le regardait encore suspicieusement, Jade aussi. Aujourd’hui, ça va. Plus ou moins. Y’a qu’Émeline qui le fout encore dehors, en général une fois par an – mais ça n’a rien à voir avec… ces évènements, ceci dit, puisqu’elle n’en sait pas grand-chose. Lucie lui parle poliment, Jade aussi. Tristan et Jake sont juste Tristan et Jake, ils n’ont jamais trop eu quoi que ce soit contre lui. Il s’entend bien avec Joshua, qu’il considère de la famille. C’est poli avec Rémy, qui prend le parti de sa femme (et qui se rappelle surtout d’une certaine prise d’otages il y a neuf ans). Il s’entend très bien avec Cassey. Il n’y a qu’avec Daniel que ça casse encore et, par extension, parfois Lukas, ce dernier ayant adopté au début le principe de « les ennemis de Daniel sont mes ennemis », mais l’ayant abandonné un peu au bout de quelques mois, ne connaissant pas les raisons derrière la rancune de son jumeau (et puis c’est Lukas). Bien.
Donc, oui, théoriquement, tout va bien, et tout devrait bien aller. Mais Raquel reste sa plus fidèle partenaire parmi les personnes présentes ici.
Il retrouve donc son presqu’éternel sourire. J’ai hésité ! Il rit doucement, puis précise quand même, on ne sait jamais. Pour Aurélia, hein, je vais pas cracher sur une invitation de ma petite sœur préférée ! Bon, c’est vrai qu’il avait aussi un peu hésité à l’idée de venir. Mais il est là ! Et avec des cadeaux, en plus ! À la bonne heure ! Il ronchonne quand elle l’attrape par le menton (mais, oh !). C’est parce que j’ai repris le sport. C’est faux. Enfin, la vérité, c’est qu’il n’a jamais arrêté le sport. Et qu’il n’est pas maigrichon… L’est-il ? Il hausse un sourcil, perplexe, tandis que Raquel cherche des raisons à cette soi-disant perte de poids, notamment… l’emplacement de son appartement. Il repousse un peu sa main pour qu’elle lui lâche le menton, et essaye d’en placer une dans le monologue de la jeune femme. Mais non, j’aime beaucoup le vingtième. (il est indifférent) ou encore Mais si, j’adore mon appartement ! Il adore moins le fait qu’elle lui ait acheté un putain d’appart, mais il lui a déjà dit, et la brunette ne veut rien entendre. Et au reste, il grogne, mais avec un petit sourire tout de même, et un haussement d’épaules. Mais si, ça va, c’est la pleine forme ! Tout le monde a l’air un peu maigrichon en hiver, c’est le manque de soleil.
Il se retrouve avec un premier verre entre les mains. Joyeux Noël, renchérit-il. Une gorgée, puis il a un petit rire. Regarde, je vais bien boire bien manger, et j’aurai plus l’air « maigrichon » d’ici la fin de la soirée !

(…)

Daniel se dit bien d’aller saluer Jade et Jake, mais il y a un peu trop d’animation autour des deux-là pour le moment, et il se voit mal se lever et attendre comme un abruti que ça se calme pour enfin claquer la bise à Jade et serrer la main de Jake. Donc il préfère attendre un peu – et, au pire, il a l’excuse du piano, et d’une conversation avec Sara sur les magasins Lush – il ne sait pas comment ils en sont arrivés à parler de ça, mais elle veut absolument lui faire tester un shampoing solide de la marque.
La brune semble prendre conscience que de nouvelles têtes ont débarquée dans le salon, alors se lève. Daniel est secrètement soulagé de ne pas devoir la présenter aux autres. Les présentations, même de lui-même, ce n’est pas son fort. Ce ne sont pourtant pas les descriptions qui manquent : Daniel, le cousine de Kathleen/le neveu d’Anne ; Daniel, toxico ; Daniel, schizophrène ; Daniel Alexanders, oui, le fils de Luke et Natalie, paix à leur âme ; Daniel, numéro X pour le barrage/l’épreuve. Jamais juste « Daniel ». Même récemment, il a été obligé de se présenter en tant que frère/jumeau de Lukas (ce qui lui a fait un petit choc pour diverses raisons, l’une d’elle étant que Lukas soit vu de manière plus favorable que lui, apparemment).
Il est où d’ailleurs, cet abruti ?
Hey. Daniel frôle la syncope, ou la crise cardiaque, pose sa main à l’endroit de son cœur et ferme les yeux en jurant. Quand il regarde à nouveau Lukas, ce dernier arbore un grand sourire fier. Daniel a un soupir, attrape son verre, et se tourne un peu vers Lukas, appuyé au piano. What do you want? Ran out of people to annoy? Just checking up on you. You’re too quiet. And you’re too loud. Le sourire de Lukas s’élargit. Puis il s’assied sur le banc, en poussant un peu Daniel au passage, ce qui n’est pas nécessaire mais drôle à faire. Il parle alors plus bas, sur le ton de la confidence, ce qui surprend Daniel (mais pas tant, au final, vu les propos de Lukas). So? Le britannique fronce un peu les sourcils, ne suivant pas son jumeau. So? Sara. Daniel a un rire, plus un ricanement, puis à nouveau un petite rire, et pointe son index vers Lukas. Ah, I see what you’re doing there. No. No way. Le petit cœur que Cassey lui a lancé, et maintenant Lukas ? Non. Exagérément, Lukas lui attrape les épaules pour le serrer contre lui, et prend un air mélodramatique. Oooooh you’re still on that German girl….. Lukas peut être très agaçant parfois ; trop tactile, trop spontané, et à déformer ses paroles, surtout. Daniel soupire et marmonne. It’s not… God, I should never have told you that. But you diiiiid. Lukas le relâche d’un coup, se relève, et lui crie presque, No take-backs! avant de retourner se mêler aux autres invités.

(…)

Que Jade et Jake n’aient ramené personne est… presqu’un miracle, aux yeux de Lucie. Avec leurs mésaventures de la soirée, leur chorégraphie et concert improvisés sur l’autoroute, la blonde en était venue à se convaincre qu’ils allaient se retrouver avec trois, quatre ou cinq inconnus au bataillon à ajouter au plan de table, à devoir ravitailler et accommoder comme tous les autres invités, et à donc complètement détruire l’organisation prévue depuis bien trop longtemps. Fort heureusement, rien de tout ça en ce réveillon.
Elle est moins étonnée pour les frites. Hey, Joshua se tue aux fourneaux depuis des heures, et vous vous mangez des frites ? Elle exagère – ça se voit à son sourire au coin – fait un clin d’œil à Joshua, et attrape une frite au passage. C’était bien ta petite altercation avec les flics ? Pas toi. (Rémy apparaît dans son champs de vision, vient l’embrasser, puis part presque directement discuter avec Josh) Je parie que tout le monde est au courant… sauf Raquel ? Avec Jade et Jake, c’est purement impossible qu’ils n’aient pas déjà tout raconté à ceux qu’ils ont croisé jusqu’à cette cuisine, c’est-à-dire à peu près tout le monde. Elle repère la position de Raquel ; nouveau sourire, et un petit geste de la main. Moh, elle n’a pas besoin de savoir pour l’instant. Court silence, puis elle se met à sautiller sur place et reprend Jade dans ses bras. Je suis si contente que tout le monde soit là ! (elle rectifie rapidement) Enfin, pas Émeline, mais tu vois ce que je veux dire !

(…)

Jake relâche Daniel, qui a daigné quitter sa planque près du piano pour venir le saluer d’une poignée de main et d’un sourire – mais Jake l’a attrapé dans une accolade un peu forcée. À peine le blond éloigné (pile à temps avant qu’Eileen débarque), les enfants reforment leur cercle autour de lui. Tim, qui n’en perd pas une, est assez perplexe sur la présence du Père Noël alors que tous les cadeaux sont déjà au pied du sapin (et il y en a bien trois-mille). Faux ! Jake lève un index, disparaît trois secondes hors de la pièce, et revient avec un nouveau sac. Qu’est-ce donc ça… Oooooh, encore des cadeaux ! Tim a l’air convaincu, et l’aide à les placer avec les autres, accompagné de Léo et Chelsea. Mike veille à ce que les plus jeunes n’aient pas la bonne idée de former une forteresse faite de paquets et cartons.
Léo tire la manche de Jake. Pourquoi t’es noir ? LÉO ! Lucie a crié de la cuisine. Léo crie en retour. Mais Maman, dans les films, le Père Noël est pas noir ! Et tu as raison, mon petit ! Jake s’accroupit. C’est parce qu’il y a plusieurs Pères Noël. QUOI ?! Les enfants sont choqués. Jake leur a dévoilé le secret du siècle. Le jeune homme hoche la tête, très sérieux. Parce que, le monde est trèèèèèèès grand, Père Noël a besoin de beauuuucoup d’aides. Ça veut dire que t’es pas le vrai Père Noël ? Léo revient à la charge. Jake lève un index à nouveau et regarde le gamin droit dans les yeux. Mystère et boule de gomme ! Il se relève sans un mot de plus pour augmenter le mystère, et rejoint la cuisine où sont regroupées Jade et Lucie notamment.

J’ai presque failli tuer le Père Noël ! Il essaye de parler à voix basse, au cas où un gamin débarquerait encore. Il fait chaud là-dessous, je joue encore cinq minutes et après j’enlève. Il vole une frite à Jade. Lucie le rassure. Les enfants n’y voient que du feu. J’en suis pas si sûr ! Peut-être bien que c’est Tim qui le mène en bateau. Peut-être bien que Tim ne croit déjà plus au Père Noël. À quel âge on arrête de croire au Père Noël ? Jake ne peut pas vraiment se baser sur sa propre expérience, parce que sa mère ne leur a jamais fait croire en tout ça, à lui et ses frères et sœur. Il s’appuie coudes sur l’ilot central, fixant Jade, et lui demande à voix basse. À quel âge t’as arrêté de croire au Père Noël ? Il pose la même question à Lucie, qui réfléchit un long moment. Euh… Bonne question. Sept ans ? Huit ans ?

À côté, les gamins s’impatientent. Lucie fait un bref calcul mental : oui, tout le monde est bien là. Elle vérifie que personne n’est parti en pause clope, pause toilette, ou pause tout court (Jake revient de sa courte pause « sortie du costume de Père Noël », croise le regard de Raquel, et ça donne un peu le top départ du déballage de cadeaux. Emportant son verre dans une main, attrapant la main de Jade dans l’autre pour la tirer avec elle, Lucie rejoint enfin le salon – parce qu’elle avait un peu élu domicile dans la cuisine ces dernières minutes – et crie presque solennellement (après avoir eu un petit choc en voyant le nombre de cadeaux sous et autour du sapin, qui vont presque jusqu’au piano, dans l’autre coin de la pièce). LES ENFANTS ! Et par « les enfants », elle entend bien « tout le monde ». Il y a une sorte de mouvement de foule où tout le monde se tourne vers elle ou se rapproche.
Dans la continuité des choses, elle prend les choses en main – sinon, ça va être le chaos – et s’adresse aux enfants (les vrais enfants, cette fois). On va y aller doucement, d’accord les gars ? Pas tout le monde en même temps, sinon ça va être le bazar. D’abord Léo et Tim, d’acc ? Vous prenez les paquets que vous voulez, vous lisez le nom, vous connaissez le truc. Ensuite Chelsea et Mike, pareil. Ça vous va ? Ils hochent tous la tête comme s’il s’agissait d’une mission de la plus haute importante. Lucie leur fait un grand sourire. Bien !

Autour, chacun prend un peu sa place – merci à Eileen qui a amener des poufs supplémentaires. Jake bouge entre chacun pour tendre des bols de chips à ceux qui veulent, avant de s’asseoir par terre. Tristan, à nouveau accaparé par Aurélia, se tient un peu à l’écart (mais pas trop non plus, parce qu’Aurélia tient à voir ce que Tim va choisir comme premier paquet). Lucie reste près de Jade, après s’être resservi un verre. Sara va discuter avec Adam, ce qu’elle n’avait pas encore fait de la soirée. Daniel s’assied sur le banc du piano, tourné vers le sapin, et Eileen le rejoint, parce que Chelsea lui a dit qu’elle voudrait faire des compétitions avec son poney, donc Eileen veut savoir si Daniel est au courant (Daniel se demande ce qu’il doit dire, parce que ce n’est pas lui qui gère les futures sorties en compète de la gamine, mais soit). Rémy, après avoir amené Emma, aide Léo à choisir, parce que Léo semble très hésitant – « il y a trop de cadeaux Papa ! ».

Lukas, lui, attrape une nouvelle bière au passage et surgit aux côtés de Cassey, pour se pencher vers elle et lui souffler à l’oreille, la main devant sa bouche, tel un espion. Toujours dans l’exagération. I know his secret. Le secret de Daniel, évidemment (qui d’autre ?) He’s grumpy because his girlfriend is not there. Et il se redresse, bien droit, l’air de rien, portant sa bouteille de bière à sa bouche en regardant les autres gens.
Silencieux, ça ne dure pas longtemps. L’instant d’après, il se tourne complètement vers Cassey avec les sourcils froncés, un air très (faussement) sérieux sur le visage. T’as pas invité ton copain d’ailleurs ? Ça fait un bail qu’on l’a pas vu dans le coin. Le coin, l’appartement rue de la Roquette, les petites soirées organisées. Maintenant qu’il y pense… ça fait très longtemps qu’il ne l’a pas vu. Ou peut-être qu’il ne vient juste plus à l’appart parce qu’il y a toujours du monde là-bas, et parce que personne ne lui adresse vraiment la parole à part Daniel (mais Lukas pense-là qu’il s’agit plus de politesse qu’autre chose, du passif-agressif bien masqué). Ou alors, et ça le fait sourire tout seul, Cassey et lui ne sont plus ensemble. Ou sont juste en break. Bon, concrètement, Lukas n’a jamais trop compris leur relation (il ne comprend pas les relations sur le long-terme de manière générale, mais celle de Cassey est fucked-up, de son humble avis)
Léo apparaît rapidement devant eux, les mains tendues avec un petit paquet. C’est pour toi, Cassey. Après avoir donné son cadeau, il court vers le sapin en espérant directement choisir un autre cadeau – mais c’est au tour de Chelsea et Mike, qui vont tous les deux vers Jade avec, respectivement, un cadeau d’assez grande taille, et un bien plus petit paquet. Tim, lui, semble occupé près d’Alex.
Lukas a un sourire au coin, et se montre aussi curieux que tous les enfants réunis. Wow, t’ouvres le bal ! Tu devrais peut-être jouer au loto, c’est ton jour de chance ! Courte pause. C’est de qui ? C’est quoi ? – Oublie ce que j’ai dit à propos de ton copain, d’toute façon je l’aimais pas – bah alors, tu vas garder ce cadeau dans les mains sans rien faire ?

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Cassey Thomas

Cassey Thomas

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AVATAR, CRÉDITS : sasha kichigina, lilousilver.
OCCUPATION : youtubeuse / artiste qui vient d'être réquisitionnée parce que formation d'infirmière oblige.
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all i want for christmas is you _
MessageSujet: Re: all i want for christmas is you   all i want for christmas is you EmptyJeu 16 Jan - 1:42


all i want for christmas is you ( ft. la team )
Il faut un petit temps pour que le cortège se mette en marche (parce que Cassey hurle avec indignation qu’elle ne porte absolument pas la poisse, ou avec excitation que Pretty Woman est toujours un de ses films préférés), mais ils sont finalement tous dans le salon à peine vingt heures dix sonnées. Alex laisse Lukas derrière lui sur un royal (et toujours ultra-souriant) « Hey, c’est pas une si bonne mauvaise idée ! », faisant référence à la dernière (mauvaise) suggestion de celui-ci ; Aurélia hoche la tête d’un air satisfait quand son beau-fils lui promet de parler à Rachel. Ensuite, tout le monde se met un peu en mouvement ; joyeuse cacophonie encore maîtrisée. La fameuse Raquel se permet de se détendre un peu en voyant enfin débarquer son (demi)-frère – ça ne dure pas toutefois, parce qu’il faut bien qu’elle l’examine sous toutes les coutures. Elle sait bien que les nouvelles qu’il lui donne sont au mieux partielles, au pire fausses ; même Emeline n’en sait pas toujours des masses. Les capacités impressionnantes (et un peu effrayantes) de Cassey en stalking aident mais… Quand même, il a l’air maigrichon. Elle ronchonne quand il dit qu’il a hésité à venir, le poussant à développer ; il ronchonne quand elle l’attrape par le menton, la poussant à d’autant plus l’examiner, les sourcils rapprochés dans une étrange sorte d’accent circonflexe. Les arguments défilent : le sport, l’hiver… Sceptique, Raquel finit par le lâcher pour croiser les bras sur sa poitrine, l’air inquisiteur. Hm, hm. Mais Adam a l’air de relativement bonne humeur (c’est du moins ce qu’elle en conclut après cette analyse corporelle poussée), alors elle finit par les décroiser tout aussi rapidement pour passer à autre chose. Moment révélateur : l’ado qu’elle était n’aurait jamais lâché le morceau, l’adulte qu’elle est apprend à naviguer les relations humaines. Eh bah tu m’emmèneras à la salle à l’occasion, parce que moi… En hiver, je fais plutôt des réserves. Le ton est un peu amer mais elle se veut pince-sans-rire. Elle le montre d’ailleurs en fourrant une coupe dans les mains du canadien, petit sourire aux lèvres. Mais bon, Aurélia ne m’a pas encore fait remarquer que j’avais encore pris des joues, donc j’imagine que ça va. Elle boit une gorgée, a presque un petit rire. Le regarde vraiment, à la dérobée, quand lui aussi rit un peu. C’est vrai qu’il n’est pas bien gros, mais… Au moins il dort quelque part. C’est déjà ça. Ils trinquent, elle lui souhaite un joyeux Noël, il fait de même et promet de bien manger. T’as même pas d’excuses, j’ai littéralement été bannie de la cuisine ! (Elle tend quand même le bras pour attraper une bouchée à la reine sur un plateau a priori flottant, sans doute tenu à bout de bras par un enfant). Puis, lorgnant vers un Tristan de toute évidence incapable de se défaire d’Aurélia : J’me demande ce qu’elle peut lui raconter comme horreurs. Dans un nouveau signe de presque-maturité, Raquel n’a pas besoin de jeter le moindre coup d’œil à Adam (dont Aurélia est tout de même la mère, bien plus que la génitrice) pour se reprendre – et être même presque sincère. C’est… c’est bizarre que je sois presque contente qu’elle soit là ? On n’avait plus vraiment fait Noël depuis Elodie et John et… et c’est bien. Presque sincère, parce qu’elle est heureuse oui, à un point même étrange, un degré qu’elle ne comprend pas (peut-être son vieux fantasme refoulé d’avoir une vraie famille ?) ; mais presque sincère, parce qu’elle ne pourra jamais complètement calmer ses nerfs.

(…)

L’ambiance est toute autre (et bien moins méditative) dans la cuisine. Il y a bien le sourire de Jade qui tremble un peu quand Lucie fait mine de la réprimander pour ces frites pourtant offertes avec bon cœur ; mais l’affaire est vite réglée quand la blonde finit par piocher dans le fameux cornet (un peu amoché par le voyage et un Jake sauvage, certes). Rémy fait son apparition à son tour, au moment précis où ses collègues sont mentionnés ; Jade le fixe en fronçant exagérément les sourcils. Elle a toujours trouvé étrange que Lucie, de tous les hommes de la terre (et Dieu sait qu’il y en a beaucoup, trop même), choisisse un flic. Merde, du temps de leur adolescence elles planifiaient tout de même de superbes évasions de cellules ! Mais au moins, ça lui a montré que certains étaient gentils, presque des êtres humains – puis elle adore Rémy, autant le dire. Elle fait toutefois mine de chuchoter pour répondre à Lucie, même si le principal concerné et Joshua semblent plongés en grande discussion.  C’était INCROYABLE ! (Tout comme cette capacité à crier en chuchotant). Le type m’a reconnue ! Enfin, pas moi, d’ailleurs je flippais sur le coup, je me suis dit, quelqu’un qui m’a déjà arrêté, ça craint… Mais en fait il pensait que j’étais Megan Rapinoe !!! Elle éclate d’un grand rire (quoiqu’à nouveau plutôt silencieux), a les yeux qui pétillent et presque même les larmes qui menacent. Jade reprend momentanément son sérieux. J’veux dire, je serai pas contre le fait d’être Megan, mais… C’est grave drôle non ? J’ai même signé un autographe !! Même scénario que le précédent : l’excitation l’emporte… puis redescend d’un coup, ou presque. Elle fronce les sourcils. Tu crois que je peux avoir des ennuis à cause de ça ? Considérant la question un instant, elle plonge la main dans le cornet de frites, en fourre une quantité bien trop importante dans sa bouche. Encore en plein effort de mastication, elle ne s’abstient pas de demander « tu crois que je devrais demander à Rémy ? », mais ne met pas sa supposition à exécution, pour la simple et bonne raison qu’elle vient d’entendre une bribe de la conversation qu’ont les deux hommes de la pièce… et ça parle cododo, et c’est un peu trop loin de ses préoccupations du moment, d’autant plus que Lucie enchaîne pour demander si Raquel est au courant. Jade prend dans un premier temps un air crâneur, rehausse la voix et émet un petit sifflement. Pff, moi je ne suis pas en sursis au moins ! (Elle attrape tout de même le bras de sa meilleur amie à la hâte, reprend ses chuchotements). Mais ne lui dis pas, hein. Les deux femmes échangent un regard entendu et concluent que Raquel n’a pas besoin d’être mise au courant pour le moment. Elles ne sont pas meilleures amies pour rien ; d’ailleurs, elles ne tiennent pas une seconde plus sans s’étreindre à nouveau en sautillant. Moi aussi !!! Joshua et Rémy, sans doute trop habitués, ne leur prêtent même pas attention (puis ils savent sans doute que Lucie, elle, ne laisserait pas une Jade trop enthousiaste accidentellement saccager l’intégralité de la cuisine – pas maintenant du moins). Emeline elle est avec nous dans la pensée !! Elle se détache de Lucie, pique au passage un petit apéritif, manque de s’étouffer avec, glisse tout de même un « c’est très bon Josh !! » puis enfin ce qu’elle voulait dire, l’air solennel : « On l’appellera à minuit. »

(…)

Ça veut dire que t’es pas le vrai Père Noël ? Les yeux de Cassey vont de Jake, à Léo, à Timothy, et vice-versa. Elle n’a pas eu le temps de se lancer sur une argumentation des plus pédagogiques sur le racisme dans les représentations du Père Noël (Cassey est ce genre de baby-sitter qui pense que toute occasion est prétexte à éducation), que l’imposteur l’a coupée pour affirmer qu’il y avait bel et bien plusieurs Pères Noël. Les enfants sont sous le choc ; elle peut sentir le drame arriver. Sortant de l’espèce de prise de judoka dans laquelle l’avait enfermée son frère, elle quitte donc la scène sans plus tarder, histoire de ne pas être associée au désastre. Alex reste courageusement en arrière, un Timothy au regard entendu dans les pattes. Alors quand Jake croit s’en tirer avec une pirouette mystérieuse, c’est lui qui se retrouve entouré des deux garçons désemparés (l’un plus que l’autre). Il s’agenouille alors devant eux, le sourire moins en coin que celui qu’il réserve aux adultes, et tire son portable de sa poche. Regardez, vous voyez comme le monde est grand ? Même en traîneau, il faut des jouuurs pour aller d’un bout à l’autre. Et tous les enfants attendent leurs cadeaux le même jour, hm ? Tim a les sourcils froncés en espèce d’accent circonflexe. Donc en fait, ils sont toute une bande de frères Noël, et ils sortent tous la nuit pour aller dans chacun des coins du monde. Et on ne sait pas vraiment qui est le vrai, mais celui-là était totalement drôlement chargé. Léo a l’air confus mais plutôt convaincu ; puis il est distrait dix secondes plus tard par Cassey qui vient lui tendre des sucreries dans le dos de ses parents. On voit bien en revanche que quelque chose agite le petit Seymour-Bordier. Mais c’est jamais la même heure partout dans le monde. Le Père Noël devrait avoir le temps de faire le tour. Alex hausse un sourcil, sourit brièvement à sa sœur, se laisse tomber sur le sol en tailleur. T’as raison. Mais le Père Noël, il a besoin de sommeil aussi non ? Le petit le fixe sans sourire ; il n’en démord pas. Mais il peut dormir toute l’année ! Ma maman elle pourrait le faire, elle. Sentant l’avalanche de questions arriver, et l’inévitable conclusion aussi, le franco-britannique tente de couper court. Il se lève, appelle Cassey pour qu’elle glisse quelques bonbons au « petit chenapan » aussi. Puis, embrassant le haut du crâne de Tim (c’est à s’y perdre dans cette tignasse), il conclut : « ça c’est parce que t’as une super-maman ». Timothy hoche la tête, pas franchement acheté mais bon garçon. Il part s’affaler au milieu des deux autres Howkins (Chelsea a rejoint son frère après un câlin au sourire un peu trop grand au Père Noël) ; Alex croise les doigts pour qu’il ne leur demande pas si c’est vrai, toute cette histoire.

(…)

D’ailleurs dans la cuisine, l’histoire fait débat. Jake panique d’avoir fait partir en fumée l’innocence des deux enfants ; Lucie le rassure en assurant que les enfants n’y ont vu que du feu ; Jade veut enfoncer le clou en frottant compulsivement l’épaule de l’américain et en lui affirmant que « Emma doit quand même toujours y croire, elle » ; Joshua affirme que les Thomas ont l’air d’avoir la situation bien en main en les désignant du menton. Au même moment, Cassey se fait traîner par la main par un petit Léo a priori bien déterminé à lui montrer quelque chose. « Pétition pour qu’un des Thomas soit le prochain parent de ce Domaine » qu’il poursuit, pendant qu’ils regardent tous avec un certain attendrissement/hébétement l’aînée converser d’un Lego biscornu avec passion. Rémy, le véritable daron de la pièce, intervient. Dommage que leur situation ne le permette pas vraiment pour l’instant. Comme un jet d’huile dans le brasier, la conversation repart de plus belle : Jade s’exclame qu’on « peut bien avoir des enfants tout seul, c’est 2019 Rémy ! », Joshua glisse l’air de rien que « leur situation paraît pas hyper dure à régler ». Mais il ne parvient pas à passer inaperçu, et bientôt tous les regards sont braqués sur lui. Baissant la tête, il fait mine de se pencher pour goûter une sauce (manque de s’ébouillanter au passage). Jake, heureusement, n’a aucunement conscience de ce moment de flottement, et relance le débat sur l’âge pivot de fin de crédulité au mythe de Noël. Moi j’y ai jamais cru. C’est cette fois Jade qui attire tous les regards. Dramatiquement, elle se penche en avant pour venir appuyer un coude sur le bar et prendre son front dans sa main. Je voyais bien que moi, enfant riche, j’avais de gros cadeaux, et mes cousins, enfants pauvres, n’avaient que des filets de fruits et des allumettes… Je savais que le père Noël n’aurait jamais fait ça. Le silence prend une intonation perplexe ; il est parfois dur de savoir si Jade est sérieuse ou non. Quand elle a le sentiment d’avoir atteint le summum de la confusion, elle claque copieusement le bar, faisant sursauter la moitié des invités. Mais nan j’déconne ! J’y ai cru jusqu’à au moins douze ans. Qu’est-ce qu’on boit ? L’atmosphère semble se détendre, une bière lui est tendue… quand tout à coup, Raquel débarque dans la cuisine, créant presque instantanément une sorte d’effet « garde à vous » parmi ses occupants. Pourquoi vous parlez de ça ? Jake a fait une connerie ? (Il en profite pour disparaître plus ou moins discrètement et aller se changer). Le déni est si en cœur qu’elle comprend que oui, mais en jetant un œil à Timothy, toujours avec Mike et Chelsea mais désormais rejoints par une Eileen qui s’applique à dessiner sur son ardoise magique, se dit qu’il n’a pas l’air foncièrement traumatisé. Définitivement anormalement calme, elle hausse les épaules et passe à autre chose. Dites, on est comment niveau cuisine, là ? On devrait peut-être commencer à ouvrir les cadeaux avant le repas, non ? J’ai compté et il y en a 430… Le murmure d’approbation est général, mais cette fois-ci moins suspicieux ; Lucie prend les choses en main.

LES ENFANTS ! Mouvement de foule dans l’assemblée. Lucie entraîne Jade dans le salon en la tenant par la main, Jade entraîne Rémy dans le salon en le tenant par l’autre main ; Joshua daigne enfin quitter sa cuisine bras-dessus bras-dessous avec Raquel ; Aurélia en profite pour se réaccaparer Tristan, brièvement tiré de là par Cassey ; Eileen s’installe à côté de Daniel, près du piano, avec le sourire d’une grand-mère gaga ; Alex se laisse tomber dans le canapé non loin, près des gosses impatients. Cassey, après s’être gentiment moquée de Tristan et avoir aidé Jake à se tirer de son costume, se retrouve de l’autre côté du sapin, côté « adultes », en tête à tête avec son verre de prosecco. Raquel est satisfaite du petit speech d’organisation de Lucie et de voir Sara et Adam parler (elle croit même les entendre échanger en espagnol ?). Elle intime tout de même à un Tim tout impatient de se calmer en plaçant un doigt sur sa propre bouche. Le petit garçon n’en a que faire ; l’instant d’après, il est le premier à avoir sauté sur un paquet. Elle a un petit soupir conciliant en reposant sa tête contre l’épaule de Joshua (ou plutôt son biceps, parce qu’elle est loin d’atteindre son épaule). Jade se montre conciliante aussi en lâchant Rémy pour qu’il y aille chercher Emma puis aider Léo à choisir son cadeau.

Cassey, qui profite du calme joyeux, sirote tranquillement son verre, et regarde les enfants avec attendrissement, n’a pas droit au repos du guerrier pendant très longtemps, puisqu’un souffle dans son oreille vient la faire frissonner, ou sursauter, mais surtout passer très près de renverser son verre (elle fait mine de ne pas voir les sourcils froncés de Raquel, et jure en sifflant entre ses dents dans un mélange de serbe et d’arabe). What the eff is wrong with you……. C’est son premier réflexe, avant de froncer à son tour les sourcils ; puis elle comprend que Lukas vient lui parler de Daniel, qui n’est pas drôle, et puis qui est rabat-joie, et puis qu’elle aussi d’abord, patati patata… He’s grumpy because you’re annoying him. What did I tell you… Wait, what? L’idée vient de faire son chemin d’un coup, et elle se penche légèrement en avant pour vérifier si le britannique a l’air grognon ou non. Elle prend une nanoseconde pour considérer la possibilité que Lukas se fiche encore d’elle, une autre pour se dire que Daniel tient quand même poliment la conversation avec Eileen pour quelqu’un de concerné, mais préfère finalement choisir la panique, surtout que ça lui permet d’éviter la question sur l’absence de son « copain ». The German girl? What do you mean, where they supposed to spend Christmas together? Did we fuck it up when… Tiens, Cassey. Léo lui tend un cadeau, le regard rieur d’un petit garçon qui ne comprend pas vraiment la situation mais sait qu’un gros mot vient d’être dit. Cassey se racle la gorge, le couvre d’un « hey, merci toi ! » enchanté, et se penche finalement vers le mini livreur pour lui plaquer un gros baiser sur le front (il proteste mais rigole). Elle retourne le paquet distraitement, sans vraiment faire attention à sa forme ou à son potentiel contenu. Mais… Is it that serious? Between them? Elle commence elle à être concernée, lorgnant ponctuellement vers Daniel, mais Lukas la presse désormais pour qu’elle ouvre son cadeau. Après avoir faiblement protesté/grommelé (« oh eh calme-toi trouduc »), puis analysé le papier bariolé et fini à la pate à fixe (« c’est ma mère »), la franco-anglaise finit par s’y résoudre. Fourrant sa coupe dans la main de Lukas, elle entreprend de déchirer le paquet (affaire peu simple au vu de son emballage), puis enfouit de plus belle les bras de Lukas sous du papier arraché. Léo, évincé dans sa nouvelle recherche de cadeau, vient fièrement regarder sa livraison, mais est un peu confus à la découverte de l’objet. Ça s’appelle une broche, c’est pour décorer les tenues. Tu penses que ça irait avec la mienne ? Le petit garçon, qui retourne précautionneusement l’objet dans ses mains (avec une Cassey à moitié penchée sur lui pour vérifier qu’il ne se pique pas), hoche vigoureusement la tête. Bon, alors, faisons comme ça ! Tiens, Lukas, mets-la au niveau de l’attache s’il te plaît. Le voyant protester face à son (sur)chargement, elle hausse un sourcil. Dans mes cheveux. S’il te plaît. SANS me décoiffer.
Pendant qu’elle donne ses indications (et prie pour éviter le massacre), son regard croise celui d’Eileen, qui lui intime en bouchant les lèvres sans bruit que « it was granny’s » ; elle lui répond de la même manière un « thank you ». Pas besoin d’en dire plus ; Eileen saura que si Cassey la porte immédiatement, c’est que ça lui plaît (de toute manière, Eileen est loin d’être une mère exemplaire, mais vise souvent juste pour les cadeaux de sa fille) (et puis elle a déjà l’air satisfait, puisqu’elle se penche vers Daniel pour lui demander d’un air entendu : « elle va être superbe avec n’est-ce pas ? »). L’échange avec sa mère terminé, et un mini aller-retour pour aller déposer le papier avec les autres, elle revient se planter à côté de Lukas avec un air rappelant beaucoup trop celui d’un enquêteur face à un cas particulièrement complexe. Puis, d’un coup, semble reprendre vie et affiche à nouveau une moue semi-indignée. Hey, qu’est-ce que t’as dit à propos d’Enzo ? J’ai jamais dit qu’on avait rompu. Alors certes, c’est le cas. Mais personne n’est au courant (Alex à demi), et personne n’a à être au courant ; bah oui, c’est pas parce qu’elle vient d’interrompre brutalement une relation d’un an et demi (quoique déjà sérieusement on and off) qu’il faut en faire tout un plat, oh. Puis peut-être que son indignation est surjouée, aussi, parce que ça fait un moment que le conseil de la rue de la Roquette (Alex et les jumeaux) ont conclu qu’elle avait « vraiment un goût de merde » (les mots de Lukas) en termes de mecs, et n’ont d’ailleurs jamais vraiment eu cesse de le lui rappeler. Elle soupire bruyamment. No one has to know. Puis, attrapant vigoureusement le bras du jeune homme – no one has to know – et checkant son téléphone pour y découvrir un troisième message d’Enzo (avant 20h30 !! depuis le portable de sa sœur !!) – and we don’t have to talk about it, hm? Elle le lâche finalement pour ne plus lui faire face et fixer un point invisible devant elle. I’m single and ready to mingle, qu’elle chantonne presque, comme pour s’en convaincre (il faut dire aussi que ces quatre, cinq, dernières années, elle a enchaîné les histoires plus ou moins catastrophiques/flirts plus ou moins prolongés, et a rarement quitté quelqu’un/été quittée par quelqu’un sans avoir quelqu’un d’autre derrière. Elle se fait donc à l’idée, doucement. Pas forcément sereinement, même si elle ne devrait pas avoir de mal à combler le vide avec des colocs aussi envahissants). Mais du coup… Daniel m’a même pas dit qu’il avait une copine ?

(…)

Jade finit par bien lâcher Lucie pour attraper les deux petits Howkins et leurs paquets tendus dans une étreinte un peu trop resserrée. Ouuuuh, mes neveux Howkins préférés !! Elle attrape d’abord le cadeau de Mike, parce que c’est le plus petit des deux et qu’elle préfère finir sur le climax de la grosse surprise. Le papier est arraché, jeté à l’aveugle derrière son épaule où il atterrit malencontreusement sur Jake, et vient dévoiler un diffuseur d’huiles essentielles. Elle affiche aussitôt une tête de smiley enjoué. Tortillant entre ses mains un lambeau de papier cadeau, elle jette un regard suspicieux autour de la pièce, s’arrête tout d’abord sur Cassey… puis Rémy. Comment tu as su !!!!! C’est vrai ça, comment le mari de sa meilleure amie pourrait-il savoir qu’elle est en train de rénover entièrement la suite parentale des feu Howkins sous les combles et qu’elle y aménage actuellement un coin yoga ?? Jade est émerveillée, mais ne peut bien sûr pas en faire trop pour ne pas éveiller les soupçons enfantins. Elle entreprend de sortir le diffuseur de sa boîte pour montrer en quoi consiste l’objet, mais Chelsea semble commencer à peiner sous le poids de son paquet géant, et la blonde se contente donc d’une description fortement imagée à grands renforts de gestes et de bruits. Et toi poulette, viens donc me montrer ce que tu as ! (A cet instant elle est presque plus excitée que les enfants, et bat des mains avec enthousiasme). Le paquet, quoique volumineux, ne lui résiste pas plus longtemps (il faut dire aussi que les gamins s’en donnent à cœur joie pour l’aider), et s’ouvre sur une grande couverture, aux couleurs du Domaine, brodée. C’EST POUR PEPITO ???? Cette fois, c’est trop dur de contenir son excitation ; elle s’enroule dans la couverture et vient sauter sur sa meilleure amie, avec tout juste le temps pour se rattraper et hurler vers le ciel (ou plutôt, présentement, le plafond) MERCI PERE NOEL !! Toute fière, elle retourne son cadeau dans tous les sens, la montre aux enfants, s’exclame huit ou dix fois Comment il va être beau mon Pepito là-dedans !! Cantatino va avoir l’air tout rabougri à côté hehehehe !, puis avise l’air un peu dépassé de Jake. Comment ça t’as jamais vu Pepito ??? Allons-y ! Aussitôt dit aussitôt fait, elle entreprend de le traîner dehors, pas plus désireuse que ça d’attendre PLUS DE CINQ MINUTES pour voir « son canasson » revêtir son habit de lumière. Elle est néanmoins stoppée net par le physique des plus impressionnants de Lucie, qui semble tenir à leur présence jusqu’à la fin de la première session des cadeaux. Jade finit par obtempérer (en râlant un peu pour la forme), mais continue à tenir la couverture bien serrée contre elle avec un grand sourire.

L’ouverture de cadeau du cadet Thomas est plus calme, même si Tim revient en courant reprendre son poste sur l’accoudoir du canapé avant qu’il n’ouvre son cadeau. Le papier cadeau est trop bien fait ; il n’est pas trop dur de deviner que le cadeau vient de Christopher. Alex déchire tout de même l’emballage… pour révéler trois paires de chaussettes à motifs, probablement en cachemire mélangé, ou en mérinos, ou toute autre matière coûtant un bras. Il les déballe soigneusement avec un sourire, échange brièvement un regard avec sa sœur à l’autre bout de la pièce qui lui intime silencieusement « this is so Christopher ! ». Tim, lui, est plus perplexe. Boh, c’est nul des chaussettes !  Alex entreprend de lui expliquer que c’est pour donner de la vie à ses costumes ; le petit garçon ne semble guère convaincu. Pour lui prouver qu’il est vraiment content, il tend le bras et s’écrit « J’ai eu des chaussettes ! ». Bruissement dans la foule adulte ; Sara note bien que « ah, c’est un super cadeau les chaussettes » ; Aurélia se penche en direction d’Adam pour regretter de ne pas lui avoir pris ça (de toute évidence peu soucieuse que les enfants la questionnent sur ce choix de cadeau – serait-ce elle qui fait sa commande au Père Noël, ou serait-ce elle le Père Noël ?). Tim, vaincu, hausse les épaules. Trop bizarre. Mais si t’es content… moi je suis content. Il sourit.

La première distribution de cadeau s’achevant, Raquel et Joshua entreprennent de créer un premier tas de papier cadeau. La jeune femme s’apprête à organiser le second round quand Sara revient, un paquet assez large dans les bras. J’avais oublié mais moi aussi le Père Noël m’avait amené quelque chose pour vous ! Elle part déposer le paquet sous le sapin, un peu à l’écart des autres pour que les enfants ne s’en saisissent pas tout de suite (vu qu’il s’agit d’un cadeau collectif, littéralement un panier gigantesque de produits Lush pour satisfaire tout le monde dans cette pièce, et un peu de nourriture de chez elle). Raquel ne grince pas des dents malgré le grain de sable dans son organisation minutieuse ; Sara dégage une énergie (Cassey ou Emeline auraient dit une aura) trop bienveillante pour lui dire quoi que ce soit. Alors, à la place, elle la prend dans ses bras. J’ai aussi quelque chose pour toi, évidemment ! Mais je te le donnerais quand les enfants auront le dos tourné. Raquel a une mine un peu décontenancée ; pas parce qu’elle a oublié de lui prendre un cadeau en retour (bon, certes, pour cela il faut dire merci à Joshua), mais parce qu’elle se rend compte qu’elle a totalement oublié de le glisser sous le sapin aussi. Elle porte une main à sa bouche et préfère en rire. Yo también. Puis, se retournant vers la petite foule et tapant dans ses mains, elle place ses mains en haut-parleur (dans un mouvement pas si inutile face au rassemblement tapageur d’enfants) pour lancer : « Bon, les enfants, on ne mange pas tant que tout le monde n’a pas au moins un cadeau ! Hop, hop, hop ! Mais – eh, Tim, dans l’ordre toujours ! »

Il y a un nouveau flottement avant la deuxième session d’ouverture des cadeaux, et quelques petits îlots de gens se font et se défont. Ainsi, Sara, à peine séparée de Raquel, se voit assaillie par Aurélia, qui traîne presque son fils derrière elle. Tu parles espagnol mi corazón ? (Elle poursuit en espagnol). Adam, tu entends ça ? As-tu dit à Sara qu’on avait habité en Colombie ? (Elle tend la main et roule exagérément les r). Enchantée, je suis Aurrrrrélia !

Dans son dos, ça bouge aussi, puisqu’Eileen décide d’aller vérifier par elle-même la bonne prise en charge de son premier cadeau. Sa route est néanmoins coupée par Tristan, qu’elle salue chaleureusement à son tour. Il me semble qu’on n’a jamais été vraiment présenté, jeune homme ! Je suis Eileen, la maman de Cassey et Alexis. Et elle le prend dans ses bras, s’émerveillant d’avoir enfin un peu de temps pour discuter avec « le fameux Tristan ». Profitant de l’étreinte, elle lui glisse à l’oreille que « Cassey et Alexis ne m’ont jamais dit que du bien de toi ! » Peut-être faut-il préciser que les Thomas ne font que dire du bien des autres, mais en tous cas, Eileen est ravie ; et elle l’est d’autant plus quand Jake débarque à son tour. Le manège des présentations recommence, puis Eileen s’indigne, les poings sur les hanches : « Cassey m’a dit que tu n’avais jamais visité Londres ! Mais enfin, tu sais que je viens d’y emménager ?? » A la fin de sa phrase (« venez quand vous voulez ! »), elle a cependant retrouvé le sourire, et rit copieusement en tapotant l’épaule du jeune homme. Mais voyant que la remise de cadeaux est sur le point de reprendre, elle s’éclipse poliment, dans une sorte de révérence princière (on est anglaise ou on ne l’est pas, après tout).
L’instant d’après, elle se trouve pile entre Lukas et Cassey. Très peu consciente de potentiellement interrompre quelque chose (une conversation, par exemple), Eileen attrape le garçon par les épaules et le regarde d’un air grave. There’s been what the French call a qui-pro-quo. I completely forgot the “other twin memo” and as such, I’ve completely forgotten to get you a little something. Cassey regarde le sol avec un petit sourire, entre attendrissement et semi-consternation. I don’t know how I could forget about your best friend, Cass, I’m so sorry! La fameuse Cass relève subitement la tête, le sourire qui a fondu comme neige au soleil et la mine presque horrifiée. Euh… This is not Daniel, mom. Eileen a un petit mouvement de main qui ressemble à un balayage d’air, sans doute sa manière à elle de dire qu’elle le sait pertinemment (et ce qui horrifie encore davantage Cassey, c’est qu’elle pense qu’Eileen sait vraiment. Il faudra vraiment qu’elle lui touche deux mots avant le repas pour éviter tout malaise). En tous cas, sa mère ne s’arrête pas en si bonne lancée, puisque la voilà désormais qui est à nouveau tournée vers Lukas et le rassure : « I swear to whatever you believe in I’ll do better next year. I swear it, honey. » Sur ces derniers mots graves, elle daigne tout de même se pencher sur le cas de sa fille, mais pas foncièrement pour l’écouter ; seulement pour donner un aspect digne à la broche dans ses cheveux. Réparant un peu le fouillis capillaire provoqué par « la création Hastings », c’est à nouveau vers lui qu’elle se penche pour signaler « don’t worry sweetheart, yours was already perfect! We’re just trying a bit of a more British look here. » Et elle sourie. Et Cassey soupire. Isn’t she magniiiiificient? Et Eileen sourit, et Cassey soupire, mais sourit un peu aussi.

Pendant ce temps, Alex a profité de la disparition d’Eileen pour venir s’installer à son tour à côté de Daniel (après avoir demandé la permission bien entendu, puisqu’Alex demande toujours la permission pour tout ; puis surtout après avoir fistbumpé doucement le britannique depuis son canapé, lui demandant « ça va mec ? »). Désormais en place sur le banc, il a une meilleure vue sur le trio Lukas/Cassey/Eileen. Même sans le son, il parvient à déduire de la tête de sa sœur que leur mère doit encore faire des siennes. Il pouffe un peu, penche la tête en avant et se masse doucement la nuque. Lucky Luke t’a pas trop embêté ? Il a l’air en pleine forme ce soir. Petit silence ; il est occupé à fixer Lukas qui semble expliquer quelque chose de la plus haute importance (ou du plus haut degré de complexité) à Eileen. Se rendant compte qu’il le fixe un peu trop pour que ce soit socialement acceptable (un concept avec lequel il tâtonne encore un peu), et surtout qu’un sourire lui ait monté aux lèvres sans apparente explication, il relève la tête et reprend. J’imagine que tu sais que tu peux le dire à ma sœur et qu’elle n’en fera qu’une bouchée. C’est une blague, bien sûr ; ni lui ni Daniel ne laisseraient Cassey s’en prendre physiquement à Lukas, pas plus que Cassey ne le ferait véritablement (en ces quelques années de présence, elle a dû lui donner une claque à tout casser, et il l’avait vraiment cherchée). Puis loin de lui l’idée d’être partial et de reconnaître Lukas comme seul relou de la soirée, même si c’est ce qu’il lui a dit. Mais tu peux aussi me dire si ma sœur est reloue, et j’interviendrais de manière non-violente et pacifique, mark my work. Alex hoche doucement la tête et joint les mains autour de sa bière pour se donner la contenance d’un vieux sage. Son regard continue à balayer la pièce, mais revient presque automatiquement se poser sur l’attroupement de Thomas et du jumeau isolé. Avisant Eileen tenir Lukas par les épaules avec un air grave sur le visage, il poursuit. Ou ma mère, mais elle elle est un peu folle mais elle est très gentille, tu peux lui dire qu’elle t’enquiquine et elle aura oublié cinq minutes plus tard, promis aussi. C’est le moment où il se tourne vers Daniel pour lui sourire largement, et lui attraper doucement l’épaule. Te laisse pas embêter, d’acc ? Il a toujours eu ce côté presque protecteur, ou en tous cas tendre, envers Daniel ; depuis qu’ils ont commencé à parler et à se fréquenter plus sérieusement, en tous cas. Peut-être parce qu’avant ça il a essentiellement connu Daniel par les mots de Cassey, et que c’est dur de ne pas se prendre de vigoureuse affection pour lui dans une telle situation. A méditer, mais en tous cas c’est toujours lui qui finit par l’extirper des conneries de Lukas et Cassey. On te voit plus assez souvent pour qu’on ait le temps pour ces conneries. Chug ? Et il rit un peu, vient tamponner dans le verre de Daniel, et finit son fond de bière d’une traite. C’est sa manière à lui de dire qu’il est content qu’il soit là et qu’il mérite de passer une bonne soirée ; Alex n’a jamais été un gros parleur.  
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Lucie Desrochers

Lucie Desrochers

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all i want for christmas is you _
MessageSujet: Re: all i want for christmas is you   all i want for christmas is you EmptySam 8 Fév - 2:32


all i want for christmas is you ( ft. la team )
Toi ? À la salle ? Sourcil arqué, air sceptique, Adam fixe Raquel quelques secondes. Une part de lui doute de la motivation de sa sœur à fréquenter les salles de sport, l’autre se dit que ça fait du sens, que ça ne serait qu’une activité de plus pour confirmer qu’elle a son job bien en main, sa vie sous contrôle ; que c’est une femme d’affaires, maintenant, du haut de ses vingt-sept ans, et qu’elle gère tous les aspects de sa vie comme elle l’entend. Plus ou moins.
Le talent de la famille Gauthier ? Protéger les apparences.
Et s’il la regarde de cette façon, c’est aussi, principalement, pour la taquiner. Il attrape et presse doucement l’épaule de sa sœur avec un rire. Je plaisante. Je te ferai même un programme personnalisé. C’est peut-être ça, ma réelle vocation : coach sportif. Il n’en croit pas un mot, mais le ton qu’il a pris, et le ton qu’il prend souvent, est trop plaisantin pour savoir s’il est sérieux ou non.
Il sourit légèrement, sarcastiquement, lorsque Raquel fait remarquer qu’Aurélia ne lui a pas encore fait de commentaires sur une éventuelle prise de poids. Après tout, ce n’est pas comme si sa demi-sœur lui avait dit qu’il avait maigri quelques minutes plus tôt. Il préfère ne pas relever.
Ils trinquent à Noël, à eux ; il lui promet de profiter de cette soirée pour bien boire et manger, toujours avec le sourire. Autour, les groupes sont tous en pleine discussion – pas que l’un ou l’autre intéresse davantage Adam, cela dit. L’absence d’Émeline lui semble soudain plus palpable.
Quand Raquel tourne la tête vers Aurélia et Tristan, Adam fait de même. Il hausse rapidement les épaules, malicieux. Elle doit sûrement lui demander la date de votre mariage. Dans l’histoire, il ne prend vraiment pas partie. Principalement parce qu’il apprécie autant Joshua que Tristan, et trouve l’obsession de sa mère pour Tristan assez comique. De même que toute la dynamique, en fait. Lui, il préfère traiter les deux garçons comme de potentiels futurs beaux-frères à part égale, alternant régulièrement les remarques sur et à l’un et l’autre. Certes, personnellement, il n’a pas vécu les mêmes choses avec Tristan qu’avec Joshua, mais il considère les deux comme faisant déjà partie de la famille.
Il prend une petite gorgée quand les noms d’Elodie et John se retrouvent dans la conversation. Pour être honnête, ça fait un bail qu’il n’a plus entendu parler d’eux. C’est plus facile de ne pas penser à eux lorsqu’on ne les a pas connus, sans doute – ça, et le nombre d’années depuis leur mort, et puis peut-être aussi parce que, d’une certaine manière (et en toute logique), il a été plus proche de Z que des Howkins. Mais ce qu’il répond, c’est plutôt : Absolument pas. Il s’abstient de faire un discours sur le fait de « passer à autre chose », « créer de nouveaux souvenirs » ou même « renouer avec certaines personnes ». Puis Aurélia n’est pas si mal quand elle fait des efforts. Mais peut-être bien que son point de vue est biaisé ; ce n’est pas lui qu’Aurélia a abandonné bébé. Il n’a pas vécu le quart des choses que Raquel a vécu à cause d’Aurélia (plutôt le contraire), et se mettre à sa place est plutôt compliqué. Il doit cependant admettre que les deux femmes ont fait des efforts ces dernières années, et que ça lui plaît bien. Comme une famille.
Il passe son bras libre derrière les épaules de Raquel pour la serrer brièvement contre lui, à nouveau un peu exagérément, et avec un sourire. La magie de Noël !

(…)

Mais nooooon ! Dans la cuisine, Lucie écoute avec passion les mésaventures de Jade, prise pour Megan Rapinoe par deux policiers sur la route, renchérissant, son verre dans une main, son visage dans l’autre, par quelques C’est pas vrai !. Il faut bien avouer que des histoires pareilles, ça n’arrive qu’à Jade – et Jake, dans ce cas-ci. D’accord, peut-être que Cassey constitue également une bonne candidate aux péripéties improbables – et encore, Lucie est bien contente de ne pas tout savoir sur la jeune Thomas.
Quant à savoir si sa meilleure amie pourrait avoir des ennuis à cause de ça, Lucie a un vague geste de la main et un sourire. Mais non ! Ils seront tous contents de ramener leur autographe de Rapinoe à la maison ! Elle vole une frite dans le cornet, puis jette un coup d’œil à Rémy lorsque son prénom est évoqué, mais il est plongé dans une discussion passionnante – ou ça en a l’air – avec Joshua. Nouveau mouvement de la main, et petite gorgée d’alcool. Non, pas besoin ! Je te dis, demain ce sera déjà oublié.
La blonde enchaîne directement pour demander si Raquel est au courant de cet imprévu – parce que Raquel, c’est la patronne ici, tout passe par elle… en général.
Patronne en sursis, il est vrai. En y repensant, Lucie a un rire, sûrement le même qu’elle aurait eu dix ans auparavant. C’est qu’avec Jade, niveau judiciaire, elles s’y connaissent un peu. Ce passé de « délinquantes » (quelque chose comme ça, parce que Lucie ne se serait pas mise dans la catégorie des délinquants…), les nuits en garde à vue, les échappées un peu rocambolesques, les sauvetages en urgence et jamais trop réfléchis d’un ou l’autre, ci et là dans Longchamps, lui paraissent si loin aujourd’hui. Et la descente au Domaine de l’année passée avait quelque peu chamboulé le train-train quotidien (et le calme) qui s’était installé quelques années auparavant, et avait mis tout le monde sur le branle-bas de combat. C’est ainsi que Lucie avait trouvé pratique d’avoir un mari dans les forces de l’ordre, surtout lorsqu’on est propriétaire, personnellement, d’un flingue, et peut-être d’un deuxième, que sa meilleure amie aussi, et que… Disons que ce fut un peu le bazar au Domaine malgré tout, que ça a bardé pour Raquel. Il avait fallu s’organiser un peu pour minimiser les dégâts – par exemple éloigner Jade, éloigner Daniel, éloigner Adam… Éloigner tout le monde, pour tout dire.
C’est ainsi qu’aujourd’hui, Raquel est en sursis.
Lucie pose un doigt sur ses lèvres pour mimer le silence. T’inquiète, your secret’s safe with me. Raquel n’a pas besoin de savoir. Pour l’instant.

Elle a à peine le temps d’acquiescer, sur le fait d’appeler Émeline à minuit – si ce n’est pas cette dernière qui les appelle en premier – que Jake débarque, un air paniqué sur le visage, expliquant vite qu’il a failli révéler le plus grand secret de l’univers aux enfants – l’existence du Père-Noël. Invitation au débat, chacun y ajoute son grain de sel ; Emma quémande une frite ; Joshua affirme que les Thomas ont l’air d’avoir la situation bien en main, et Lucie suit où son menton pointe. Il n’a pas tort : Alex est un a n g e depuis le début de la soirée (Lucie se demande si elle devrait faire de lui un potentiel baby-sitter) et Cassey discute avec Léo, le petit garçon retournant dans sa main un Lego.
Ce petit moment de tendresse – et de silence – ne dure pas longtemps puisque Rémy vient remettre de l’huile sur le feu ; Jade s’exclame une fois de plus ; Lucie prend une gorgée pour éviter tout commentaire ; Joshua fait l’erreur de dire que leur situation ne paraît pas hyper dure à régler, et s’extirpe tout seul de la discussion avant tout lynchage.
Fort bien, Jake revient sur le sujet du Père Noël, plus particulièrement pour savoir à quel âge chaque personne ici présente a arrêté d’y croire. Moi j’y ai jamais cru. Lucie stoppe net tout mouvement, parce que c’est Jade qui a parlé, et qu’elle a pris le ton sérieux qu’elle a en annonçant des secrets, des moments de sa vie, ce que vous voulez. Mais elle a à peine continué sa phrase que Lucie lève les yeux au ciel avec un ricanement que les autres n’entendent pas, puisqu’ils fixent tous Jade avec des grands yeux, gobant complètement son histoire. Ils sursautent tous lorsque la jockette tape sur le bar. Nouveau sourire de Lucie. Abrutie va. Et elle lui tend une bière.

Lorsqu’une nouvelle personne apparaît dans la cuisine, et pas n’importe qui – c’est Raquel – tout le monde retrouve son sérieux en une microseconde, comme des enfants pris sur le fait, ou des soldats face à un supérieur. Jake déguerpit très discrètement – pas du tout – et Lucie se sent obligée de répondre à Raquel puisque personne d’autre ne semble décidé à le faire. Non, non. Simple curiosité.

La suite donne place aux premiers déballages de cadeaux, parce qu’il y en a beaucoup et qu’à ce rythme, ils seront encore là demain (les enfants seraient contents, cela dit). D’un commun accord, ça s’organise, tout le monde rejoint le salon presqu’à la queue-leu-leu, les enfants prennent des premiers paquets, les distribuent à leurs propriétaires respectifs. Ça se remet à discuter, par petits groupes.

(…)

Très fier de son coup – arriver par surprise près de Cassey et, surtout, lui balancer les infos qu’il a récoltées sur l’humeur de Daniel, aussi fausses soient-elles – Lukas ne perd pas son petit sourire au coin. Il adore faire marcher Cassey, parce que Cassey tombe toujours presque systématiquement dans le panneau (surtout quand ça concerne Daniel, et davantage quand il s’agit des prétendues relations du jeune homme). Well… I can’t tell you much but… À nouveau, il prend le ton de la confidence, véritable commère (ou menteur, dans ce cas-ci). They spent some time together in London. Vu que Daniel était encore à Londres pas plus tard qu’il y a deux jours, Lukas scrute le visage de Cassey, et hoche doucement la tête pour appuyer ses propres dires, avec un air grave. They text each other on a daily basis now.
C’est faux. Du moins, il s’imagine que c’est faux, parce qu’il n’a pas été fouiné dans le téléphone de son frère. Mais Daniel n’est pas un texter. Daniel ne répond aux messages – s’il daigne répondre – que par des « oui/non » ou des monosyllables et « monotextos ». Il s’en tient au strict minimum. En fait, Lukas est à peu près sûr que le portable de son jumeau n’a guère d’autre utilité que vérifier la météo et l’heure en un coup d’œil, ou fuir une conversation en prétendant traîner sur une application plus intéressante et/ou moins dérangeante que les gens autour de lui.
(Ça, ou Daniel préfère juste ignorer les dizaines de messages de son frère.)
Lukas n’a pas plus d’informations (mensongères) à révéler, donc hausse les épaules pour faire planer le doute. Son attention se pose de toute façon sur le petit paquet que Léo a apporté à Cassey, qui ne semble pas décidée à l’ouvrir pour savoir ce que c’est. Alors, forcément, il la presse un peu, clairement plus curieux qu’elle – ou moins troublé par le fait que Daniel voit une certaine Allemande. Soi-disant.
La minute d’après, le blond se retrouve à protester, une coupe de bulles dans une main, et essayant de garder contre lui le petit emballage arraché que Cassey vient de lui jeter à la figure. Même Léo ne l’aide pas, trop confus par la nature du cadeau. Lukas fronce un peu les sourcils également : il n’a jamais trop compris l’utilité des broches (ou des cadeaux familiaux, d’ailleurs). Mais Cassey a l’air satisfait, et il n’a pas le temps de s’autoriser un commentaire qu’elle lui demande de lui attacher la broche dans les cheveux. J’ai les mains un peu prises., il fait remarquer, en levant un peu ses deux bras, avec le verre et l’emballage. Il laisse donc tomber le papier par terre – en attendant – pose la coupe sur le meuble le plus proche, et prend la broche que Léo lui tend et essaye de l’accrocher dans les cheveux de la jeune femme. Malgré les indications données (et surtout à cause d’un manque de concentration et de volonté flagrant), il lui faut un certain moment avant de comprendre comment fixer la chose.
Voilà. Et sans la décoiffer, en plus ! Il n’en est pas peu fier. Il reprend la coupe de Cassey, se rend compte au passage qu’il a perdu son verre quelque part, et regarde un peu partout pour le retrouver. Chose faite, il rend le verre à Cassey, et a un petit rictus. Quelle idée de s’appeler Enzo… Rapide gorgée d’alcool, puis il ajoute sur un ton dramatique : All Enzos are soooo boring… Mais son potentiel discours anti-Enzo se coupe net lorsqu’il comprend que, oui, Cassey et le fameux Enzo ne sont plus ensemble. Il s’exclame un peu fort et un peu vite, WHAT? Since WHEN?, et comme Cassey lui attrape vigoureusement le bras, il essaye de se calmer et de parler plus bas (mais reste souriant). Motus et… What’s the expression, the French one? Il oublie rapidement sa propre question pour en revenir au vif du sujet. Croisant les bras, il regarde un instant devant lui (tout comme Cassey, apparemment single and ready to mingle), puis repose son attention sur cette dernière. For fuck’s sake, don’t find another Enzo. He was really boring. Hot but sooooo boring.
La discussion repart sur Daniel – au grand plaisir de Lukas, qui adore les potins (ou le chaos, au choix). Il se met à fixer son jumeau à l’autre bout de la pièce et dit, tout bas, un air grave à nouveau collé sur le visage, Hmm, that man has secrets… L’air grave disparaît ; il reprend sur un ton normal, hausse une épaule. C’est Daniel. Puis en se penchant un peu vers Cassey, Ooooh, ça veut dire que c’est moi son nouveau best friend? On se confie TOUT maintenant. C’est loin d’être vrai. Peut-être qu’il attendait de pouvoir te le dire en face. Nouveau haussement d’épaules ; il vide le reste de son verre – pas grand-chose – d’une traite. Why do you care so much anyway? (Il connaît déjà la réponse, mais il a-d-o-r-e embêter Cassey sur tous les sujets possibles.)

(…)

Jake étudie un peu les premiers cadeaux déballés – on ne sait jamais, si ça peut lui donner des idées pour l’année prochaine, il est preneur ! Un diffuseur d’huiles essentielles, ce n’est pas si mal. Ça lui rappelle d’ailleurs sa mère qui veut absolument qu’il achète de l’encens pour chez-lui, mais il ne l’a toujours pas fait, donc il écrit rapidement une note dans son téléphone et repose son attention sur Jade, très enthousiaste lorsqu’une couverture aux couleurs du Domaine et brodée est dévoilée.
C’est qui Pepito…, il demande une fois, mais Jade saute partout, d’abord sur Lucie, puis toute seule, puis vers les enfants, un peu vers Daniel plus loin (qui proteste d’un heeeey, sans doute un peu vexé que Jade ait traité son étalon de rabougri) et enfin vers lui. NO ! I don’t know a Pepito ! Il fait semblant d’être affreusement outré qu’elle ne lui ait pas présenté son nouveau cheval, et ne lui en ait même pas parlé en fait, mais est incapable de garder son air renfrogné plus d’une minute et se laisse entraîner par Jade pour aller dire bonjour au fameux Pepito.
Ils se font arrêter dans leur élan par Lucie, qui leur bloque le passage de la porte de son mètre cinquante-cinq (maximum). Obligés de retourner dans le salon tels des enfants, Jake en profite pour poser plein de questions sur Pepito, et surtout Mais depuis QUAND ? puis, avec un peu de panique, Je manque tant de choses !! Il cherche Tristan du regard, pour le blâmer, parce que Tristan est supposé le tenir au courant de certains trucs (peut-être que Tristan n’a pas trouvé d’utilité à l’informer que Jade avait un nouveau cheval, tout simplement, mais Jake le voit d’un autre œil).

(…)

Quand Raquel annonce que personne ne mangera tant que tout le monde n’aura pas eu au moins un cadeau, c’est un peu… la panique. Chez les enfants. Qui s’emmêlent un peu les pinceaux et « oublient » de respecter l’ordre proclamé à peine quelques minutes plus tôt. Lucie glisse rapidement à Raquel un Ils auront tenu un round, ma foi.

(…)

Tristan, face au geste de Jake – ses deux doigts de ses yeux vers Tristan, pour le « mettre en garde » - a un sourire ; il ne sait pas franchement à propos de quoi Jake veut le menacer, mais ça le fait rire. Il cherche à dire à Tim d’essayer de prendre un paquet avec un prénom qui n’a pas encore été pioché, mais est arrêté par la mère de Cassey et Alex.
C’est le bal des mamans ce soir, décidément !
Un peu étonné qu’elle le prenne dans ses bras, il se présente toutefois poliment, fronce un peu les sourcils lorsqu’Eileen lui dit que Cassey et Alexis ne disent que du bien de lui, mais a simplement un sourire lorsqu’ils se refont face. Ah bon ? Heureux de l’apprendre ! Il faut qu’il demande à Cassey comment son prénom se retrouve dans des conversations avec Eileen.
Il est sauvé par le gong – par Jake, en fait, qui a peut-être lu sa détresse de l’endroit où il se trouvait. Hello Eileeeen ! Jake prend la discussion en main, Tristan se contente d’hocher la tête en se disant que la mère des Thomas sait bien beaucoup de choses. Mais non, vraiment ? Il paraît que c’est une belle ville ! Jake murmure soudain, concerné. C’est vrai qu’on n’y voit jamais le soleil ? Ca aurait pu être une blague, mais ça ne l’est qu’à moitié, parce qu’il enchaîne, Je vis en Arizona ! Alors vous pouvez imaginer que le climat parisien, pfiouh, très dur !
Mais la conversation coupe court plus tôt que prévu, Eileen leur faisant à tout les deux une petite révérence avant de s’éclipser.

Eileen partie, Tristan fait un pas pour se retrouver à côté de Jake. Depuis quand t’es le pro pour parler aux mamans ? Jake se redresse, le menton levé, le dos bien droit, ce qui a l’effet contradictoire de le rendre un peu mystérieux. Je m’entraîne. Pour quoi ? L’américain répète. Je m’entraîne. Tristan plisse les yeux, pas convaincu. Jake s’esclaffe d’un coup pour passer à autre chose. C’est mon super pouvoir !

(…)

Eileen étant complètement perchée, Lukas a décidé qu’il l’aime bien. D’autant plus qu’elle ne semble pas bien faire la différence entre Daniel et lui, et ça l’amuse (un peu trop). Pour ces deux raisons, il sourit poliment, même si elle vient de l’attraper par les épaules sans préavis et d’interrompre sans délicatesse la super conversation qu’il avait avec Cassey. Il s’autorise même un petit It’s ok, really. (mais il aurait bien aimé avoir un cadeau, hm.)
Par contre, quand Eileen a le malheur de le prendre pour le meilleur ami de Cassey, il oublie complètement son rôle et jette un regard à Cassey par-dessus la tête d’Eileen et forme la question aww, i’m your best friend ? avec ses lèvres, sans rien dire, avec un air faussement touché – et ce bien que Cassey précise à sa mère qu’elle n’a pas Daniel en face d’elle. Eileen semble, en fait, ne même pas entendre sa fille, continue avec détermination de s’excuser, de lui dire que l’année prochaine, elle n’oubliera pas. Lukas hoche la tête en répétant que, vraiment, ce n’est pas grave, mais qu’il apprécie le geste de tout son cœur. Il insiste ensuite que You remind me of someone! Il fait semblant de réfléchir. Oh, yeah, her name was Sofia, and she was one of the most generous woman I’ve ever known! Yes, you remind me of her. Eileen ne le connait pas assez mais Cassey doit savoir que c’est un sous-entendu lourdement douteux – Lukas lui jette d’ailleurs un coup d’œil appuyé, for the fun of it. Et puisqu’Eileen semble tomber dans le panneau aussi vite que sa fille, il précise, nostalgique, She was like a mother to me, ce qui, en soi, n’arrange absolument pas les choses.
Il se retient de rire, et fixe Cassey pour connaître sa réaction, pendant qu’Eileen réajuste la broche dans ses cheveux. Il n’a aucune idée de ce qu’Eileen veut dire par « British look » (il aurait peut-être dû prendre un crash course en culture britannique, depuis le temps) mais est trop occupé à chercher sa prochaine connerie pour relever. Alors quand il répond Perfect. en regardant Cassey, c’est difficile de savoir s’il est sincère ou moqueur.

(…)

Si Daniel pouvait passer toute la soirée dans son coin, ça ne le dérangerait pas. Mais il observe tout de même Cassey, Lukas et Eileen à l’autre bout de la pièce, et est rejoint dans sa contemplation par Alex, qui cogne son poing contre lui, lui demande si ça va. Question rhétorique, mais il répond bien et toi ? Son attention se reporte sur le trio, puis un peu sur Alex, qui aborde le sujet « Lukas ». Automatiquement, Daniel a un petit soupir. Et la soirée ne fait que commencer... Heureusement qu’il y a beaucoup de monde autour ; quand Lukas se sera lassé de lui, ou de Cassey, ou d’Alex, il y aura toujours la dizaine d’autres personnes, et même les gamins. Ça l’occupera pendant quelques temps.
Il a un léger rire en écoutant Alex. Ouais, j’hésiterai pas. Il ne doute pas de la capacité de Cassey à remettre Lukas à sa place, ou de celle d’Alex à parler à Cassey de « manière non-violente et pacifique ». Pas qu’il irait directement parler à Alex de tout ça – mais il fait des efforts, Alex, c’est la famille, ils sont un peu colocataires maintenant, à force. Assez en tous cas pour qu’Alex puisse lui attraper l’épaule sans que Daniel lui jette un regard voulant clairement dire d’ôter sa main. Oh, mais je ne vais pas lui dire ça ! Il a un sourire ; il ne s’est pas encore fait une idée précise d’Eileen et, quand bien même elle serait « enquiquinante », il ne va pas lui dire en face. Pas à elle, pas comme ça. Par politesse, surtout. Même si elle « aura oublié cinq minutes plus tard ».
T’inquiète, ça va ! Il assure, sourire aux lèvres. Avec les colocs, s’ils l’embêtent un peu trop, il passe principalement en mode « retreat » ou « silence », ou en aucun mode du tout. Puis, thank god for alcohol, il tape dans la bière d’Alex et vide d’une traite son verre.
Son attention est détournée d’Alex quand Chelsea vient lui tendre une enveloppe. Il la remercie ; la jeune Howkins repart vers les autres enfants. Retournant l’enveloppe, d’instinct il sait que ça vient de Cassey et, automatiquement, hésite un instant avant de l’ouvrir. Puis, sortant légèrement la lettre, il hésite à nouveau.
Même s’il est plutôt isolé (avec Alex, certes), pendant que tout le monde discute par petits groupes ci et là dans la pièce, il veut être au calme pour lire. Il y a trop de monde, trop de bruit, encore un peu fatigué, pas vraiment dans l’ambiance de la soirée pour le moment. Et une lettre, c’est sentimental, et tout ce qui est sentimental mérite d’être lu en privé.

Il hésite encore et, finalement, s’excuse auprès d’Alex, abandonne son verre (vide) sur le piano et se lève pour traverser la pièce (comprendre : contourner les groupes de personnes et éviter de se faire arrêter par Eileen ou quiconque d’autre) et rejoindre Cassey (et Lukas, par conséquent, mais ce n’est pas lui qui intéresse Daniel). Ignorant royalement son frère, il montre juste la lettre à Cassey pour justifier la raison de sa venue, avec un petit sourire. I haven’t read it yet. Il jette vaguement un coup d’œil au salon dans son ensemble. There are too many people around. Lukas avise la lettre rapidement et ricane un petit peu (damn, you people are so lame) mais a l’obligeance de s’éloigner et d’aller voir ailleurs, non sans un geste dramatique. Ça étonne un peu Daniel – que Lukas s’en aille sans faire d’histoires – mais ça lui permet de se rapprocher un peu de Cassey, et désigner la lettre une fois de plus. Thank you. Automatisme. Pause. Puis, plus bas, Sorry, I’m a bit tired tonight, I haven’t really slept since London. En dehors de micro-siestes, dont celle d’aujourd’hui. Il se dit qu’il a bien fait d’annuler la compétition qui devait se dérouler dans deux jours à Liverpool ; il n’aurait clairement pas tenu le rythme, son corps lui hurlant que c’est ce qui arrive quand on change de ville toutes les semaines (ou presque) et qu’on court (parfois littéralement) après les avions, les bus et les camions. Ça, et les insomnies (la routine), et le fait que fondamentalement la présence des gens le fatigue. Ce soir, il fait un effort pour Raquel, parce qu’elle prépare ça depuis des mois et a invité tout le monde et que l’ambiance n’est pas si mal. Il dédramatise d’un haussement d’épaules. It will pass. Parce que c’est vrai. Ça passe. Au bout de quelques heures, quelques jours ; ok, peut-être quelques semaines ou mois dans les cas extrêmes, mais il n’y a plus eu de « cas extrême » depuis… des mois.
Anyway! I have to go upstairs. Ça sonne comme une invitation, mais ça n’en est pas vraiment une puisqu’il attrape la main de Cassey et la tire hors du salon avec plus ou moins de discrétion.

Il lâche la main de Cassey seulement lorsqu’ils parviennent au couloir des chambres – parce qu’il a besoin d’une main libre pour ouvrir la porte de la sienne, surtout. À l’intérieur, il lève les bras. J’n’ai pas menti, je devais vraiment aller chercher un truc. Son manteau, parce que c’est hors de question qu’il sorte tout à l’heure fumer sans quelque chose sur le dos. Et prendre mes médocs, qu’il ajoute, plus bas (parce que c’est pas quelque chose qu’il veut que tout le monde sache, et d’ailleurs personne, hors Cassey, ne sait), en s’asseyant au bord de son lit.
Manteau posé à côté de lui, en attendant, médicaments pris, il se ré-intéresse à la lettre, qu’il sort enfin complètement de son enveloppe et déplie. Avant de commencer sa lecture, il a un léger rire. Am I going to cry?
Puis il se met à lire, à regarder les polaroïds, à examiner le dessin au fusain, à relire certains mots, certaines phrases, certains passages ; et aurait aimé que sa question soit bête. Ce n’est pas qu’il pleure – il ne pleure pas, il a juste la gorge un peu nouée, mais il ne. pleure. pas – mais il baisse la tête et fait mine de se frotter le sourcil pour dissimuler sa réaction. Pour minimiser la situation, il a un petit sourire et tente de prendre un air pince-sans-rire (sans grand succès, il faut l’admettre). Well, that’s really nice, thank you.
Il a un petit rire nerveux, puis détourne la tête en se frottant un œil dans un geste qu’il veut tout à fait normal et naturel et pas du tout révélateur. Il aurait pu blâmer sa sensibilité sur un quelconque facteur extérieur – la fatigue, les médocs, la vie en général, peu importe – mais n’essaye même pas, même plus.
Il inspire un grand coup. Oh, come on, that’s not fair! It’s only nine. Sachant en plus qu’il a prévu d’offrir plus ou moins le même type de cadeau à Cassey… ça promet.
Le dessin se retrouve sous ses yeux à nouveau. Daniel reste silencieux un instant. Ses yeux parcourent la lettre une fois de plus. Il ne sait pas quoi faire. Il ne. sait pas. quoi dire. Il est à peu près sûr qu’il n’a pas besoin de dire quoi que ce soit, parce que c’est Cassey et parce que c’est eux et parce que Cassey sait et a toujours su. I mean, thank you. Il a l’impression de sortir ce mot à toutes les nuances possibles, alors il prend juste Cassey dans ses bras, parce que ça faisait longtemps, et l’embrasse, sur la joue, à défaut de pouvoir l’embrasser vraiment.
Il la relâche, sourit au coin. But that’s still not fair, I should’ve opened it at the end of the night. Soigneusement, il replie la lettre comme s’il s’agissait de la chose la plus précieuse au monde (c’est peut-être le cas). C’est que c’est beaucoup. C’est que parfois, il n’y croit pas, ou a du mal à y croire, à ce qu’elle dit, écrit – moins aujourd’hui, il a fait (fait toujours) de gros efforts là-dessus (et ce sont, généralement, des phases). Sa gorge est encore un peu nouée cependant, ça le touche. No, thank you. That means a lot.
Il toussote un peu – comme si ça allait chasser miraculeusement son côté (trop) sensible. I really missed you. C’est légèrement sa faute, aussi, à être sur les routes la majorité du temps, et ce depuis le début de l’année.  D’autant plus qu’il cogite sur les « bons » et les « mauvais » côtés de ce mode de vie depuis qu’il est rentré – parmi les inconvénients, « être loin » ; parmi les avantages, « être loin » également.

(…)

Why does he always disappear… grogne Lukas en traversant le salon, pensant que Daniel – et Cassey – seraient revenus depuis. Bon, si c’est comme ça… Il rejoint Alex, encore. Look what I got !! Et, dramatiquement, il lève la veste que Daniel lui a offerte, la tenant à deux mains, devant le visage du jeune Thomas, et l’agite un peu.

La tournée de cadeaux très organisée pendant deux tours prend une tournure plus rapide – et chaotique – lorsque certains enfants vont directement piocher un troisième paquet, sans vraiment attendre que le second round soit vraiment « fini » - c’est-à-dire déballé, découvert, tout ce que vous voulez. C’est ainsi qu’un certain Timothy vient donner un cadeau à Alex, mais l’enfant est vite appelé par Chelsea qui a enfin un cadeau pour lui – et le premier cadeau pour un des enfants, qui, il faut le dire, commencent à s’impatienter et le font savoir, surtout les plus jeunes d’entre eux.

Lukas, curieux – toujours – reste auprès d’Alex, un sourcil arqué, et en voyant que le jeune homme a reçu un « pain de rasage » ne peut s’empêcher de toucher la joue du frère de Cassey. Il ricane doucement. Your mom is a DELIGHT. She single? Il rit encore un peu. I am joking. Pas vraiment, mais il peut être convaincant… en règle générale.

(…)

Du côté des adultes, Rémy, qui vient de recevoir une box de fromages du meilleur ouvrier de France, remercie chaleureusement Jade avant d’attraper Emma car c’est l’heure de dormir (une garderie a été installée dans une des chambres à l’étage, pour les plus jeunes). Lucie profite avec malice de l’absence de son mari pour agiter le calendrier qu’elle vient de recevoir devant Jade. Quelle excellente idée ! Je vais l’accrocher dans ma cuisine ! Elle plaque le calendrier contre elle. Shhh, gardons la surprise pour Rémy ! Je veux voir sa tête quand il comprendra que notre calendrier avec des paysages a été remplacé par celui-ci hihi. Elle est à peu près certaine que ça lui prendra des mois, parce que Rémy fait partie de cette catégorie d’hommes à ne pas remarquer les changements chez lui, ou chez les gens. Il ne remarque jamais les changements de coupe de cheveux de Jade (pourtant radicales), ni même que Lucie a décidé de repeindre les murs du salon dans une couleur totalement opposée.
Petit sourire aux lèvres, elle cale ses poings sur ses hanches et regarde les enfants courir un peu dans tous les sens. Bah on est pas prêt de manger, nous.


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